lundi 25 mars 2013

La chance de pratiquer

Dans les temps anciens, il n'y avait pas beaucoup de pratiquants : la vie étant très difficile, il n'existait pas vraiment de temps libre. Ceux qui avaient la chance de croiser la route d'un maitre choisissaient leur voie : rester dans le monde ou suivre le maitre. Il n'y avait pas le choix du style ou de la tradition, de la forme ou du fond : trouver un maitre était rare, il ne fallait pas laisser passer cette chance.

Il y avait donc peu de pratiquants.

Aujourd'hui nous avons le choix de pratiquer tous les styles qui existent, de passer d'un maitre à l'autre si on le souhaite ou encore de faire un joyeux mélange de traditions glanées durant notre temps libre.

Mais il y a toujours peu de pratiquants.

C'est le paradoxe du choix : trop de choix tue le choix, l'engagement étant asphyxié par la tentation des distractions.  Ce n'est pas grave: tout le monde peu faire ce qu'il veut. Mais pour ceux qui sont dans la pratique, pour ceux qui sont sur une Voie, pour ceux qui ont senti la joie de l'enseignement, il ne faut pas lâcher prise !

Il n'existe pas beaucoup de choses plus importantes que de se connaitre profondément, de connaitre les autres et notre monde : tout le reste évolue et peu disparaitre, ce savoir permet de vivre plus et mieux, de devenir de meilleurs êtres humains et de façonner un monde meilleur. Pour ceux qui sont dans la voie, attention : ne vous laissez pas distraire, ne perdez pas la foi, ne disparaissez pas sous les couches du mondain: vous êtes les pratiquants d'aujourd'hui et le monde a besoin de vous.

La voie est difficile, elle demande beaucoup, mais regardez ce que vous savez de plus qu'avant, ce que vous savez faire de plus qu'avant et prenez conscience de ce que vous apporte votre enseignement: le temps ne peut pas être utilisé plus intelligemment que dans l'étude de l'être humain dans la vie et dans la compréhension des changements du monde.

Le printemps est un moment difficile ou le pratiquant peut se sentir fatigué, ayant à peine survécu à l'hiver ou la pratique est si dure, mais c'est un moment magique. Le monde va nous donner une énergie étonnante qu'il est bon d'utiliser intelligemment: PRATIQUEZ !!!

Dans ce début de cycle, dans cette saison incroyable qu'est le printemps, il faut :

- sortir et pratiquer dehors
- aller dans la nature et profiter de l'air
- se rencontrer entre amis et discuter tous ensemble.

C'est le moment de la réflexion et de l'échange, de savoir pousser son corps pour lui donner de la force et c'est un moment de planification pour l'année : comment vais-je choisir d'orienter ma vie cette année ?

Nous avons de la chance de pouvoir être dans une pratique, d'être intéressé par une pratique ou de discuter d'une pratique : ne gaspillons pas notre temps et allons vers la connaissance. Clarifiez vos besoins et vos envies, ranger vos affaires et planifiez vos entrainement, c'est le moment d'agir !

mercredi 20 mars 2013

Respect de l'enseignement et de l'enseignant

J'admets que nous ne soyons plus à une époque où le futur élève devait rester des mois sous la pluie, devant la porte du maître, affrontant le vent et le froid dans l'espoir d'être reçu…il ne fait jamais très beau devant la porte d'un maître…

Mais quand même!

Si le respect de l'enseignement existe encore, en paroles, le respect de l'enseignant ne survit que chez peu de gens.

Il y a un paradoxe qui fait que plus le maître est avancé dans ses propres recherches, moins il aimera les faire partager facilement…il en connaît trop bien le prix. Ces années de raffinage d'un savoir qu'il a dû assimiler et digérer, ces heures et ces mois où il a dû tout mettre en ordre…Les maîtres ne sont que très exceptionnellement ordonnés dans les leçons qu'ils dispensent…Celui qui est un expert ou un jeune maître, qui pratique plus qu'il n'enseigne, n'a pas envie de donner ce sur quoi il travaille.

Par respect de l'autre, par ouverture d'esprit, celui qui pratique peut voir comme l'enseignement change positivement sa vie ainsi que celle des autres et il ne peut s'empêcher de le faire partager.

Ça c'est le respect de l'enseignement, du point de vue de l'expert ou du maître: il doit le faire vivre et s'ouvrir à ceux qui veulent en savoir plus.

Suivant sa tradition ou son maître, il respectera les volontés de celui-ci en ce qui concerne ce qui peut être enseigné et dans quel ordre; il profitera de l'expérience d'enseignant de son instructeur, tout en faisant ses propres expériences.

Ça c'est le respect de l'enseignant envers son propre maître.

Maintenant les élèves qui " pratiquent " en dilettante, qui sont de passage ou ceux qui s'informent…ceux là même qui sont a l'origine des secrets et des mystifications des maîtres, ils ne récolteront rien d'important. Ne montrant, ni respect pour l'enseignement, ni respect pour l'enseignant, ils se contenteront de ce que voudra bien leur donner le maître…et c'est rusé un maître…

Si vous étiez un maître…si, si, on essaye…que vous voyiez un soi-disant futur élève qui n'a aucun respect et qui ne veut que "pomper" quelques "trucs", qu'est ce que vous lui donneriez ?

Le respect pour les traditions s'oublie, par bêtise et par ignorance, le résultat en est la déperdition du savoir et la médiocrité des enseignements.

Il faut prendre le temps de savoir si on cherche une pratique et, si c'est le cas il faut trouver celle qui nous convient. Ensuite il faut s'y consacrer avec "dévotion", laisser de coté ses doutes et ses peurs et se laisser aller à la confiance.

Et si la confiance demande trop à son ego, essayons au moins la politesse et le respect…

C'est en cela que le respect de l'enseignant est une forme de respect de soi: nous sommes responsables de nos choix.

Bonne chance dans vos choix qui seront vos voies.

dimanche 17 mars 2013

Ça suffit maintenant!

Aujourd'hui on peut acheter en ligne les secrets des grands maîtres, être "éveillé" en suivant des cours par correspondance, faire une psychanalyse par téléphone et avoir des rapports sexuels "interactifs" avec sa télévision… comment faire la part des choses ???

Déjà, que ce soit de l'éveil à la fusion dans le tao, en passant par les orgasmes électroniques, toute "relation" sans contact direct avec un être humain peut être considérée comme suspecte. On peut sans risque partir sur la base évidente (pour certains), qu'il vaut mieux rencontrer personnellement l'être avec lequel cette relation va se créer.

Non, la vidéo ne compte pas !

Si la planète a l'air de rétrécir, si on peut voyager à l'autre bout du monde en moins d'une journée, il faut en profiter pour se déplacer au lieu de commander par correspondance. On ne peut même plus dire que le budget pose un problème avec les offres de plus en plus incroyables, à la portée de tous, des agences de voyage et les compagnies aériennes qui bradent le monde. Dans ce cadre idyllique de l'échange mondial des informations les plus hétéroclites, dans cette fusion globale des êtres et des cultures, avec des moyens illimités pour pouvoir être plus libre… pourquoi se retrouve-t-on dans son petit salon sombre à regarder une vidéo d'un gourou qui propose de faire tourner ses "chakras" dans le bon sens ? Pourquoi fait-on sa forme "secrète" de tai chi, apprise dans un livre ??? Je ne sais pas vraiment, il y a trop de réponses, pas assez de solutions.

Ce qui est une certitude, pour tous ceux qui sont honnêtes (au moins une heure par jour…), c'est que cette situation est en rapport direct avec nos peurs, avec Notre "Peur". Qui nous empêche d'aller rencontrer des gens, de partir faire un stage pour voir un maître que l'on admire, de s'installer dans une ville où il y a ces enseignements que l'on voudrait suivre… ? Personne ? nous-mêmes ?, la société ?, les parents ?, la famille ?, les voisins ? notre travail ? ... juste notre "Peur".

Il est tant d'arrêter d'avoir peur pour enfin utiliser notre temps à notre propre construction, notre développement, nos plaisirs…

Ça suffit maintenant !

Il nous faut arrêter la télévision, la radio, ces bruits qui deviennent nos amis pour remplacer les humains, ces gadgets qui prennent notre attention pour éviter de se regarder en face, pour ne pas écouter "sa musique intérieure", ne pas penser. Il est temps d'occuper son espace, d'aller vers les autres et de s'écouter pour réaliser ses vœux les plus chers. Tout ce fatras de "conneries" sans limite que l'on veut nous vendre à tout prix (et à tous les prix…), ces maîtres à deux francs (ça ne fait pas beaucoup d'euros…), toutes ces façons grossières et glauques d'apaiser, sans succès, notre mal être, les faux plaisirs et les vraies arnaques, il suffit !

Mais…

Dans cette jungle, il y a aussi la possibilité de rencontrer des gens qui cherchent à faire renaître des cultures, des spiritualités et des pratiques révélées au grand jour, d'authentiques et honnêtes guides spirituels qui cherchent à rendre les gens à leur vraie nature. Mais tout ce qui est valable et authentique se partage "de cœur à cœur", comme le disent les chinois, entre "quat' z'yeux".

Ce n'est ni dans des stades où on diffuse des vidéos sur des écrans géants de gourous disparus, ni dans des salles de sport entre "l'aqua gym" et les "abdos/fessiers" et surtout pas dans des séminaires où "les participants sont assurés d'un éveil à la fin du stage, ou au moins d'un diplôme". Ces gens, ces enseignements, ils se rencontrent au fil de la vie, mais seulement si on est dans la vie. Les sens en alerte, les yeux ouverts, cela ne peut arriver que si on est prêt, ouvert et disponible. Dans ces rencontres, certaines seront des réveils, d'autres des histoires courtes (on dit que ce sont les meilleures…), et parfois on peut trouver sa voie.

Comment savoir si c'est sa voie ???

Quand vous regardez votre main gauche, vous savez que c'est votre main gauche… et bien de la même façon la reconnaissance de sa "voie", sa "légende personnelle" comme dit Paolo Coelo, est une évidence. Si après avoir reconnu le chemin destiné, si persuadé au fond de son cœur et de son corps, on trouve le moyen de ne pas le suivre… c'est dommage ! Rien de désespérant ou de triste dans le doute ou la peur de s'engager, il faut prendre son temps, tourner autour, regarder, sentir, écouter, peut être même goûter… et faire son choix.

Mais quand le choix est fait, il faut plonger, s'abandonner et faire que cette pratique devienne la première priorité de sa vie, sinon ça ne sert à rien, autant rallumer la télé. Je n'ai jamais caché la difficulté que cela représente, mais il faut être clair.

Et je pense que sans une voie, on ne va nulle part.