samedi 29 octobre 2011

L’esprit des Changements


Les traditions que nous étudions ont quelques points communs :
  • recherche de la clarté : se connaître soi même
  • travail de la détente : agir juste et simplement
  • adaptabilité dans le monde : aller avec la vie

Mais aussi une Ouverture aux possibilités de changements : la force du yi jing manifestée.

Si il est difficile de se juger sur sa propre clarté ou sa détente présumée, il est assez facile de savoir ou on en est dans sa pratique et dans sa vie par les deux autres.

L’adaptabilité au monde nous confronte à nos capacités à saisir le bon moment pour faire les choses et se manifeste par la fluidité ou les difficultés que nous rencontrons dans notre quotidien.

L’ouverture est encore plus manifeste : elle regroupe notre capacité à ne pas ressasser bêtement sur nos fantasmes et notre qualité d’accueil aux changements proposés par le monde qui nous entoure.

Il est assez commun de rester coincé dans des habitudes malades et des situations figées où notre confort est notre ignorance.

Les changements qui sont les siens sont douloureux et ceux du monde difficilement acceptables.

Toutes perturbation dans les habitudes sont perçue comme des menaces ou des situations de crise.

Tout cela est lié à la Peur et à l’obésité de son ego.

Comme nous entrons dans une grande période de transformation et de changements, il est bon de travailler cette qualité d’ouverture pour être disponible aux changements du monde.

Cela va permettre d’éviter de sentir son monde s’effondrer si les murs changent de couleurs…

Il est important de regarder ce qui est de l’ordre de la Peur et ce qui est de l’ordre de l’ego, mais le fait est que ces deux raisons n’ont qu’une réalité illusoire.

Dans la Pratique, la focalisation se fait sur soi et dans une recherche de réalisation : le potin n’est pas une qualité !

Ce qui va déterminer sa capacité d’ouverture est l’équilibre d’un esprit clair (et qui sait parler quand c’est utile) et d’un lâcher-prise salvateur.

Bonne pratique à tous et que votre esprit reste ouvert.

lundi 17 octobre 2011

SECRET DES IMMORTELS



Voilà un livre à acheter, à lire et à tester.

64 exercices pour mieux se connaitre.

Dites moi ce que vous en pensez...

jeudi 23 juin 2011

La Voie Du Guerrier : un Chemin Royal



Au sein de mon enseignement, les arts de combat ont une place particulière.

À l’origine, la partie physique de la Voie ne possède qu’une petite partie dédiée au combat : en revanche, la façon de travailler est très différente de ce qui se voit dans les arts martiaux traditionnels.

Dans les arts martiaux que l’on peut croiser dans notre monde moderne, il y a :
  • le travail des positions de bases,
  • l'apprentissage des frappes de base,
  • le travail technique seul et à deux,
  • le combat souple et libre.
Nous sommes là, bien souvent, dans une recherche d’efficacité en « combat », ce qui signifie plutôt : « en combat souple rituel où on reste à bonne distance pour se toucher ».

Dans ma tradition, les exercices de combat et la recherche sont antérieurs à la mode des formes chorégraphiées de combat, des « kata » et autres.

Nous utilisons pourtant, pour la formation des débutants, ces techniques.

C’est aussi une façon agréable de se détendre par des gestes d’inspiration martiale.

Maintenant il y a le vrai combat, le moment où il faut se défendre et ne pas prendre de risques, respectant le précieux de sa vie et les responsabilités que l’on peut avoir envers sa famille : perdre n’est pas une option.

Dans ces cas-là, extrêmes, mais tellement réalistes dans notre monde en mutation, il faut rester beaucoup plus pratique grâce :
  • au travail de la peur et de l’intention,
  • au travail des impacts et de la force brute,
  • et à tout le reste (techniques, vitesse, déplacements).
Avant tout, dans notre école, nous allons travailler sur la façon de tenir son esprit, son agressivité et de gérer ses peurs face à la douleur.

La première chose dans le combat c’est : « y aller ou pas ».

Tant que mon esprit et mes émotions me paralysent ou me forcent à une analyse profonde au lieu d’agir… rien n’est possible !

Bien entendu, il n’est pas question de se transformer en brute idiote qui frappe sans raison ; au contraire, il est important de mettre en place des valeurs et des limites après lesquelles il est temps d’agir.

Les entrainements de ceux qui ont choisi les « arts de combat » vont beaucoup aller chercher nos peurs, nos fantasmes.


C’est très dur et je suis toujours épaté par la force de caractère des gens que je croise : je me rappelle à quel point ce fut difficile pour moi aussi.


Quand on travaille l’aspect mental, psychologique, il est bon de commencer à travailler la force.


C’est une force d’impact qui nous intéresse, une force pour faire passer trois genres de qualités :

  • la lourdeur (qui fait peur à celui qui la reçoit),
  • la pénétration (une qualité d’étrangeté),
  • la séparation (pour casser, détruire).
La grande difficulté de ce travail, c’est qu’il n’est possible qu’avec un partenaire, pas avec un sac ou un poteau.

Il faut donc passer du temps non seulement à s’entrainer, mais aussi à subir les moments d’entrainements de ses « frères d’école ».


Le professeur ne montrait autrefois les frappes (en les démontrant) qu’aux élèves à qui il acceptait de transmettre.


C’est autre chose que de répéter des mouvements dans le vent.


De plus, dans l'ensemble et pour la plupart d'entre nous, ça ne sert pas à grand chose dans notre monde moderne et paisible.


Le reste du travail, c’est le travail des arts martiaux habituel : formes, exercices, techniques et « lutte ».


En quelque temps, le corps change visiblement et les qualités de combat vont rendre la technique obsolète.


Mais en quoi cet enseignement a sa place aujourd’hui ?


Le dépassement de soi, de ses peurs et la capacité à être conscient de ses actions est la recherche principale de toutes les traditions d’évolution personnelle : les arts de combat c’est exactement ça !


C’est une confrontation à ses peurs les plus fondamentales et un développement de l’attention, avec en plus, une sensation de sécurité dans un corps plus fort.


Le niveau de stress pour un pratiquant de la voie guerrière n’est pas le même que chez les autres gens : il est donc capable de gérer le stress et le conflit avec beaucoup de tact.


Tous ceux qui ont tenté de suivre cette voie difficile en sont satisfaits… C’est toujours un plus de se dépasser et de laisser derrière soi les fantasmes de ses force et de ses faiblesses.

Se connaître, mais par le corps et ses capacités cachées : ne plus avoir peur, savoir se défendre physiquement et psychologiquement.

Ayant été un enfant fragile, maigrelet et faible, je vois aujourd’hui que les exercices énergétiques m’ont donné la santé, mais les arts de combat m’ont donné la force et l’assurance qui me permettent d’enseigner ma tradition aujourd’hui.

Ceux qui ont peur devraient tous passer par les arts de combat, mais ce n’est possible que si on en a envie : il ne faut pas se forcer, il faut accepter qu’il n’est pas toujours temps de faire cette recherche.

Dans le monde d’aujourd’hui, avec ses forces et ses limites, la culture d’une force intérieure est vraiment nécessaire… mais pourquoi ne pas y rajouter la force extérieure ?

Plus fort, sans anxiété dans les rapports avec les autres, il est plus facile de communiquer et d’échanger.

Sachez que tout le monde à sa place dans cette voie guerrière et que personne n’est trop faible, trop léger ou trop vieux.

La seule chose à prendre en compte est la volonté, le plaisir de se confronter aux autres pour se connaître soi-même : sans cette envie, il ne faut pas le faire.

Il ne faut pas non plus confondre le goût des arts de combat ou son absence de goût pour cela avec la peur que l’on peut ressentir : si c’est de la peur qui limite ma recherche, alors il faut foncer.

« Aller vers ce qui fait peur, le reste est ennuyeux » disait Trungpa.

mercredi 1 juin 2011

Affiner l’Esprit pour voir la Magie

Nous vivons bien souvent des vies passionnantes, ou sans intérêt, très (voire trop) remplies et nous courons beaucoup.

La raison, l’intellect, ayant pris le pouvoir depuis le 18ème siècle, il ne reste plus beaucoup de place pour les superstitions et les histoires de fantômes.

Mais en même temps, l’intuition et la communion avec le monde sont plus rares, voire absentes de notre vie : nous ne savons plus regarder les signes de la vie ni les messages du monde.

Est-il possible de continuer à vivre notre vie moderne tout en retrouvant une part de sacré, de magie ?

Le sacré est une notion qui permet de séparer l’ordinaire et l’utilitaire de ce qui est « autre chose », non rationnel.

Ce n’est pas seulement religieux, mais aussi mystique et traditionnel.

Le magique, c’est l’utilisation par l’intention, des énergies du monde, dans le cadre de son attention.

Ce n’est rien d'autre qu'agir parfaitement dans la Conscience.

N’ayant que peu de rapport au sacré, nous oublions une partie de notre humanité : le plus Grand, la partie infinie de notre Conscience.

Par la pratique, nous ritualisons une partie de notre quotidien, pour la faire doucement déborder sur notre vie.

Mais nous donnons souvent à la pratique, à ces moments particuliers, une valeur qui n'est pas la vraie : quand nous pratiquons, quand nous quittons le mondain pour entrer dans cet espace de travail, nous sommes dans le "sacré".

Dans la prise de conscience des phénomènes énergétiques, dans l'attention au souffle, écoutant les émotions ou regardant son esprit, nous sommes réellement dans une contemplation profonde de notre globalité corps/esprit.

Nous sommes là, dans la pratique quotidienne, dans un espace "Magique", un temps qui sort du reste de la vie et qui est entièrement sujet à son intention par son attention.

Mais la réalité de cette "magie" n'existe que si on en prend conscience : la force de notre travail dépend de l'importance qu'on va lui porter.

Si la pratique exerce les énergies les plus fines, mais que le pratiquant n'y met pas un respect particulier, nous sommes là dans le commun (de la pratique).

En pratiquant, dans toutes les facettes de la voie d'évolution spirituelle, l'importance des changements dans notre vie va dépendre pour une bonne part de l'importance que nous donnons à celle-ci.

Regardez comme certains de vos objets, de vos possessions, ont une importance particulière : le tee-shirt spécial, la bonne cravate ou les chaussures du succès...

La force de ces objets dépend directement de la passion de "dévotion" que vous leur donnez : vous pouvez faire la même chose avec tous les aspects de votre vie.

L’encens qui brûle avant la pratique, le respect au professeur quand vous arrivez, la tenue que vous portez pour la pratique... tout cela est une façon de ritualiser la pratique.

Il est important de comprendre que bien souvent, la ritualisation par les artifices est néfaste, car non consciente : mais consciemment fait, c'est un plus.

Il est préférable de ne pas avoir d'artifices externes, mais une présence "modifiée" dans les moments de pratique.

L’intérêt n'est pas seulement que votre pratique va gagner en qualité, mais aussi que votre vie va s'ouvrir aux choses plus fines, aux signes et aux messages du Monde.

Plus vous donnez une place au "sacré", au "magique" plus celui-ci se manifeste dans votre vie.

Attention, l'idée n'est pas du tout de devenir "spiritualo bizarre, avec un zeste d'éthéré", mais juste de savoir profiter de toutes nos capacités humaines disponibles dans notre champ de conscience.

Pour les excès de volatilité, d’instabilité ou de mimétisme, le professeur est là pour vous remettre (rapidement) sur la Voie…

Plus la pratique devient spirituelle, plus les façons de faire doivent être terre à terre, mais plus la pratique est présente dans votre vie et plus cette conscience doit y être aussi.

La pratique n'est pas de la gymnastique, mais si vous la traitez comme telle, elle le devient.

Les exercices de base sont de la gymnastique, mais si vous leur donnez une valeur supérieure par une attention particulière et un sérieux engagé, ils deviennent "autre chose".

Voilà une bonne raison d'arrêter de glousser, de chouiner et de discuter pendant les cours, de se tenir mal ou d'avoir le nez en l'air : ce moment vous donnera ce que vous mettez en lui.

Vous êtes directement responsables de ce que vous allez acquérir dans la pratique : donnez lui sa place, un sérieux, un engagement, et vous allez valorisez ce qui vous est donné.

Le monde d'aujourd'hui n'aime pas le magique, ce qui ne s'explique pas, mais en même temps les recherches les plus poussées dans les sciences les plus pointues nous forcent à regarder l'infini dans les yeux.

Rendons au sacré une place dans notre vie et nous lui redonnerons une place dans le monde.

lundi 4 avril 2011

Chinoiser n’est pas Pratiquer

A l’origine, les quatre peuples avaient leur Voie propre, leur tradition.

Il est dit dans la tradition que les êtres humains avaient chacun leur voie : ceux qui étaient à l’orient et à l’occident, ceux qui vivaient sur le vieux continent et ceux qui glorifiaient la raison.

D’après l’enseignement oral, chaque peuple devait suivre sa voie et était imperméable aux autres traditions : en effet, les archétypes et les façons de faire étaient trop différents pour comprendre une voie qui venait d’un autre peuple.

Puis les gens ont voyagé un peu, puis beaucoup et en peu de temps, tout le monde est allé partout.

La mixité des peuples dans tous les endroits du monde a mis en contact des traditions et des gens très différents : dans ces conditions, qui peut apprendre quoi ?

De plus, incapable de se satisfaire de ce que l’on a, un attrait plus important existe pour les enseignements qui ne sont pas « locaux ».

Il y a plusieurs lois pour qu’il soit possible d’évoluer au sein d’une tradition qui n’a pas ses racines dans notre environnement immédiat :

  •     l’enseignement doit être global,
  •     l’enseignant ne doit pas être un chercheur sur ce qu’il transmet,
  •     La Voie doit prendre sens dans notre culture.

L’enseignement doit être global


Dans une tradition qui est globale, la dimension de l’étude est humaine : de là, c’est une voie de l’être humain et elle dépasse le temps et l’espace.

D’où que provienne la tradition, si elle parle de tous les aspects du fonctionnement de l’homme, c’est une voie d’évolution qui fonctionnera pour tous.

Si elle est teintée par sa culture d’origine et qu’elle omet trop de choses par rapport au groupe humain visé et ayant des recherches spécifiques, alors cette voie n’est pas adaptée à tous.

Les enseignements qui viennent de religieux qui vivent isolés du monde sont difficilement adaptables à notre vie survoltée, en rapport constant avec trop de nos semblables.

Les enseignements qui se basent sur la prise d’hallucinogènes, bien souvent illégaux et dangereux, qui proviennent de rites initiatiques uniques, ne doivent pas se transformer en excuses bien faibles pour se « défoncer ».

Ou encore les techniques ésotériques qui sont dépassées par notre évolution humaine : dans une humanité qui se sensibilise à l’écologie et à l’importance d’intégrer les concepts de bonheur et de découverte de soi, il est limité de croire aux licornes et aux baguettes magiques…

Certaines traditions ont aussi grandi dans un but précis qui n’est plus d’actualité : des arts martiaux se voulant non violents dans un monde d’après guerre, des techniques respiratoires qui se basaient sur une ignorance de notre cerveau ou encore des mouvements religieux qui cherchaient une façon de réunir le peuple pour se révolter.

La Voie se doit d’être intemporelle ou chacun se retrouve comme si les mots avaient été écrits pour lui.

L’enseignant ne doit pas être un chercheur sur ce qu’il transmet


S il est très important que le professeur soit toujours en recherche et en évolution, il ne doit pas être pour autant dans le processus de se former dans ce qu’il transmet.

La voie transmise doit être comprise dans son ensemble, profondément, sinon on devient un voleur et un menteur.

La réalité nous montre qu’il est possible de ne rien savoir et de l’enseigner ouvertement, mais ce n’est pas parce que ça existe que c’est acceptable.

Il n’est pas possible de se faire avoir : si on pose des questions, si on essaye et si on regarde l’enseignant, il est assez facile de sentir si oui ou non il est cohérent.

Ne pas connaître un style ou un enseignement n’est pas une raison pour oublier de faire appel à son bon sens commun et aux quelques valeurs que nous avons tous.

La tradition doit être claire, précise et explicable en langage simple : si ce n’est pas possible, alors ce n’est pas compris.

L’enseignant doit avoir fait le tour de ce qu’il enseigne, il ne doit pas être un chercheur mais un pratiquant.

L’idée d’apprendre pour transmettre n’est pas juste : les formations de « futur maitre de la voie » n’ont pas de sens, ce sont des aberrations d’aujourd’hui.

La Voie doit prendre sens dans sa culture


Il est idiot de devoir se transformer pour entrer dans une voie, de devoir apprendre une langue ou s’habiller bizarrement : la Voie va nous transmuter dans notre état naturel.

Si on se sent obligé d’imiter une autre tradition pour mieux comprendre sa voie, celle-ci n’est pas globale ou celui qui le fait est un paresseux : en effet, un des aspects de la paresse est de singer pour ne pas avoir à faire, d’imiter pour créer un personnage spirituel au lieu de s’exposer réellement à une transformation.

S il est intellectuellement intéressant de se poser des questions culturelles et historiques sur sa tradition, le besoin de s’immerger pour pratiquer n’est pas juste.

Tous les mots, toutes les notions et tous les exercices doivent pouvoir avoir un sens dans sa tradition et sa culture, dans sa langue d' origine.

Il est important de pouvoir expliquer clairement à un néophyte les buts et recherches de sa voie, sans avoir besoin de se servir de mots spécifiques ou de concepts absents dans le sens commun de son interlocuteur.

Attention aux voies qui vont vous faire perdre du temps, au besoin de s’habiller en orange, au salon qui fume a cause de l’encens, la vie n’est pas infinie et la voie est longue : nous sommes sur une longue route, un chemin montant, poursuivi par les ombres qui peuvent nous rattraper…

Bonne pratique à tous, quelque soit votre Voie.

mercredi 30 mars 2011

« Sortir de la torpeur » : Trois Consignes Simples


La Pratique vous rend ce que vous y investissez, l’importance que vous donnez à votre Voie lui donne sa réalité et sa force de transformation. Nous sommes dans une Voie dans la vie, qui ne demande ni isolement, ni souffrance, mais qui demande travail et implication.

Nous avons l’habitude de vivre avec la peur et nos décisions virevoltent autour de celle-ci : nous sommes victimes d’une stratégie de l’échec où nous prévoyons toujours le pire et le négatif (sinon nous demanderions plus souvent des augmentations, nous sauterions davantage en parachute ou nous parlerions plus facilement à cette personne qui nous plait tant…).

La Pratique aussi est attachée à cette peur de l’échec : nous avons peur et ça ralentit notre évolution.

Si seulement il nous était possible de sortir de cette angoisse de ne pas réussir ou de cette terreur de nous transformer vraiment…

Et bien, bonne nouvelle, ça l'est !

Cela demande seulement trois choses :
  • S’engager dans une pratique sans attente,
  • Communiquer honnêtement avec l’enseignement,
  • Être cohérent dans l’ensemble.

Le plus difficile et le plus simple : s’engager dans une pratique sans attente


Il suffit de choisir sa Voie, de prendre les informations, de vérifier régulièrement les informations et de se mettre au travail.

Vous me direz là que c’est ce que vous faites, vous le bon pratiquant, à part peut-être le fait de s’assurer que l’on est vraiment sur la Voie et pas sur Sa voie.

Et bien regardons encore ce qu’il est besoin de faire :

« Il suffit de choisir sa Voie, de prendre les informations, de vérifier régulièrement les informations et de se mettre au travail. »

Il n’est pas fait mention ici de critiquer les autres, de vouloir les copier, de se "vautrer" dans l’envie ou de "chouiner" parce qu’on n’y arrive pas !

Il n’y a rien qui parle d’obligation de temps ou de résultat, de secrets et de non dit. Rien n’indique le besoin de se disperser ou de mélanger.

Et en regardant d'un peu plus près, rien ne dit d'étaler ses besoins de reconnaissance ou de sécurité ou encore d’impressionner et de frimer.

En se penchant sur les détails, rien n’invoque le besoin de prétendre ou de mentir, de flouer ou de "glander".

Non, on évoque simplement là un besoin de travail en fonction d’informations comprises et régulièrement vérifiées.

Trop facile !

Ensuite vient : « Communiquer honnêtement avec l’enseignement ».


Il est important de souligner ici l’adverbe « Honnêtement » et de s’arrêter là…

Peut-être qu’un rappel de l’idée de communication est important aussi : il y a deux chemins dans la communication ; un qui va de nous vers l’autre et, normalement, un retour aussi conséquent.

La communication ne doit pas se confondre avec le monologue, qui ne se fait que dans un seul sens (qu’on en soit conscient ou pas.)

La communication est verbale, mais aussi à tous les niveaux de l’échange ; du plus mondain et pratique au plus subtil : encore une fois, ça doit être dans deux sens.

Et nous finirons sur : « être cohérent dans l’ensemble ».


Même si nous sommes ici dans la répétition, il faut vraiment comprendre l’importance du retour sur investissement : vous ne pourrez recevoir de votre Voie que l’importance que vous y mettez.

Le « sacré » dépend de l’intention, le « magique » aussi.

La Pratique ne donne que les fruits de votre travail, le vrai travail.

De plus, l’importance proclamée de l’enseignement doit aussi se manifester dans le réel et l’action, pas seulement dans l’égoïsme et la protection de soi.

Il est impensable d’aller réclamer à la banque un million d’euros si vous n’y déposez jamais rien. Il est aberrant de demander un service à quelqu’un envers qui on n’est pas respectueux de la même façon que vous n’auriez pas l’idée d’attendre une solution d’un livre que vous n’avez pas lu.

Et bien la Pratique c’est pareil !

Si vous faites tout pour aller dans le sens de ce que vous avez compris de la Voie, votre vie sera transformée et les changements du monde seront sur mesure.

Si vous en faites seulement un peu, parce que « c’est compliqué » ou que « c’est difficile » ou « qu'on ne fait pas toujours ce qu’on veux » (mon préféré), ; alors vous récupérerez une connaissance superficielle et peut-être un t-shirt.

Si en plus vous n’avez pas confiance, d’une façon ou d’une autre, la Voie devient impraticable.

Dans un monde où l’information est partout et où il est possible de tout savoir sur tout, il n’y a pourtant pas plus de pratiquants.

Dans les temps anciens, où tout était caché, il n’y avait pas moins de pratiquants.

Aujourd’hui il y a l’information, mais les gens ne veulent plus pratiquer, alors que dans le passé, les gens voulaient l’accès à la connaissance, mais l’enseignement était rare.

Pratiquants d’aujourd’hui, vous avez une grande chance d’être sur une Voie d’évolution de l’être : nous sommes dans un moment de changement qui en a besoin, mais la réussite de votre progression dépend de ces Trois Consignes Simples.

Voilà de quoi aller dans le sens du printemps…

mardi 22 mars 2011

“Fais ton ami de ce qui est le meilleur en Vertu”


Bien souvent, nous connaissons mieux les défauts que les qualités, nous connaissons les « péchés capitaux », mais pas les vertus.

Si les défauts capitaux, ceux qui donnent naissance à tous les états émotionnels pathologiques, doivent être surveillés, le plus efficace est de se focaliser sur les vertus correspondantes.

En faisant attention à son comportement, en comprenant ce que l’on cherche, il sera facile de fonctionner mieux et de façonner un monde plus agréable.

Quand on regarde les stoïciens, de Zénon à Marc Aurèle, l’enseignement « sous le portique » prône les vertus comme source du bien vivre ensemble, mais aussi du bien vivre sa vie.

La dérive morale, plus pour le bien de la société que comme accomplissement personnel de Kongfu Zi, illustre la limite de l’enseignement des vertus : si c’est seulement « parce qu’il faut », la perte du développement personnel laisse place à une façon de contrôler le peuple.

Lao Zi, Zhuang Zi et Lie Zi conseille les vertus comme accomplissement personnel, comme imitation de « la Voie du ciel », pour s’approcher du plus grand et faire évoluer le monde.

La chrétienté parlera des 7 vertus, théologales et cardinales, divines et morales, mais dans le but d’éviter l’enfer…

L’idée, dans la prise de conscience de ces vertus, est de se comporter plus justement pour que le monde autour de soi devienne plus harmonieux, plus en résonance avec ce que nous sommes vraiment.

Les vertus sont liées aux « Ombres » et permettent de s’en détacher.

Dans l’association des parties de l’esprit, des défauts et des vertus, nous avons un mode d’emploi pratique pour vivre sa vie le plus joyeusement possible dans un effort de progression. La relation avec les hexagrammes du Yi Jing et les pratiques de l’école nous guide avec plus de précision.

L’esprit équilibré, centré et apaisé nous amène à une vie plus disponible pour nos proches et même notre travail.

Voyons ces vertus ensemble :

Fides


C’est ce qu’on peut voir devant soi, ce qui est la croyance de notre perception. C’est le « Pistis » de Socrate, la partie visible des choses manifestées et source de notre jugement.

Il est important de rester en contact avec la réalité du monde pour ne pas se perdre dans les méandres de notre imagination.

Cette croyance commune, cette perception partagée par le plus grand nombre, nous donne une base commune : même si cette réalité va s’avérer plus fragile qu’au premier abord, elle permet un repère important.

Que le développement personnel soit important ou pas, que la santé soit la motivation ou que la voie soit une expression de ma recherche spirituelle, la réalité du monde est devant nous et nous ne pouvons pas l ignorer.

Pour travailler dans une voie spirituelle réelle, nous devons garder un contact avec le monde dans lequel nous vivons et assumer nos responsabilités : la fuite dans une pratique d’isolation n’est pas une solution, nous vivons dans le monde.

Donc, « fides », c’est être responsable dans sa vie de tous les jours pour pouvoir se consacrer aussi au spirituel : c’est la racine de mon incarnation qui me permet une élévation.

Pour être un être humain complet, dans le monde d’aujourd’hui, il est important de s’assumer et de regarder le monde comme on regarde le ciel.

Négliger le réel est trop souvent une fuite ou un abandon, par faiblesse ou par peur, mais qui ne peut pas aller vers un équilibre profond de l’être.

Spes


Comprenant le monde, à l’image de la « Voie du ciel », il nous est possible de savoir que tout va bien se passer.

C’est loin de l’espoir malade, cette « peur qui a mal tourné » disait Trungpa, mais plus proche de la constatation par espérance.

Ayant en mémoire les moments pénibles de ma vie, il est possible de réaliser que tout va mieux : le monde va dans le bon sens, dans le sens de la résolution des déséquilibres : en revanche, parfois, la résolution des déséquilibres peut être abrupte.

Spes, c’est la clarté de l’esprit entrainé : il voit que les changements du monde portent l’homme vers une résolution des problèmes, vers une évolution dans un sens positif.

Plus nous constatons les possibilités de notre esprit et la cohérence du monde, plus nous pouvons adhérer au fait que « tout va bien se passer ».

Les stoïciens disent que « l’espérance est un désir qui ne dépend pas de nous », que c’est un désir dirigé vers les changements du monde pour une réalisation.

Aristote parle de « Spes » comme la réalisation de celui qui connaît le monde, la clarté de l’esprit montre la voie d’un monde juste : la justesse est-elle la réalité ou le résultat du comportement du chercheur ?

Spes, c’est la confiance dans la Voie du Ciel ou tout va dans le bon sens, c’est aussi l’abandon dans sa voie et dans sa vie, l’acceptation de ce qui est et la réaction contre ce qui peut se changer.

Caritas


Par reconnaissance de soi dans l’autre, c’est une vraie volonté d’aider l’autre par égoïsme.

Nous sommes ici loin de la compassion, « cum patior » ou « je souffre avec », qui est l’idée de partager tendrement les malheurs avec les autres : nous souhaitons aller bien avec les autres.

Nous parlons ici de la capacité d’agir justement par une vision de sa nature, de ce que nous sommes vraiment.

Cette réalisation de notre voie nous guide vers une direction pour notre vie : c’est ensuite à nous de suivre ce chemin ou non.

Chaque fois que nous suivons notre nature, que nous allons dans le sens de ce que nous avons compris de nous- mêmes, nous allons dans le sens de Caritas.

Caritas est aussi dirigé vers nous : nous devons nous respecter dans nos choix, ne pas aller dans le sens inverse aussi bien avec nous-mêmes qu’avec les autres.

Pythagore dit dans ses vers dorés :

« Et ne pratique de chose honteuse jamais, ni avec un autre, ni en particulier ; Mais plus que tout respecte-toi toi-même. », c’est Caritas !

Le respect de sa vie et des autres, comme une partie de nous, c’est la liberté de s’exprimer justement dans la vie : prendre la place qui nous revient sans empiéter sur celle des autres.

Suivre les signes de la vie, accepter d’écouter ce qui est au plus profond de nous et se fondre dans les changements du monde, voilà comment agir pour façonner une vie qui va laisser de la place pour la transmutation que cherche le pratiquant.

Caritas est agir en fonction de ce que l’on a compris de sa vie et de son être : il est important de réfléchir avant de s’emporter dans des actions sans direction.

« Ne fais rien de ce que tu ignores, mais apprends tout ce qu'il te faut et c'est la plus agréable vie qu'ainsi tu passeras”, nous rappelle encore Pythagore.

Fortis


Nous sommes ici dans la force, le courage de faire dans le monde. Accomplissement que nous cherchons, c’est agir dans le sens de nos valeurs, défiant les limites imposées par le monde.

La reconnaissance de ce qui est juste est mise en mouvement par notre force intérieure.

Cette force d’action va nous permettre d’agir dans le monde et de faire progresser la Voie au sein de nos groupes : c’est notre contribution au monde.

Nous sommes là dans l’importance de faire si nous le voulons, pas seulement de prévoir de faire.

« Habitue-toi à mener un genre de vie pur, sans mollesse”, Pythagore le dit : sans mollesse, avec un passage à l’action.

Dans le jugement et les fantasmes, nous pouvons nous retrouver à prévoir et à construire, sans vraiment faire quoique ce soit.

Passer à l’acte, agir, sans avoir peur du monde, confiant de notre propre force et de la justesse de nos valeurs.

Une des meilleures manières de calmer l’esprit, c’est de passer à l’action le plus vite possible après chaque planification : en permanence en action, l’esprit s’apaise.

La peur est aussi une limite à l’action : en effet, c’est l’anxiété de notre faiblesse qui nous limite dans nos gestes.

Pour dépasser nos peurs et aller dans le sens de notre recherche de perfection, il est nécessaire d’agir, de manifester notre intention.

Fortis nous permet de nous réaliser dans la réalité et de ne pas seulement penser, mais aussi d’agir : cette action est l’effort que nous devons faire pour être vrais dans nos propos.

Temperantia


« Appliquez vous à garder en toute chose le juste milieu », cette recherche de l’équilibre permet de ne pas se perdre dans l’excès. Kongfu Zi, comme Pythagore et Aristote, nous encourage à ne pas nous emporter, en rien, pour conserver notre force au centre.

Perdre son centre, « s’émouvoir » du latin emovere, c’est se laisser déborder par les émotions.

S il est important de vivre pleinement ses émotions, il est nocif et dangereux de se laisser chambouler par celles-ci : c’est la cause la plus importante de maladie interne dans la médecine taoïste et chinoise.

Pour combattre « hubris », la démesure, les anciens philosophes grecs nous conseillent la tempérance comme qualité première.

Les vers dorés nous disent « habitue-toi à maîtriser celles-ci : l'estomac tout d'abord et le sommeil ainsi que la sexualité et l'emportement », voilà pour les conseils de tempérance.

Le Tao nous enseigne de ne pas avoir de limites, mais que cette absence de limite soit équilibrée… voilà de quoi occuper celui qui veut saisir ces concepts par l’esprit mental.

Tout est bon et rien ne se juge comme mauvais, mais il faut chercher à trouver un bon équilibre dans nos différentes actions.

Ces actions dépendent directement de nos valeurs d’interaction avec les autres : que ce soit à deux ou à deux mille.

Prudentia


C’est l’arme principale pour atteindre l’ataraxie des stoïciens, l’absence de passions négatives, l’équilibre des émotions.

C’est l’introspection qui va permettre de comprendre, d’assimiler les concepts et de percevoir les actions à entreprendre.

Cette « clairvoyance » permet de comprendre les changements à venir, par la vision claire du moment présent.

Connaissant et appréciant les signes du monde, ayant l’habitude de l’introspection, nous pouvons déduire les changements du monde par notre connaissance du Yi Jing appliqué au réel.

Les passions et les émotions de longues durées ne peuvent nous blesser si nous les voyons arriver : nous devons juste rester vigilants pour respecter cette prudence permanente.

Attentifs à nos perceptions, présents au moment que nous vivons, notre quotidien se transforme sous l’effet de la conscience et nous comprenons les choses du monde.

Cette qualité est la plus facile à comprendre, la plus importante pour le travail quotidien et celle dont nous parlons le plus souvent : attentifs au monde, à nos perceptions et à notre interaction avec les autres, les changements du monde nous sont familiers.

La connaissance de soi, de la voie de l’homme, nous donne une idée de la Voie du ciel : ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, nous dit Hermes.

Cette qualité est l’introspection constante et soutenue par notre vigilance.

Sinceritas


L’intégrité de se comporter en parfaite adéquation avec nos valeurs et la perception que l’on a de sa nature profonde.

C’est la planification du passage à l’acte simple du' quotidien, en cherchant à respecter le plus possible l’image idéale de soi, celui que l’on voudrait être.

Nous ne sommes pas là uniquement dans l’intellect, mais nous sommes dans la vision claire de notre idéal par une disponibilité attentive.

Dans la pratique de la voie, il n’y a pas de raison de ne pas faire ce que nous savons juste : le fait de ne pas le faire peut nous amener frustration et irritabilité, mais suivre nos valeurs nous rend disponibles au monde.

Faire ce qui doit être fait, accepter d’aller dans le sens de notre « légende personnelle », c’est se donner la disponibilité pour accueillir les manifestations et les phénomènes.

Nous devons ici développer une capacité à être simplement qui nous avons appris à connaître : moins nous prétendons, plus nous sommes clairs avec nous-mêmes et les autres et plus nous donnons de la place à la lumière pour nous transformer.

Dans cette simplicité vraie, nous ne nous laissons jamais emporter, nous sommes justes et notre monde nous apparaît donc juste aussi.

Justitia


“Suum cuique tribuere”, attribuer à chacun sa part : voilà la vision d’Aristote.

Justitia, c’est l’espace donné à chaque humain de se réaliser, dans la société.

Dans l’idée de la société Socratique parfaite, le groupe s’organise pour fonctionner avec une acceptation des particularités de chacun, mais dans le respect des « lois de la cité », des règles de la société.

Socrate parle de la « justitia » comme la médecine de la société, l’équilibre et l’osmose qui permet de garder la santé des groupes humains.

Pour l’humain il faut respecter les règles naturelles, la chronobiologie et une certaine hygiène de vie et pour la société, il faut accepter les autres, mais dans le respect du groupe et du lieu.

Pythagore : « Ensuite exerce la justice et en acte et en parole et de te comporter en tout sans réflexion ne prends point l'habitude ; Mais sache que mourir est la destinée de tous » : en étant attentif à la réalité, chaque chose se doit d’avoir une place évidente.

Si nous ne prêtons pas trop d’importance à notre ego et à notre recherche de plaisirs ponctuels, nous savons où est la part juste pour chacun.

Laissons chaque chose à sa place et n’acceptons jamais de fermer les yeux sur ce qui n’est pas à sa place : nous savons quand c’est injuste et nous nous devons d’agir si nous le pouvons.

Parfois il est important de s’exprimer pour être honnête dans le monde, c’est un test de nos peurs et une confrontation à une réalité que nous ne percevons pas comme droite.

Apprenons à nous manifester plus dans les moments ou c’est nécessaire, trop souvent nous n’osons pas et c’est là tout le travail.

Nous voilà armés de nombreux efforts à faire en permanence dans notre vie, avec ces informations, il ne nous est plus possible de ne pas faire évoluer notre quotidien.

L’enthousiasme à travailler ces qualités ne se trouve que dans une démarche complète et sous le couvert d’une voie globale, mais nous pouvons tous garder ces informations en mémoire pour vivre plus consciemment.

Travaillons ces qualités pour nous permettre de nous perfectionner et de faire évoluer notre monde dans le bon sens.

mercredi 16 mars 2011

Les Chemins de l’Ombre




Il est utile de savoir regarder les différentes traditions si on est maitre de la sienne ou au moins un expert dans l’enseignement que l’on suit.


Les qualités à travailler, la recherche de perfection, ont toujours demandé chez l’Humain, les mêmes efforts.


Regardons par exemple les sources d’émotions négatives chez Evagre (4em siècle), qui reprend l’enseignement d’Origène (autour de 200AD), mais aussi l’école de Pythagore (500 BC) ou de Lu Yan (600 BC).


Il y a 8 sources de « Passions négatives » :


  • Ira (la colère)
  • Invidia (l’envie)
  • Superbia (l’orgueil)
  • Tristitia (la tristesse)
  • Gula (la gourmandise)
  • Somnia (le rève)
  • Fornicatio (la luxure)
  • Acedia (la Paresse)


Ces émotions sont à l’origine des autres sentiments négatifs, il sont l’origine dont les autres passions découlent : de là leur noms « caput », la tête.


Ainsi ces « péchés » capitaux ne sont pas fonction de leur gravité, mais de leur indentification comme cause originelle : à ne pas confondre avec les péchés mortels et véniels.


Les « poisons de l’esprit » ou les « gui » sont aussi une vision de ces 8 défauts originaux qui sont à l’origine des autres.


La compréhension du mécanisme de ces émotions, par une étude et une expérimentation personnelle, va nous permettre de dépasser nos comportements pathologiques.


Ira : la colère


La colère est une émotion qui vient de la frustration de ses pulsions et de l’impossibilité de réaliser ses attentes.


La blessure qui découle de cette frustration va révéler une émotion négative violente qui peut être exprimée ou pas : la colère s’exprime ou se réprime.


Les modifications physiologiques sont néfastes à long terme et sont dangereuses si nous y sommes régulièrement confrontés.


Augmentation du rythme cardiaque, afflux sanguin vers le haut du corps (la tête entre autre), amplification de l’activité respiratoire et une contraction incontrôlable des muscles du corps qui créent des tensions à tous les niveaux (poings qui se crispent, mâchoires serrées,...)


Limitant l’humain dans son écoute du monde et des autres, la colère empêche d’appréhender la réalité et nous fixe sur des préoccupations égotiques.


Il devient impossible de savoir quoi faire ou comment agir, notre seule obsession étant la résolution de la frustration qui nous cause cette souffrance.


Aristote nous dit que la colère est une des 7 causes de toute action humaine et que c’est la pire des façons de faire : la colère étant parfaitement imperméable à la raison.


Les stoïciens considéraient la colère comme une folie passagère ou l’on devenait quelqu’un d’autre.


Pythagore nous met en garde contre l’emportement, un des quatre dangers majeurs à réguler.


Pour dépasser ce « poison de l’esprit », il est important de se questionner sur la direction que doit prendre sa vie : dans une idée plus claire des buts de sa vie, par une vision réelle de sa place dans le monde, le sens de l’humour Cosmique nous garde de l’emportement.


Instruit, par introspection, sur sa vraie nature, son chemin de vie, la colère est bénéfique parfois pour se révolter contre l’injustice, contre l’inacceptable : c’est une colère directive et réactive en fonction de ses valeurs, c’est de l’indignation.


La colère peut être yin ou yang, passive ou active, exprimée ou rentrée : plus elle est yin, plus elle fera souffrir le corps ; plus elle est yang, plus l’esprit sera obstrué.


Invidia : l’Envie


L’envie est une émotion négative qui est une volonté de posséder ce qu’un autre possède ou au moins que l’autre perde ce qu’il a que nous désirons.


C’est une comparaison avec l’autre, une impossibilité de se connaître clairement et donc de se projeter dans la possession pour se « remplir ».


Liée à un déséquilibre narcissique, a une mauvaise façon de se voir, de se comprendre, elle est une projection du mental qui découle d’une abominable image de soi.


La jalousie vient de l’envie et ce sentiment compromet la connaissance de soi.


C est une confusion entre l’objet de désir et l’image de soi, le regard vers l’autre et le regard sur soi. L’envie va paralyser son évolution globale en remplaçant l’évolution personnelle par la collection d’objets de substitution.


Aristote dit que l’envie est directement liée à la perception du bonheur affiché des autres (même si celui- ci est faux) et qu il est possible d’y échapper en se focalisant sur soi (en laissant les autres tranquilles).


Par expérience directe, nous cherchons à nous connaitre et quand notre mental acceptera ce que nous sentons, alors l’envie disparaîtra.


Superbia : L’Orgueil


Bien loin de la racine latine « prodis », qui rend l’homme « utile » et du vieux français « preux », qui décrit le chevalier courageux, l’orgueil est un sentiment dirigé sur soi : c’est une mauvaise vision de ses qualités et de ses aspirations par la confusion entre fantasmes et actions.


L’orgueil est une perception malade de soi, une perte de réalité à cause d’une différence entre la vision rêvée de soi et le rapport à son ego.


L’ego démesuré influence l’intuition et la perception de soi, la croyance remplace la perception.


C’est aussi la croyance en ses qualités exceptionnelles et en sa différence non ordinaire : une volonté de croire en son destin et en ses capacités magiques.


L’orgueil va nous empêcher de nous percevoir réellement, c’est aussi un mécanisme de défense très puissant pour échapper à la prise de conscience de ses défauts et de ses manques.


Le travail de l’intuition, le fait de laisser de la place aux signes et aux mouvements du monde, tout cela va nous permettre de dépasser notre limitation égotique.


Tristitia : La Tristesse


La tristesse est l’attachement aux choses, l’impossibilité de se séparer et de faire son deuil de la perte.


Dans certaines traductions, la tristesse devient l’avarice : en effet, dans les faits, l’avarice est ce qui cause la tristesse dans la séparation de ses biens.


Cette impossibilité de vivre correctement le partage, la séparation avec ses possessions, elle est liée à l’image de son ego et a l’attachement à celui-ci.


La peur de la disparition de son individualité, l’angoisse de ne pas être assez important, nous pousse à amplifier la force de l’ego avec des acquisitions.


Chaque séparation, chaque dépense et chaque partage sont une déperdition de la force de son ego.


La tristesse, même dans le deuil, est bien souvent une émotion très égoïste : nous sommes tristes de ce que l’on ne pourra plus vivre avec l’autre.


La séparation nous diminue, nous nous attristons de la perte que nous subissons.


La prise de conscience de la dissociation de soi et de son ego, l’expérimentation des limites de nos croyances, l’exposition au neuf, tout cela va nous permettre de clarifier notre rapport à ce qui n’est pas nous.


Gula : La Gourmandise


Le problème ici n’est pas le sens moderne de la gourmandise, mais le fait de faire passer le mondain avant l’important.


C’est la perte de repères par l’attrait de ce qui est « sucré », doux et brillant.


Pythagore nous dit « domine le ventre » : c’est l’idée de ne pas être dépendant de ses envies ni de ses pulsions.


L’importance de la satisfaction du corps, dans la nourriture, est souvent une fuite du rapport à soi, une façon de remplir un vide non matériel ou encore un moyen de défense contre l’anxiété.


Ces habitudes alimentaires sont dangereuses pour la santé physique et nous empêche de percevoir la vérité.


Une alimentation névrotique embrume notre esprit et nous oriente vers des choix pathologiques : nous perdons toute disponibilité dans la poursuite de cycles de plaisirs ponctuels.


Somnia : Le Rêve


Somnia représente les fantasmes, les constructions mentales projetées dans le futur ou ancrées dans le passé.


Prenant sa source dans l’imagination et les projections, le bruit du mental nous empêche d’apprendre et de comprendre.


Préférant interpréter plutôt que qu’écouter, supputer au lieu de demander, nous avons une grande capacité à transformer ce que nous percevons.


Tant que le mental n’est pas apaisé, que nous ne connaissons pas le mouvement des pensées, il est impossible d’accéder au réel.


Préférant notre « rêve », nous échappons à la rudesse de l’éveil.


Pythagore et Aristote nous mettent en garde contre l’outil mental : il s’emballe et nous fait croire ce qui est acceptable en chassant la réalité qui dérange.


Par le ressenti et les exercices de méditation, nous calmons l’esprit pour arriver à un silence relatif, à une acceptation de nos mécanismes internes.


Fornicatio : La Luxure


L’énergie de l’acte sexuel est très importante dans les traditions anciennes, il est souvent considère comme un acte sacré.


Le souci, ici, est de ne pas devenir dépendant de la sexualité, de ne pas subir ses pulsions.


Dans la vision taoïste, la sexualité non contrôlée est source de maladie et de faiblesse des reins.


Pythagore le cite comme un des quatre aspects à surveiller pour se distinguer des animaux.


Dans l’arbre de vie de la Kabbale, c’est le premier passage vers une possible évolution spirituelle : rien n’est possible si l’attrait de la sexualité me retient dans le matériel.


Bien souvent, pour une satisfaction de sa sexualité, les valeurs morales volent en éclats et les idéaux sont oubliés.


C’est une force puissante qui doit être domptée pour aller dans le sens de la pratique, pas en opposition.


Cet aspect de nos défauts, très similaire à la Gourmandise, régule notre attachement à notre force instinctive : c’est une façon de ne pas pouvoir échapper à l’importance de notre ego.


Acédia : La Paresse


Il y a deux informations très importantes ici : la paresse vient de l’ennui que nous pouvons éprouver par inconscience et du manque de soin que l’on s’apporte qui crée la perte d’intérêt pour la vie.


Il y a trois sortes de paresses : celle ou nous ne faisons rien, celle ou nous ne nous jugeons pas capables de faire (ce qui nous disculpe de ne pas faire) et la paresse ou nous nous distrayons pour éviter de faire ce que nous devrions faire.


« Akédeo » c’est ne pas prendre soin de soi, le manque d’action et de passage à l’acte dévalue l’estime de soi.


En ne faisant pas, il nous est impossible de valider dans la réalité ce que nous pensons de nous-mêmes.


C’est une source d’anxiété, nos actions sont alors réduites par nos peurs : sans confrontation à nos limites, nous ne pouvons pas nous « dépasser ».


Cette paresse est également le fait de ne pas regarder vers le plus grand : enfermé dans une vision mondaine du monde, sans jamais se poser de questions sur sa vie ou la voie à suivre.


Dans la vision des mystiques de l’ancien monde, vivre sans le divin, accepter de réduire la vie à un passage sur terre sans sens : c’est l’acedie, une vie ou on ne prend pas soin de tous les aspects de l’être, une vie ou on néglige l’âme.


L’attention à la source de l’être, la tentative de comprendre sa réalité complexe, c’est la disparition de l’ennui et la prise de conscience de sa partie absolue.


Par l’ouverture de la Porte de la Vie, foyer inférieur de la Vallée de l’Esprit, la partie cachée de son Essence, nous allons vers la réalisation de notre vraie nature.


Notre idée est de comprendre nos défauts pour nous confronter à nos limites.


Nous pouvons consciemment corriger notre comportement jusqu'à ce que celui-ci se stabilise dans une nouvelle façon d’être : ces efforts nous mènent vers une transformation profonde vers l’absolu de ce que nous pouvons devenir.


Nous ne pouvons ignorer nos actions, nous nous voyons faire : si nous entreprenons de travailler constamment, la transformation sera là.


La réalisation de « l’être accompli » demande une focalisation sur ce qui est négatif pour le corriger, le rectifier, puis une concentration sur ce qui est positif, nos valeurs et qualités.


Nous allons dissoudre ce qui s’est installé par habitudes et ensuite nous reconstruire dans une conscience ciblée sur les qualités de notre idéal.


Nous verrons les 8 vertus la prochaines fois.






mardi 1 mars 2011

Si Xiang : Les Quatre Aspects de la Voie Spirituelle


L’entrainement des quatre aspects spirituels est une méthode traditionnelle d’explication de l’Accomplissement Kan-Li, une des 3 étapes de la réalisation spirituelle Taoïste.

Les quatre aspects sont :

Initiation – Purification – Renaissance – Accomplissement
L’entrainement sous entend qu’il existe chez le pratiquant une pratique de Nei Gong (travail interne) ou de la « Voie des Armes » (une pratique de combat sérieuse, pas rituelle).

Ce travail vient après le travail de Nei Dan (Alchimie Intérieure), l’étape finale de développement des qualités de l’esprit.

Dans la réalité de l’entrainement, il est souvent plus juste de tout faire ensemble, le temps étant un facteur pressant.

L’étape du Guerrier des Ombres

C’est le moment de prise de conscience de la Voie à suivre ou du besoin de suivre une voie. Un contact, une rencontre, tout est bon pour générer ce besoin d’aller plus loin, de comprendre sa vie.

Mais ayant réalisé le besoin, peu d’entre nous vont passer à la pratique : nous sommes englués dans nos préjugés et nos habitudes, nos assurances et la grandeur de notre ego.

C’est un combat qui commence, une lutte entre votre envie de franchir le pas et le refus de devenir un « étudiant », d’accepter d’apprendre.

Nous allons lutter avec les Ombres, les aspects les plus agités et les plus lourds de notre être. Il y a de grandes chances de se perdre, de rester dans notre confort et notre illusion de satisfaction.

Cet aspect de la pratique est sous le signe de la Tortue Noire, signe de la terre et de nos supputations maladives.

Une seule chose peut nous sortir de cet état : le passage de la Porte, l’entrée dans une Voie, l’Initiation.

En pratiquant quelque temps, il va être possible d’aller plus loin en s’engageant vraiment dans une tradition choisie. Ce n’est pas une obligation, la Voie est aussi une voie de santé et une voie martiale qui ne demandent pas l’ouverture au spirituel.

La Purification qui amène le Tigre Blanc

Le souci avec notre esprit, c’est qu’il est agité et qu’il à échappé depuis bien longtemps à notre contrôle : l’outil est devenu le maitre et le maitre est aux ordre de l’outil.

L’idée même de l’origine de tout, le Wu Ji, c’est l’immobilité et cette parfaite disponibilité à la manifestation créatrice.

Dans nos vies, nous sommes dans tout sauf dans l’immobilité : il est possible en revanche que nous soyons parfois dans l’immobilisme.

Pour avoir accès a cette immobilité, à cette qualité particulière qui est au centre de notre nature profonde, nous devons clarifier et aligner notre quotidien.

Un peu comme un outil qui ne fonctionne pas bien et dont nous ne pouvons comprendre le dysfonctionnement, il est préférable de tout démonter, de tout nettoyer et de tout remettre en place.

Nous sommes donc là dans l’étape de dissection de notre vie : nos actions, nos pensées et nos émotions vont devoir être sous l’éclairage bienfaisant de notre attention.

Le Tigre Blanc n’apparaît que devant la perfection, nous allons donc tout nettoyer, tout reformater, tout étudier pour aller vers cette perfection.

Il est bien écrit de se regarder et de se corriger, soi-même, pas de devenir le petit juge du monde environnant, de donner son avis sur tout et de critiquer les autres.

Dans cette destruction de nos habitudes et l’observation de nos comportements, nous clarifions notre vie.

L’immobilité et la tranquillité vont pouvoir nous transformer.

Chevaucher le Dragon azuré pour Renaitre

Grâce au travail précédent, il se met en place une disponibilité et une tranquillité qui permet de laisser passer l’énergie du Ciel dans notre vie.

Cette exposition à la « Voie du Ciel » va nous transformer doucement et nous permettre de dissoudre les derniers restes de notre ancienne façon de fonctionner.

Par ce travail, nous allons expérimenter régulièrement des états qui nous unissent avec le plus grand, qui transcendent notre Humanité.

Chevauchant le Dragon, nous allons vers le Ciel, mais retournons toujours dans le mondain, après avoir touché des états supérieurs, tirés vers le Sol par nos habitudes et nos croyances auxquelles nous adhérons tellement.

Incapable de renoncer à mon importance et à admettre une autre façon de voir le monde, il m’est impossible de renaitre sans mourir.

Voilà le souci de chevaucher le Dragon, c’est que pour renaitre à autre chose, il faut outrepasser à cette façon de vivre.

L’ennui pour renaitre, c’est qu’il faut mourir.

L’Accomplissement : Gloire du Phoenix Vermillon

Dans le cas ou j’accepte de mourir et que mon exposition à mon attention soutenue est continue, grâce au bain d’énergie constant et ressenti, il va être possible de vivre d’une nouvelle façon.

Renaissant de mes cendres, dans une disponibilité à une énergie équilibrée, avec un équilibre eau – feu dans mon corps/esprit, la réalisation Kan – Li est là.

Nous vivons à ce moment là dans un état différent, en permanence, sans pour autant être absent au monde.

Nous sommes là, présents à nos proches et travaillant avec les autres, mais conscients des différents aspects du monde : unis à la Voie du Ciel.

samedi 19 février 2011

L’Importance du Réel dans l’Immoralité du Mondain


La pratique représente la recherche de soi, dans le monde, en relation avec les autres.

Qu'elle soit religieuse, mystique, philosophique ou athée, la démarche d'introspection, d'observation et d'interaction repose sur un travail sur soi.

Dans l'observation de soi en action, dans son quotidien, il est possible d'améliorer sa démarche chaque jour.

Il est trop rare de se questionner sur la valeur et l'importance de ce type d’enseignement et de recherche.

La pratique dont nous parlons ici est une Voie de vie, adaptée à l'être humain d'hier comme d'aujourd'hui, une Voie qui permet de trouver sa place dans le monde en vivant le plus proche possible de l'idéal que l'on a de soi.

Cette démarche consciente doit être quotidienne, c'est même une recherche de chaque instant.

De nombreuses personnes trouvent cela fastidieux, oppressant, de devoir pratiquer chaque jour, ils veulent plus de liberté et de souplesse.

Ils veulent pouvoir faire ce qu'ils veulent, quand ils le veulent, sans pression.

Ces pratiquants "libres" sont souvent ceux qui se plaignent de la Voie, ceux qui critiquent l'efficacité de la tradition, comme l’ignorant avec un objet de technologie qui le dépasse.

Et il y a ceux qui travaillent et qui se taisent, ceux qui font : ils ne se plaignent pas, ils pratiquent.

Le sacré que vous donnez à la pratique, l'importance que vous accordez, 
c'est la source de ce que vous allez récolter.

Plus vous traitez cette recherche avec discipline et sérieux, plus vous aurez un rendu profond. Il faut être honnête, vous n'aurez que ce que vous y mettez.

Dans le cas ou vous êtes engagés dans une voie qui ne vous correspond pas, dans une tradition qui n'est pas ce que vous désirez, soyez forts :

ARRETEZ TOUT, ARRETEZ VOUS !

Si vous n'êtes pas vraiment honnêtes avec vous-mêmes et avec vos choix de pratique, que croyez-vous que cette voie va vous offrir ?

Il faut aussi voir que vous ne devez pas regarder l'enseignant comme l'exemple de la pratique, il n'est que le vecteur de celle-ci : plus il pratique lui- même, plus vous voyez la Voie a travers lui.

L’expérience du professeur ne le concerne que lui, ses expériences sont les siennes et les copier ne sera d'aucune utilité pour vous.

Votre recherche est sur vous, sur la découverte profonde de votre réalité et de l'observation de votre vie : que croyez-vous découvrir en singeant et en prétendant ?

Soyez dans une recherche personnelle engagée et sincère, avec les autres membres de votre groupe, vous pouvez progresser sans vous soucier des autres et sans vous comparer.

La discipline que vous mettez dans la retenue des jugements, dans l'engagement personnel et dans la gestion des priorités de votre vie vont vous donner le résultat que vous aller obtenir de votre Voie.

Evidemment c'est difficile, bien sur c'est pas facile et heureusement que cela présente un véritable effort : que croyez-vous acquérir sans effort?

Qu’est-ce qui résulte de rien ?... Pas grand chose !

Dans ce temps de changements et de bouleversements, dans cette époque de questionnements et de remise en cause des valeurs, seul le retour sur soi et l'interaction saine avec l'autre peut amener un bonheur durable.

Vous savez ce qui ne va pas, vous pouvez essayer de vous mentir, mais vous savez.

Clarifions notre attitude, rectifions nos actions, acceptons d'être responsables de nos actes et allons vers une Voie qui change notre vie.

Encore une fois, si nous prétendons, nous singeons ou nous mentons, la pratique ne sera que frustrations et temps perdu.

Cette recherche de la compréhension de soi, des autres et du monde est une tendance naturelle de notre nature, une volonté d'aller plus loin pour une conscience de vivre vivifiante.

Encore une fois : vous aurez de votre pratique ce que vous y mettez, vous changerez en fonction de vos efforts, il n'y a pas de magie pour le flémard, pas de transformation pour le touriste.

Choisissez, mais appliquez vos choix : il n'est pas de bon ton de se plaindre si nous sommes à l'origine du manque, de nos maux.

Il y a quelque chose de Transcendant dans la pratique, 
elle peut profondément changer qui on est et comment on vit sa vie, 
mais il faut lui faire une place de choix.

C’est comme un déménageur à qui on ne laisse pas d'espace pour travailler ou à qui on n'autorise pas l'accès à toutes les pièces : il ne pourra nettoyer et vider que ce qu'il aura de disponible.

L’engagement dans une voie est un choix, mais aussi une chance : les pratiques sérieuses sont rares.

Si vous êtes dans une recherche personnelle, pour vous connaitre et vous permettre de mieux interagir avec les autres et le monde, êtes-vous conscients de l'importance de cette démarche ?

Dans ce Monde troublé, il est temps de réaliser l'importance que l'on veut bien donner à sa Voie, à sa vie, pas par la recherche ponctuelle de plaisirs éphémères, mais par la tentative de vivre mieux en construisant un monde meilleur.

En revanche, il est possible de ne rien faire et de se laisser mener par le mondain, de rechercher le brillant, sans aller plus loin... 

mais après il faut accepter ce que la vie nous renvoie.