samedi 21 décembre 2013

Chapitre 41...la Suite!

Celui qui a l'intelligence du Tao paraît enveloppé de ténèbres.
Celui qui est avancé dans le Tao ressemble à un homme arriéré.

Celui qui est à la hauteur du Tao ressemble à un homme vulgaire.

dimanche 8 décembre 2013

"Quand les lettrés supérieurs ont entendu parler du Tao, ils le pratiquent avec zèle.

Quand les lettrés du second ordre ont entendu parler du Tao, tantôt ils le conservent, tantôt ils le perdent.

Quand les lettrés inférieurs ont entendu parler du Tao, ils le tournent en dérision. 

S'ils ne le tournaient pas en dérision, il ne mériterait pas le nom de Tao."

Daodejing Chapitre 41


vendredi 29 novembre 2013

Deux nouvelles interviews de Serge Augier disponibles!

Vous pourrez trouver dans la section Interviews radio deux nouvelles émissions radios consacrées à Serge Augier, l'auteur de ce blog:
Bonne écoute!

Je vous rappelle aussi que vous pouvez trouver la liste des livres publiés par Serge Augier sur  cette page.

vendredi 22 novembre 2013

C’est jour d’inventaire !

« Que faut-il donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, chacun a-t-il un cantique, ou une instruction, une langue étrangère, une révélation, une interprétation ? Que tout se fasse pour l'édification. »
Corinthiens 14 : 26

Nous vivons aujourd’hui dans un monde extraordinaire, en effet pour la première fois depuis le début de l’humanité toutes les traditions et tous les enseignements sont à notre disposition.

Toute cette information à notre disposition c’est aussi plus de sources de confusion et une grande tentation à se distraire plutôt qu’à évoluer par un travail sincère.

Non seulement toute l’information est à notre disposition, mais le monde lui-même est dans un grand changement, une fin de cycle, un moment où tout peut arriver vers le mieux ou le moins bien.

Dans cette mutation profonde de notre environnement, nous sommes directement mis en cause, directement responsables, intimement liés à l’évolution de notre monde.

Dans cette époque où il est devenu difficile de prendre ses responsabilités, où il est à la mode de reprocher aux autres nos fautes, nous avons un rôle à jouer pour choisir le monde de demain et en devenir les acteurs actifs.

Il est temps de mettre de côté les plaintes et les griefs pour façonner ensemble notre environnement proche.

En tant que pratiquants d’une voie spirituelle, chercheurs de la condition humaine, nous avons encore plus une responsabilité et un rôle à tenir.

Notre voie nous encourage à nous connaître nous-mêmes et aller vers l’autre avec plus d’ouverture, une empathie développée et une reconnaissance des qualités humaines.

Cette interaction avec l’autre va directement jouer sur la qualité de mon environnement, sur ces rapports qui tissent mon univers.

Mais il faut aller plus loin, il faut revoir mon environnement proche, chercher à développer une meilleure harmonie dans ma maison, mon voisinage, ma ville, mon pays.

Certaines interactions ne sont pas choisies, elles sont liées à mon travail et aux impératifs de ma vie : mais par une meilleure compréhension des autres, par l’étude de la psychologie et de l’interaction entre les gens, il est possible d’aller dans le sens de la non-résistance, d’appliquer la voie du taoïsme aux moments les moins ludiques de ma journée.

Quels sont pour cela les outils qui s’offrent à moi ?

Avant tout il y a le travail sur soi, la compréhension de ses qualités et de ses défauts, le chemin d’introspection qui nous permet de nous connaître.

Par ce travail, au fil du temps, nous allons développer une compréhension profonde de soi et par extension des autres.

Par l’apprentissage et les exercices de Bazi, une science précise de l’étude des types de personnalité et de leurs interactions, nous saurons comment faire passer notre message et comment apprécier les informations données par les autres.

Cette connaissance des piliers de la sagesse, pilier de la destinée, nous aide à voir nos blocages et nos limites ainsi que celle des autres.

Nous pouvons ainsi comprendre comment faire passer une information et comment assimiler une autre en fonction de nos défauts communs et en utilisant nos qualités connues.

Ce Bazi, c’est la solution pour une communication plus simple et une disparition des incompréhensions entre des personnalités qui ont du mal à se comprendre : un outil essentiel pour notre rapport au monde.

De plus il est possible d’aménager le monde, son appartement ou son bureau, sa maison ou son jardin, pour être en adéquation avec qui on est vraiment, ou ce qu’on veut faire.

C’est autre science millénaire, c’est le Feng shui !

L’étude de l’influence de l’environnement direct, des formes de la nature, des mouvements autour de nous, mais aussi des cycles du temps, tout cela nous permet de mieux nous intégrer et de mieux trouver notre place.

Il est ainsi possible de pratiquer son travail avec plus de facilité, d’amplifier les chances de son succès, mais aussi d’ouvrir plus d’opportunités.

Il est donc important de travailler sur soi, de renforcer son corps et de clarifier son esprit, mais aussi de développer sa vitalité.

Pour aller plus loin, il est possible de se tourner aussi vers l’astrologie taoïste, Ziwei Du Shu, qui est une étude plus ésotérique et dont les aspects pratiques sont plus durs à apercevoir.

En revanche l’art de la sélection des dates et la morphopsychologie donne un atout majeur dans ses capacités à interagir autour de soi.

La non-résistance, c’est avant tout l’art subtil de s’intégrer aux changements du monde et cela n’a rien à voir avec l’immobilité ou l’immobilisme.

L’enseignement de notre école taoïste est basé sur le principe de l’être humain entre ciel et terre, un travail du corps du souffle et de l’esprit, mais aussi un travail des qualités humaines pour pouvoir se tourner vers le ciel (astrologie) et vers la terre (géomancie).

Il est bon parfois de réaliser que le travail sur une voie d’évolution spirituelle n’est pas uniquement une manière de se rendre plus fort ou en meilleure santé, de développer ses qualités propres, mais aussi de prendre une part active dans la responsabilité de la construction du monde.

Aujourd’hui malgré la multiplication des moyens modernes de communication, des vidéos constantes et des commentaires inutiles et constants, les gens n’ont jamais eu autant de mal à se parler.

Être sur une voie, dans une tradition ou dans une recherche personnelle, c’est essayer de faire mieux, de comprendre, de partager.

Utilisons tous les moyens que nous donne notre tradition, tous les résultats des recherches que nous avons faites, tout ce qui peut aider à façonner un monde meilleur, tout ce qui peut encourager les gens à profiter aussi de l’aspect spirituel de l’humain.

L’acédie est une maladie d'aujourd’hui plus que jamais et si l’homme ne regarde pas le ciel il s’ampute de la moitié de ses capacités.

Le spirituel c’est aussi l’imagination, les rêves, les aspirations et cette grande capacité humaine à aller de l’avant, quelles que soient les conditions.

Quand on fait un effort de comportement au quotidien, quand on essaye de partager honnêtement avec quelqu’un de son environnement, il est impossible de ne pas voir rapidement une évolution de son monde.

L’étude des voies spirituelles doit être pratique, utilisable par tous pour profiter d’une vie plus fluide et d’une fusion profitable dans les changements du monde.

Voyons ce que nous étudions, analysons notre recherche, rendons tout cela pratique et utilisable pour ne pas tomber dans le piège du matérialisme spirituel ou de l’inutilité de la construction intellectuelle : une voie d’évolution spirituelle doit être pratique et utilisable.

Si aujourd’hui la forme est à l’honneur, revenons vers le fond pour ne pas perdre de vue les qualités qui mènent vers le bonheur.

En cette année finissante, il est bon de faire un bilan de réfléchir sur ce qui est fait et de penser à planifier l’année qui arrive : l’introspection hivernale est à la source du dynamisme du printemps.

Il est bon aussi en tant que pratiquant de s’assurer que l’on a tous les outils pour progresser dans sa voie et que l’ensemble de ses acquis reste pratique et utilisable.

Dans le calendrier taoïste, nous venons de finir la période du début de l’hiver, et nous rentrons dans une période particulière qui s’appelle les petites neiges : c’est le début de l’introspection hivernale qui doit poser les sujets de réflexion pour le solstice d’hiver.

Initiez-vous à une pratique, renforcez vos recherches, réfléchissez à votre enseignement ou encore priez, mais profitez de ce moment pour préparer une année de dynamisme et d’évolution.

« Autrefois le Tao régnait. L'homme suivait l'ordre de la nature.
Puis il advint une époque où le Tao fut oublié et ce fut alors l'ère de la justice des hommes.
Puis ce fut l'époque de l'intelligence et de l'habileté et les ambitions ne connurent plus de bornes.
La paix quitta les familles.
Mais c'est dans l'adversité que se révèlent les fils respectueux.
L'État sombra dans le désordre.
Mais c'est pendant l'anarchie que surgissent les serviteurs loyaux.
Ainsi le Tao est toujours près de l'homme pour le secourir. »
Daodejing chapitre 18

jeudi 24 octobre 2013

Comment calmer l'esprit ?

Dans l'école taoïste à laquelle j'appartiens, il y a cinq étapes pour apaiser le shen (l'esprit), pour être heureux mais aussi disponible dans une confrontation violente :

  • le stade de "forme-pensée",
  • la régulation intentionnelle de la respiration,
  • le travail de l'intention pour calmer l'émotionnel,
  • la présence par la sensation énergétique,
  • "l'équilibrage" du shen pour la réalisation de l'Unité.
Le stade de la forme-pensée est assez simple et ne demande qu'un travail physique régulier. Tout sportif peut arriver à ce stade sans problème. Il faut, pour ce faire, arriver à comprendre intellectuellement ce que l'on fait avec son corps et pouvoir réaliser avec son corps ce que l'on comprend avec l'esprit. C'est une coordination poussée à l'extrême avec une conceptualisation "réalisée" ou une action "conceptualisée". Dans le Taoïsme, nous parlons d'une union entre le non manifesté et le manifesté, ce qui est (action) et ce qui n'est pas (pensée). Par des exercices spécifiques, nous allons amener le corps et l'esprit à se rejoindre pour ne plus se contredire et ne plus "penser", mais pour faire. Il est évident que je ne pourrais faire avec mon corps que ce qu'il est physiquement possible qu'il accomplisse : je peux comprendre le salto avant, mais il faut que je prépare le corps pour le réaliser. En une année, dans le cadre d'un entraînement intelligent, il est très possible d'arriver à cela. Pour aller au fond de cette étape, il est utile de dissocier chaque partie du corps, chaque articulation, chaque chaîne musculaire, pour les unir ensuite dans un mouvement global. Le secret de cette étape est la pratique dans la détente de l'esprit par la coordination d'un corps serein. Il n'est pas utile de devenir "meilleur", il s'agit simplement de laisser ses conditionnements et de détendre son corps-esprit pour "retrouver" une spontanéité naturelle. Les limites de cette étape sont les visualisations (très à la mode depuis quelques temps) qui renforcent un mental déjà trop puissant. Il sera possible d'aller plus vite dans cette étape grâce aux visualisations, mais cela va poser des problèmes plus tard.

La régulation de la respiration est une étape que l'on pourrait nommer la "respiration consciente". Le jeu, ou les jeux, que l'on peut faire avec sa mécanique respiratoire ne sont que cela : des jeux. Ces "jouets" ne servent qu'à focaliser notre mental dispersé et compulsif sur notre souffle. Si on reste prisonnier de ces protocoles respiratoires, tout sera inutile dans une situation réelle. Un souffle travaillé sous une forme stricte ne peut s'adapter à une situation chaotique. Si le souffle n'est pas libéré et conscient sans une intention trop présente, il ne peut survivre détendu dans une situation ou l'intention sera accaparée par autre chose. Plus concrètement, si le travail du souffle demande une image ou une intention bien précise, il sera impossible de faire cela dans une situation ou la pensée est fixée sur une fuite ou une peur. S'il est important de "tenir" l'esprit sur le souffle au début de la pratique, il faut le libérer pour l'utilisation de celui-ci. Dans la détente d'une intention légère, le corps et le souffle vont être amenés à mener des actions de plus en plus complexes pour s'unir sans pensées parasites. Nous aurons donc des gestes libres et un souffle uni et difficilement perturbé… voilà une raison qui rend inutile le travail cardio vasculaire chez des combattants des arts internes : le combat pour la vie ou une marche au clair de lune ne perturbe pas le rythme du cœur… dans l'idéal, évidemment…

Les pensées vont perturber la respiration par leur densification en émotions et le corps va se tendre par une respiration altérée. Il est donc tout a fait nécessaire de s'occuper d'une certaine forme de régulation émotionnelle. Dans l'alchimie interne taoïste, nous avons un stade important : "calmer les pensées", qui nous est utile ici. Les pensées sont des réactions "malades" aux perceptions des changements du monde. Autant l'utilisation de l'intellect pour régler les actions du quotidien est utile, autant ce commentaire compulsif des perceptions est inutile la plupart du temps. Les pensées vont se référer à notre mémoire ou notre imagination, passées ou futures, pour construire sur le monde des perceptions, ce qui est le présent. Dans les techniques taoïstes, nous allons amplifier notre rapport aux perceptions présentes, dans une détente du corps esprit et un rapport à la respiration. Par ces exercices très simples, mais continuels, nous allons éviter de nourrir le monde avec des pensées, et ainsi réduire les perturbations émotionnelles au minimum. L'idée n'est surtout pas de "contrôler" ou de "supprimer" les émotions, mais de les vivre sans les subir. Les perceptions auxquelles vont s'attacher des pensées qui vont provoquer des émotions vont se manifester par un changement énergétique, puis physique et enfin émotionnel. Par la détente du corps, l'écoute de notre souffle lié à notre état émotif, nous serons en accord avec les changements de notre corps et pourrons vivre pleinement nos émotions. Nous pensons, nous avons des émotions, nous respirons, tout va se passe sans collision entre ces phénomènes : le souffle ne provoque pas de tensions qui n'activent pas les pensées qui ne produisent pas d'émotions qui ne tendent pas le corps qui ne bloquent pas le souffle (toutes les combinaisons sont possibles), Etc.….

Ce travail va donc se faire grâce à des exercices qui vont maintenir une intention légère, mais soutenue. Par celle-ci, le silence intérieur va s'installer doucement, nous permettant de mieux écouter et d'aller dans le sens des changements du monde.

Dans cette écoute, fruit d'une détente corporelle, d'un souffle régulé et d'un silence intérieur relatif, nous allons pouvoir entrer dans une perception énergétique tangible. La vision énergétique du monde suit la cosmologie taoïste, tout étant une manifestation d'une réalité unique, non manifestée, que nous nommons le Tao. Par une connexion à cette énergie, nous sortons de la pensée et du temps. Dans une écoute totale, non commentée, de notre vibration en résonance avec le Tao, nous quittons le mondain et le conditionné pour retrouver la simplicité de la sensation. Dans cette vibration, en restant dans le respect du travail en amont, l'esprit est silencieux et le corps disponible : par excellence, nous sommes prêt à tout sans n'attendre rien, nous sommes dans une possibilité de réaction détendu aux changements perçus. Cet état est aussi utile dans l'écoute d'une personne, dans la marche à pieds que dans le combat de survie.

Le travail décrit jusqu'ici est suffisant pour être disponible à l'état naturel de bonheur qui devrait nous émerveiller chaque jour… cela n'est pourtant pas toujours le cas. Le monde est en changements perpétuels, même dans une non résistance très taoïste, nous allons "subir" la vie avec les bons et les mauvais cotés. La détente du corps-esprit permet de surfer sur notre quotidien sans se "noyer", d'être prêt pour toutes les bonnes surprises qui se dévoilent à nous, avec ce sens de l'humour cosmique que la vie adopte. Nous pouvons aussi décider que nous voulons fusionner la vie et notre pratique pour aller au cœur de l'enseignement : c'est la phase spirituelle et initiatique de la Voie qui dépasse les limites de notre sujet.

  Voilà !

samedi 21 septembre 2013

La voie Taoiste: une architecture Traditionnelle

La globalité des théories taoïstes permet de pouvoir faire des rapprochements entre des domaines apparemment très différents : l'astronomie et la physiologie, les arts de combat et la cuisine, la médecine et la décoration d'intérieur, etc…

Nous allons voir maintenant une comparaison entre l'architecture et l'aménagement de l'espace d'une maison traditionnelle et la structure d'une voie traditionnelle taoïste (plutôt clanique et familiale que religieuse).
Pour ceux qui ont déjà lu les textes présentés dans ce site, il sera clair de voir les différents niveaux de compréhension. Pour les autres, ce sera une invitation à lire les autres textes.

Une demeure traditionnelle est entièrement fermée, elle n'a pas d'ouverture sur le monde… En apparence. Les habitants de la maison vivent dans le monde parce que la maison reprend la cosmologie taoïste : c'est un univers dans l'Univers dont les limites ne sont qu'irréelles.


1 - La porte d'entrée


Sans entrer, il n'est pas possible de juger de l'étendu de la maison, de sa beauté ou de sa complexité. Ceux qui restent à l'extérieur ne peuvent que supputer quant au contenu de l'intérieur.

La vision de l'extérieur ne peut amener que des jugements basés sur l'ignorance de la réalité ou des commentaires fondés sur des ouï-dire : seuls ceux qui ont pénétré dans la demeure peuvent parler justement de celle-ci.

2 - Les dépendances


Dans un temple, ceux qui dorment avec "un mur dos à la porte" (le seul de la maison) sont les serviteurs et les aspirants moines. Dans une habitation de gens riche, le personnel de maison occupe cette partie de la demeure. Dans une école d'arts martiaux, ce sont les jeunes aspirants et les serviteurs qui demeurent dans cette partie de la maison. Pour résumer, tous ceux qui ont pénétré dans les limites de la maison mais qui ne font pas encore partie de la "famille" sont là ; c'est-à-dire, tous ceux qui rentrent pour une durée trop courte pour êtres connus ou ceux qui ne veulent pas être connus. C'est une partie qui est autonome : il y a des cours, des cuisines, des chambres mais aussi un accès à l'eau. On peut très bien passer toute sa vie dans cette partie de la maison sans jamais avoir besoin de quoique ce soit d'autre…

Il y a une rupture assez importante entre la porte, les dépendances et la partie "publique" de la maison. Dans les règles de l'hospitalité, certains voyageurs peuvent dormir dans cette partie de la maison sans jamais "entrer" vraiment. De même, des serviteurs, des cuisiniers, peuvent y travailler toute une vie sans jamais voir l'intérieur de la première cour.

3 - La première cour


Dans la maison traditionnelle, la cour est un espace de vie important : il y fait chaud une bonne partie de l'année, les activités se déroulent en extérieur. Il y a deux cours : celle qui accueille tout le monde et celle qui est réservée à la "famille" ou à ceux qui sont "connus". La première cour est dépouillée et adaptable pour toute activité, la deuxième est fleurie et personnalisée à l'image du maître de la demeure : il est impossible de connaître l'esprit du lieu par la première cour comme il est aisé de comprendre qui est le propriétaire par la vision de la seconde cour. Il est important de voir que chaque partie de la maison est séparée des autres parties par des portes. La porte, les passages et leurs accès sont très importants dans le symbolisme chinois. Les portes sont souvent fermées, et, par conséquent, pour les passer il faut les ouvrir.

4 - Les chambres des fils ou des invités


Il y a toujours deux emplacements pour les chambres des invités (ou des fils si c'est une maison familiale) : un qui donne dans la première cour et un qui donne dans "la partie haute". Seuls les invités qui sont des intimes sont reçus dans la seconde cour. Il est important de savoir que parfois des invités de la cour inférieure sont reçus dans la partie supérieure comme l'inverse peut être également vrai.

Ces changements sont des manifestations d'une évolution de la relation entre l'invité et le maître de la demeure mais aussi un aspect pratique : seul un intime acceptera de céder sa place habituelle à un visiteur de passage sans en prendre ombrage. Les changements de place dans la demeure peuvent prendre une multitude de significations.

Dans une école d'arts martiaux, seuls ceux qui peuvent assister à tous les entraînements peuvent être dans la partie "interne". Les chambres du haut leur seront donc uniquement réservées. Le maître s'entraînera le matin avec ses élèves dans la deuxième cour et plus tard seul dans son espace réservé : il ne doit pas confondre son enseignement et sa pratique personnelle, comme il l'enseigne à ses élèves.

5 - Le hall pour recevoir


Dans le cadre des relations sociales, pour les audiences importantes et pour certains enseignements "ouverts" ce hall est un peu le "faux" centre de la maison : c'est une réalité pour le visiteur mais juste la partie émergée de l'iceberg pour celui qui connaît la maison. Pour la plupart des visiteurs, il n'y aura jamais plus à voir. C'est la limite très importante entre ce qui se partage et ce qui reste dans "le secret". Si les réceptions ou les discours publics se donnent dans la première cour, les audiences personnelles et les "négociations" se déroulent dans ce cadre privé et "fermé".

C'est aussi l'emplacement de la porte qui sépare la première cour de la seconde…

Il y a maintenant une rupture plus grande encore entre ce qui est public et ce qui est du domaine privé du maître de la demeure et de ses disciples ou de sa famille. Nous entrons maintenant dans la partie cachée, qui est le cœur de la maison. Les gens qui rentrent dans cette partie sont "les disciples intérieurs", la famille proche, les invités de marque. Il y a toujours eu une différence importante entre les gens intéressés, les pratiquants, les disciples "de la première cour" et les disciples "intérieurs".

5 bis - La deuxième cour


La deuxième cour se doit de ressembler à l'esprit de la tradition du maître et de la pratique (dans le cas d'une école). Elle est très personnalisée et doit avoir un goût "unique". Elle dénote fortement de l'adaptabilité et de la neutralité de la première cour. Elle se découpe traditionnellement en plusieurs parties qui sont des "symboles de la pratique". Il doit y avoir de l'eau (mare ou cours d'eau), des plantes (fleurs et arbres) mais aussi des pierres et un pont si possible. Tout dans cette partie de la maison doit être en fonctions des concepts de la tradition.

6 et 7 - Les appartements du maître


Dans ce lieu, il y a les possessions du maître de la demeure et son lieu privé de pratique. Il y a non seulement sa chambre mais aussi sa salle d'entraînement, son temple et son armurerie. Selon qu'il soit laïque, moine ou maître d'arts martiaux, l'aménagement sera très différent. Ce qui est central sera le plus important : le temple ou la salle d'entraînement pour le pratiquant, un salon de réception privé pour un autre. Il possède deux espaces extérieurs, deux jardins qui peuvent aussi faire office de "temples" ou d'espaces d'entraînement.

On trouve également une place de choix pour celui qui doit succéder au maître : une des deux chambres peut être pour lui. Il est coutume de prendre un disciple ou son fils aîné pour un enseignement 100% du temps. Il va donc vivre auprès du maître au cours de sa fin de sa vie : le disciple ne peut, par conséquent, qu'être choisi tardivement.

Une autre maison : les mêmes symboles


Il se peut que la demeure soit plus modeste, moins étendue. Mais nous retrouverons dans les étages les séparations initiales. Si la deuxièmes cour est plus modeste et la première cour plus accessible, nous retrouvons la même symbolique

Voilà pour une vision de la maison Taoïste… de la tradition chinoise.

jeudi 5 septembre 2013

Age quod agis

« Puisqu'il en est ainsi, nous devons prendre encore plus au sérieux les enseignements que nous avons reçus afin de ne pas être entrainés à la dérive. »

Que sa recherche soit sur le souffle, « l’énergie » ou l’esprit, que sa voie soit globale ou non, la qualité première au centre des religions comme des mouvements d’évolution spirituelle est l’Attention.

Une attention à Dieu et à son œuvre dans les religions de dévotion, à la nature et à ses manifestations pour les animistes et une « présence à l’attention » pour les voies de non-dualité.

Dans le taoïsme des origines, loin des croyances populaires et pittoresques de la chine moderne, nous allons vers « le retour » ou le « un ».

Cette recherche de l’Unité, de l‘union des fonctionnements humains vers une compréhension intégrale, cette recherche demande une vision de la pratique des différents aspects de notre humanité : corps, souffle et esprit.

Mais quel que soit la facette que l’on veut développer, il y a trois qualités indispensables pour un pratiquant : l’attention, la compréhension et l’étude.

L’esprit, outil de la perception et de l’assimilation des conseils et des enseignements, est au centre des qualités requises : si l’enseignement n’est pas compris, il est impossible de le suivre.

La recherche de l’équilibre des facettes de l’esprit (planification, action, intuitif et instinctif), est un des « retour » qui nous guide vers le Retour global.

Plus l’esprit est « centré », clair et actif, plus il est possible de percevoir juste, de comprendre clairement.

L’esprit est l’outil de préhension du monde, il doit être fiable: c’est la qualité de compréhension.

Quand les questions et les pratiques sont posées pour l’esprit, il faut impérativement le tenir actif et à la limite de ses possibilités : il doit en permanence être dans un chalenge intellectuel qui l’oblige à « courir » après la connaissance, toujours un peu en retard…

Ainsi, dans notre tradition, on parle de garder l’esprit dans l’état de jeunesse de l’enfant. Les dernières recherches sur le cerveau tendent à supporter cette attitude.

Cela ne veut pas dire de ne rien faire, cela veut dire d’avoir trop à faire: C’est la qualité d’étude.

Mais avant tout, plus important que la compréhension et l’étude, il y a la source de tout cela, l’Attention. Il n’y a rien de plus important que l’attention.

L’étude correspond au Jing (l’aspect Yin), la compréhension au Qi (l’énergie) et l’attention au Shen (l’aspect Yang).

Par l’attention soutenue en permanence ( :-) ) nous pouvons rendre Yang, spirituel, tous les aspects de notre vie.

Mais quelles sont les composantes de l’Attention ?

L’attention est la qualité première du Zhen Ren, « l’être humain vrai » et c’est ce qui conduit au Zi Ran (naturel).

Elle demande trois choses : un corps fort, une vitalité débordante et un esprit centré.

Mais c’est cette attention qui est censée nous offrir ces bénéfices…comment faire alors ?

Le travail de l’attention demande avant tout trois choses que nous possédons tous :
  • La puissance de l’effort
  • La répétition de l’action
  • Le sens de l’humour
Nous devons comprendre ce que c’est d’être attentif, en faire le test, puis répéter cette action jusqu’à ce que l’attention soit stable.

Et le sens de l’humour ?

C’est ce qui nous sert le plus, sachant que nous n’allons pas réussir tout de suite…

Être attentif, c’est rechercher l’état de pleine conscience, cet état est un moment qui échappe à l’espace-temps et qui nous reconnecte à l’infini, au divin.

Cet état de pleine conscience, il échappe au mental, il est donc sans souvenir (espace) et sans durée consciente (temps), c’est un moment d’extase bénéfique qui nous connecte un temps à la Source, qui nous baigne de lumière.

Il peut arriver naturellement devant un paysage qui nous parle, avec une présence particulière, devant une œuvre d’art… Ou par une pratique consciente.

Il n’est pas possible de vivre ainsi, dans cet état excessif : il reste un moment particulier de liaison au plus grand, réservé à un moment de la pratique, c’est aussi un état de grâce.

Pour aller vers cet état salvateur, il faut rechercher une qualité première : l’Attention.

L’attention, c’est avoir à l’esprit ce que nous faisons, ce que nous percevons, sans (ou avec le moins possible) de commentaire du mental égotique : c’est être ancré dans le moment présent, vivant sa vie réellement.

Il suffit pour cela de rendre conscient notre action du moment, nos perceptions de l’instant…sans commenter, bien sûr !

Je mange un fruit et toute mon attention est sur le goût, sur la texture et sur la mastication, sans juger, sans commenter… Pouvez-vous faire cela ?

Sûrement quelques secondes, mais ensuite nous cherchons à commenter ce que nous faisons, comparons à des expériences similaires, partons sur des souvenirs réveillés par les sens stimulés… En gros, nous disparaissons de notre instant présent pour nous embourber dans les méandres crasseux de notre mental gluant.

Il suffit, et ce genre de phrase « il suffit » sont toujours traîtresses, il suffit donc de rester là, sans partir dans son esprit.

Comprenez-vous le souci ?

Voyez-vous votre commentaire interne quand je vous dis « Comprenez-vous le souci? »

Voyez-vous votre commentaire interne quand je vous dis « Voyez-vous votre commentaire interne? »

Vous percevez maintenant ce qui va poser problème.

Notre esprit n’aime pas ce qui est de l’ordre de la perception libre, naturelle, car elle échappe au contrôle du mental égotique: il lui faut donc s’approprier l’expérience en attachant au moment un commentaire superflu.

Pour aller vers l’absolu, il nous faut couper les amarres avec les limites de notre égo, il faut le baigner dans l’attention et l’instant présent jusqu’à ce qu’il déborde de conscience, nous donnant la permission de profiter de l’infini.

La répétition nous donne accès à la liberté.

Il est donc nécessaire de comprendre tout cela, de tester ces moments de conscience simples de l’instant et de chercher à répéter l’expérience le plus souvent possible : vous voilà embarqué dans le voyage le plus extrême que vous ferez dans votre existence, une porte vers les étoiles.

L’attention est ce qui fait le plus défaut chez un pratiquant et chez les gens en général, elle demande un travail laborieux et peu rétribuant, mais c’est la clé, le point de contact, vers une voie totale.

Heureusement, il existe nombre de pratiques, d’enseignements et de secrets qui vont cultiver cette attention, pour nous délivrer des chaines de l’égo.

Pour ceux qui ont eu la chance de faire leur initiation dans les secrets de l’alchimie externe taoïste, vous savez de quoi je parle…

vendredi 23 août 2013

L’entrée du Paradis a deux Portes vers l’Enfer

« Parcere subjectis et debellare superbos »

Dans le taoïsme classique, il est souvent fait référence au « Un », à ce retour préconisé dans le chapitre 40 du Daodejing.

Le retour à l’unité demande un travail spécifique, diversifié et faussement progressif.

Nous pouvons cependant dégager trois aspects principaux aux diverses progressions sur la Voie : un travail sur soi, sur le Monde et sur le mystérieux du Ciel.

Cette Voie entre Ciel et Terre est la spécificité taoïste.

Ce retour vers l’unité demande de disséquer notre être, notre vie, nos façons de faire et nos illusions, mais aussi de transmuter ce grossier en lumineux, c’est une Alchimie Globale.

L’entrainement sur la Voie demande de réaliser deux « Alchimies » :

  • Une de l’intérieur vers l’extérieur
  • Une autre de l’extérieur vers l’intérieur

Parlons de ce que nous connaissons bien, dans les différentes écoles de développement spirituel, et qui est le plus pratiqué : le travail de l’intérieur vers l’extérieur.

Par introspection, par recherche sur nous, nous développons une meilleure connaissance de soi.

Cette connaissance nous permet de travailler sur les différentes composantes comprises et nous allons développer tous les aspects qui font de nous des êtres humains, pour arriver à faire jaillir le « Zhen Ren 真人», l’être humain vrai, accompli.

Les dangers de cette étape, c’est d’en oublier la finalité, le monde, les autres…

Cet entrainement est censé nous permettre de mieux nous intégrer au monde, de mieux vivre avec les autres…sauf si nous sommes dans une pratique de retraite du monde (ce qui n’est pas le cas de notre École).

Encore une fois, cette partie de la Voie est d’aller de l’intérieur, notre travail sur nous, vers l’extérieur, le monde et les autres.

Le piège, c’est que dans le développement de soi, on laisse notre ego « exploser », notre individualité regarde le monde avec dédain, nous nous sentons supérieurs… Nous laissons une partie de la Voie mourir, nous nous arrêtons au point de contact avec le monde, à la limite de nos perceptions.

Il est vrai que le travail sur soi permet de mieux se connaitre, de mieux fonctionner dans le monde, d’avoir une vie plus facile, plus fluide.

Regardant ceux qui restent dans le mondain, il est parfois facile de critiquer et de juger : l’inverse de ce que nous dicte la Pratique.

Cet aspect de la Voie nous demande de faire transpirer les qualités de la Pratique dans le monde, avec les autres, pour illuminer notre monde, le rendre plus agréable.

Ce n’est donc pas un développement de l’intérieur vers l’ego, mais de soi au monde, de l’intérieur vers l’extérieur : c’est la voie de l’alchimie interne, ce travail de résolutions de mes soucis avec moi-même pour arriver à régler mes contrariétés avec les autres.

L’alchimie interne est donc une voie qui nous fait sortir de notre ego, pour que notre individualité raffinée puisse donner l’exemple dans le monde.

Les techniques partent du centre du corps pour monter au milieu de notre être et sortir vers le monde : le test n’est donc pas sur nous même, mais sur notre rapport au monde.

Le souci n’est pas vraiment le temps de pratique passé niaisement assis sur ses fondements, mais beaucoup plus la façon dont mon souffle permet une meilleure interaction avec mes voisins.

Le souffle est l’énergie, l’énergie qui m’est demandée pour accepter les avis différents, mais le souffle est aussi lié aux émotions, les émotions qui se doivent d’être stables pour accueillir la balourdise des incultes.

C’est donc vraiment un travail de l’intérieur vers l’extérieur.

Mais il y a l’autre voie, l’autre porte.

Négligée et dénaturée, souvent secrète, l’alchimie externe taoïste permet de se changer de l’extérieur vers l’intérieur.

Par les manipulations et les transformations qui se déroulent devant nos yeux, par les « miracles » qui se réalisent en grappe, par le temps passé à regarder le monde se transformer, nous arrivons à radicalement changer ce qui était « moi ».

Les prodiges de l’alchimie externe ont plusieurs aspects :

  • Les élixirs
  • La recherche de Jing
  • La cuisine
  • La médecine taoïste
  • La contemplation
  • La dissolution

Cette pratique nous oblige à constater avec amertume que nous ne sommes pas parfait et que le travail va être long : elle expose notre besoin d’être rassuré, notre incapacité à la Présence, l’impossibilité de notre égo à suivre des instructions ou encore notre supériorité assumée.

Mais voilà, si parfois on peut se cacher dans sa pratique interne, en filtrant avec ruse nos mensonges les plus gras, la pratique externe ne trompe pas : ça marche pas !

En effet, en suivant les instructions, en se laissant aller à une bonne dose d’attention, en faisant comme on nous a dit : ça marche, le résultat est devant nos yeux, réalisé.

Encore une fois, quand nous essayons les premiers coups, ayant fait fi de nombreuses instructions, mal comprises ou trop simples pour nous, mal écoutées parfois, nous sommes devant une réalité écrasante et intraitable, une évidence flagrante et vraie, une certitude qui prend racine dans la matérialité : « ben, ça marche pas ! »

Quel que soient les croyances les plus grandioses que l’on puisse avoir sur son évolution, quel que soient les mythes majestueux que l’on ai construit sur sa grandeur d’âme : le résultat n’est pas là.

C’est la force de la voie externe, elle nous ramène au réel.

Que cette voie soit première ou en support de la voie interne, les deux aspects de la Pratique nous aident à ne pas succomber au matérialisme spirituel et à nous garder la tête hors d’endroits où elle ne devrait pas être.

Ces deux aspects révélés de la Voie nous donnent une intégralité de Pratique qui nous sauve des aspirations grandioses et de la stupidité obscène : nous ne pouvons succomber au médiocre avec autant de garde-fou.

Quel joie de savoir que nous sommes obligé de contempler notre incompétence pour aller vers une sublimation consciente : deux Portes pour équilibrer notre Recherche.

jeudi 15 août 2013

Trois Portes pour Scruter la Trame de l’Existence

« Ab uno disce omnes »

Dans le taoïsme traditionnel, la chance est un sujet complexe, qui peut demander une étude.

On parle d’une chance qui nous est donnée, d’une qu’il faut comprendre et d’une dernière qu’il faut cultiver.

Le fait est que l’ensemble peut être un travail profond de compréhension du monde et de son existence.

Pourquoi « travailler » la chance alors que dans notre occident brillant « on en a, ou pas » ?

La vision taoïste de l’être humain entre ciel est terre est claire, elle demande de regarder le ciel, la terre et nous autres, la garniture du « sandwich cosmique ».

Nous allons voir que même si la vision de la chance peut paraitre inégale ou figée, chaque aspect compris peut être utilisé pour mieux vivre son quotidien : encore une fois, nous sommes responsables de nos vies.

Rien ne sert de se cacher ou de mentir, de tirer au flanc ou de bouder, de tricher ou de prétendre…notre vie et sa complexité reste la même, notre travail pour être heureux aussi.

La seule manière d’être vraiment heureux vient de l’intérieur, de notre regard et nos perceptions du monde, mais il est possible de donner un sens à tout cela, d’utiliser la Chance sous ces trois aspects.

Le concept de chance dans le taoïsme est triple :

  • La chance du Ciel
  • La chance de l’Humain
  • La chance de la Terre

La chance du Ciel représente ce qui nous a été donné, un subtil mélange d’un choix oublié, de mélanges familiaux et de destin céleste.

Cette chance là, nous pouvons la comprendre par la remise de son Mandat céleste et son discernement.

L’apprentissage du calcul de son mandat céleste permet de voir les mécanismes de ce qui nous à été donné, ainsi que les moyens d’interagir avec cet acquis.

De ce travail, il est possible de dégager une meilleure coordination avec l’Univers et un meilleur timing pour nos actions…le calcul des dates bénéfiques, les Prévisions et autres travaux pratiques.

C’est la compréhension ultime de la non résistance, Wu Wei, cette possibilité d’œuvrer activement à la fluidité de son existence dans les changements du monde.

Ce qui nous incombe de par sa famille, tout ce que l’on porte sans l’avoir choisi, c’est un des aspects de notre « chance » du Ciel : en effet, nous ne pouvons mériter une incarnation qu’en acceptant d’en porter la charge.

Il est souvent difficile d’accepter ce qui nous est contraint, mais c’est la voie la plus juste et la plus parfaite pour notre vie : ce qui ne veut pas dire que c’est la fête tous les jours…

Dépasser notre fardeau inné familial est la base d’un travail sur notre mandat céleste : comment pourrai-je prétendre à comprendre la voie du Ciel si je ne peux même pas en dépasser les manifestations terrestres ?

La remise du Mandat Céleste est un moment important, qui peut se faire plusieurs fois, et qui demande une longue réflexion et une bonne dose d’acceptation.

Il est possible ensuite de calculer ou de demander la Rectification de celui-ci, une série de conseils traditionnels très précis, en fonction de la structure de sa personnalité, pour aller confronter directement les déceptions de son incarnation.

Cette Rectification est un brouillon provisoire de ce que le Juge du Feng Du va nous présenter devant le Miroir de la Contemplation : un travail pointu à faire maintenant ou plus tard dans les ateliers prévus à cet effet…

Le choix oublié ne nous concerne pas vraiment ici.

La chance de la terre représente le Feng Shui et les attributs complexes des « veines du dragon ».

Dans la compréhension de la circulation de l’énergie, de l’harmonie des formes et de la relation de certaines personnes avec certains endroits, nous pouvons apprendre à vivre dans les lieux qui nous conviennent et à aménager ceux qui nous fâchent.

L’aspect classique et minutieux de la science du Xuan Kan Yu, feng shui classique, va nous permettre d’étudier les 4 aspects de la géomancie traditionnelle :

  • La boussole et ses conseils
  • Le temps et l’espace en fonction de son mandat
  • L’adaptation face aux formes naturelles
  • La circulation du Qi en fonction de ces trois autres aspects.

Cela va nous expliquer pourquoi on s’entraine toujours au même endroit, pourquoi on se dispute toujours dans certains lieux et comment certaines personnes doivent éviter de vivre ensemble.

Cette chance de la Terre nous immerge dans les changements du monde, cycle post natal, dans une acceptation des imperfections de ce que nous vivons, mais vers une tentative d’unification des discernements.

Ce travail sur le monde qui nous entoure, c’est de loin le plus complexe, mais aussi le plus systématique et le plus structuré : en appliquant juste les règles, c’est étonnamment faisable.

Mais ce qui reste le plus à notre portée, c’est évidemment la chance de l’Humain, elle représente notre pratique, notre recherche de la connaissance de nous-même.

Cette pratique, elle doit être globale et se révèle parfaitement en adéquation avec les deux autres chances, céleste et terrestre.

La vision intégrale de notre présence dans le monde, des facettes de notre incarnation, de ce monde qui nous entoure, de la complexité des changements du monde et de l’ombre portée de notre immortalité, tout cela est le sujet de notre étude.

C’est un souffle de pérennité qui nous porte dans ce travail titanesque, une volonté de dépasser notre simplicité mondaine et d’aspirer à autre chose que du brillant et du sucré.

Ce travail, c’est la rencontre avec ce qui est plus grand, avec ce qui fait que le monde fonctionne, avec l’origine de notre volonté.

Cette vision traditionnelle est vraiment adaptée au monde d’aujourd’hui, elle demande juste de rester l’esprit ouvert et disponible aux enseignements et aux recherches.

Plus ma compréhension de mes différentes chances est assimilée, plus je saisis ce que je dois faire, plus ma rectification est active dans cette vie, plus mon quotidien est fluide : je vais consciemment vers mon propre bonheur et il m’est possible d’irradier cela sur mes proches.

Ces chances sont des potentiels qu’il m’est possible de débloquer, de dépasser et de profiter.

Encore une fois, responsable de mon bonheur et de celui des miens, il est possible de façonner son monde : plus lumineux et plus libre.

« Agissez en hommes libres, non pas en hommes qui font de la liberté un voile sur leur malice »
Épitre de St Pierre

mercredi 8 mai 2013

De la Méditation

 Méditation ?


Depuis longtemps, la méditation est dans l'imagerie populaire comme une pratique qui "calme" et qui "détend". On imagine le yogi, à moitié nu, dans la position du lotus, le pouce et le majeur en contact, le regard mou dans l'absolu et en relation avec l'univers… hummmm, ça va pas être facile…

Toute pratique qui se base sur une illusion, une imagerie facile ou des lectures romanesques ne peut être sérieuse. Toute pratique sérieuse se fonde sur une relation avec un enseignement transmis par un professeur. Au cours des cinq dernières années, on a découvert en médecine chinoise un syndrome d'une pathologie nouvelle : le mauvais chi kung et les mauvaises pratiques "new age". Sans maître, par des lectures et des "conseils", les gens s'enferment dans une pratique nocive dont ils n'ont ni les clés, ni les portes.

Avant tout, que se passe-t-il dans la tête du yogi de tout à l'heure ? Dort-il ?

Si la pratique ne fait pas partie d'une tradition, mais reste juste un moyen de se "détendre", il est plus profitable de faire de la relaxation ou de la sophrologie. Se "détendre" avec la méditation, c'est un peu comme prendre un tank pour écraser une fourmi. La méditation est une relation spirituelle avec le monde, mais ce n'est pas un exercice, pas vraiment.

 

Concentration, focalisation


La première chose dont on parle dans les livres "new age" sur la méditation, c'est de la concentration. L'idée est bonne, mais cela ne convient pas comme terme. Il faut être attentif, présent, focalisé mais dans une attention détendue et constante. Dans l'idée même de "concentration" il y a une notion de tension évidente qui est contraire à ce que l'on recherche dans la méditation. Nous cherchons une détente qui rendra notre attention durable. Nous devons pouvoir nous focaliser sur la pratique dans une écoute globale de notre corps et de notre esprit. Et à ce moment là, nous ne sommes que dans les préparatifs, nous ne sommes pas dans la méditation.

Attention : détendue et soutenue


Toute notre pratique est basée sur une attention détendue de notre univers interne et externe : "ce qui est en haut est comme ce qui est en bas", disait Hermès "Le Trois Fois Grand". Ce regard intérieur couplé à la connaissance du monde nous rend présent et conscient. Nous évitons de perdre du temps dans une projection future ou dans le ressassement de nos souvenirs passés. Dans cette recherche de l'instant, nous avons une arme incroyable, quotidienne et parfois permanente : la méditation. Notre esprit est trop souvent stimulé par le monde des perceptions externes et nous nous perdons parfois dans l'analyse malade et compulsive de celles-ci. Nous voyons un bel arbre et nous gâchons cette perception totale par un commentaire idiot : "Il est beau cet arbre, mais j'en ai déjà vu de plus beaux, je crois, mais….".

Quotidiennement, nous avons la possibilité de retrouver un état de silence qui nous remet dans notre pratique taoïste, un "retour" de tous les jours. Cet état c'est la méditation. Sans celle-ci, nous pouvons nous perdre dans les méandres de notre esprit, fuyant la réalité pour notre interprétation de ce que nous percevons.

 

Pas un exercice, un état


La méditation n'est pas une pratique, c'est un état. C'est un état de silence, de retour sur soi, vers son "centre". Cet état est notre état "normal", mais il est englouti dans nos pensées compulsives des perceptions diverses, il est là, mais nous ne le voyons plus depuis longtemps ; il est présent, mais nous ne le sommes pas assez pour nous en rendre compte. Les exercices et les pratiques nous permettent de retrouver une nouvelle intimité avec notre nature profonde, silencieuse et détendue. Mais les exercices et les pratiques ne sont pas "la méditation", ils ne sont que les voies qui mènent à celle-ci : "il ne faut pas confondre". Rester dans un exercice alors que l'on cherche le produit de celui-ci, c'est porter son radeau après avoir atteint la terre ferme : nous sommes dans une confusion qui s'appuie sur l'aspect sécurisant de l'exercice et qui permet de ne pas se confronter à la réalité de l'état méditatif. Dans l'état méditatif, dans la méditation, nous ne pouvons nous mentir et nous voyons la réalité. Cette confrontation et la vision de notre "personnage", de nos masques, peuvent être fatales pour notre ego.

Pour la plupart des débutants, l'état de paix et de silence est tellement inconnu qu'il faut passer par la seule voie d'accès possible : l'initiation.

 

Comment trouver ce qui est inconnu


Il n'est pas possible de chercher efficacement ce que l'on ne connaît pas. Il est toujours dangereux de chercher quelque chose à partir de ses supputations mentales et de son imaginaire. L'image que l'on se fait de l'objet cherché peut diriger notre attention sur tout autre chose : l'objet imaginé dans notre esprit, fruit de notre mental, nourri par notre ego et soutenu par nos fantasmes. Pour ne pas se tromper, il suffit de percevoir ce que l'on cherche par expérience directe, puis la quête peut commencer. Le professeur sera là pour nous rappeler notre perception, pour nous aider à ne pas tomber dans la facilité du fantasme, de l'enrichissement de notre perception par nos associations compulsives de mental. Le professeur expérimente et connaît plus que nous ce sujet, sinon il n'est pas le professeur. Cette perception directe de l'état méditatif demande une retraite de son quotidien, souvent pour quelques jours, et une immersion dans la pratique. Dans notre école, nous sommes opposés à cette idée spartiate de "no pain, no gain", sans douleur pas de succès. Au contraire, nous recherchons une détente du corps et de l'esprit qui passe par des exercices dans des positions confortables et un cadre de vie agréable ainsi qu'une bonne alimentation. Il est souvent plus facile d'avoir des visions quand on est privé de nourriture et de sommeil, mais ce ne sont là que des phénomènes d'origine physiologique qui ne concernent pas la spiritualité. Nous, nous voulons connaître ces expériences dans une pleine possession de notre esprit, de notre corps et de notre jugement critique. Cette perception directe, c'est l'initiation.

 

Le principe de l'initiation


Le principe initiatique, utilisé depuis toujours dans le taoïsme ancien, est la façon la plus sure de rencontrer cet état méditatif, présent mais peu perceptible. Nous oublions pour quelques jours notre vie et dans une pratique totale nous amenons le silence en nous. Notre corps et notre esprit communiquent réellement et nous entrons dans une paix sans peur : nous connaissons, pendant quelques secondes, l'état méditatif, notre vraie nature. La valeur de l'initiation dépend de l'expérience du professeur. Il ne doit pas être un collectionneur de savoir, mais un guide qui est déjà passé par le chemin qu'il vous montre. Une "auto initiation" sans professeur ou entre débutants n'a pas de valeur et n'est qu'un gouffre béant d'illusions et de mensonges nourris d'ego et de fantasmes. Voilà pour ce qui est de l'initiation.

 

"Le régime du feu"


Après avoir préparé les ingrédients pour sa préparation culinaire, il faut maintenant faire cuire le tout. Pour qu'un plat soit réussi, il faut trois éléments majeurs :
  • la qualité des ingrédients de base,
  • l'ordre de préparation, les étapes à respecter,
  • la force et la durée de cuisson.
 La qualité des ingrédients de base dépend de :
  • la détente du corps et de l'esprit,
  • la transmission des pratiques par le professeur,
  • le travail accompli par le novice.

Il est inutile, et je ne le ferai donc pas, d'aller plus avant dans le détail.

Nous nommons les qualités de base les "ingrédients de transformation".

 Pour obtenir un bon "poulet aigre-doux", il ne sera pas conseillé de mettre la sauce avant d'avoir fait frire le poulet… il y a un ordre à respecter. De plus, il faut préparer la sauce en même temps que le poulet pour que celle-ci reste liée, sans brûler le poulet ou gâcher la sauce : les étapes sont donc importantes. Ces détails sont le cœur de la pratique, ce que vous faites en tant que pratiquant, sous les conseils de votre professeur.

Dans l'alchimie, nous parlons du "processus alchimique".

Si l'entraînement n'est pas quotidien, suivant votre rythme et votre niveau de pratique, nous pouvons le comparer à une casserole d'eau que l'on cherche à faire bouillir sur un feu intermittent ; car pour qu'il y ait ébullition, il faut un feu constant et suffisamment fort. Mais si la pratique est exercée sans préparation, sans professeur ou avec des adaptations nées de votre imaginaire (nourries de l'ego qui se défend), alors cela peut être comparé à une casserole vide sur un feu continu : une pression et une chaleur se dégagent, le tout n'étant pas sain pour atteindre "l'immortalité taoïste". Si vous ne pratiquez pas, mais que vous prétendez à une évolution, c'est chercher cette "ébullition" sans casserole et sans feu, dans la tête peut être…

Dans l'alchimie interne, nous parlons du "régime du feu".

Comment commencer ?


La seule chose à faire est de trouver un professeur.

Pour détendre son corps et son esprit, il suffit de rendre immobile le premier et de mettre en mouvement le second.

Il vaut mieux passer du temps à trouver un bon guide plutôt que faire mille pratiques confuses de front. L'accumulation d'enseignements ne peut qu'aveugler le chercheur dans sa quête.

 Si vous êtes assis de temps en temps sur un coussin rigide, le dos raidit et les mâchoires serrées. Si vous accumulez jeûnes et autres pratiques nocives, que le tout sort de lectures et de conférences dans des "foires au spirituel", alors lâchez tout ceci et allez à la recherche d'un enseignement valable, d'une rencontre vraie

mardi 30 avril 2013

Mieux vaut connaitre un seul Sage que Nombre de fous

"La vertu est immortelle ; la volupté ne dure qu'un instant." Périandre, fils de Cypsélos


Les voies d'évolution spirituelle, les traditions de recherche sur soi ou encore les écoles traditionnelles n'ont pas besoin de grand chose pour être utiles : il suffit qu'elles soient assez anciennes pour l'expérience, assez globales pour les différentes facettes de l'être humain et assez cohérentes pour être appliquées dans la vie réelle.

La connaissance de soi et son application dans le monde, la recherche de développement de l’esprit, en accord avec le corps, tout cela demande une technique progressive et précise : voilà ce qui permet d'avancer dans sa recherche.

Quels que soient les obstacles et les malheurs de notre vie, quels que soient les changements critiques que son existence peut prendre, la seule chose qui subsiste est soi et son développement.

Que l’on change sa vie, ses habitudes, les gens que l’on fréquente, son travail ou même sa liberté : la seule chose qui reste, c’est soi dans son état d’évolution.

Mon professeur me disait souvent : «n'apporte une réelle importance qu'à ce qui subsiste en toi, aux techniques que tu peux faire seul, nu, dans les bois».

Tout ce qui demande un auditoire, de l'équipement, des vêtements particuliers ou tout artifice est secondaire.

En fonction de notre travail dans notre voie, nous pouvons ou pas nous adapter à tout, continuer à vivre malgré tout et trouver en chaque instant un germe de bonheur.

Les passages difficiles de note vie dépendent directement de ce développement interne, de notre maturité profonde et de notre expérience du monde.  La perception juste de notre quotidien, la clarté des changements du monde, tout cela nous permet de mieux vivre notre vie avec les autres.  Notre travail sur l'être humain et ses aspects, la compréhension de notre nature profonde, tout cela nous porte dans notre vie, dans notre travail et dans notre société.

Nous devenons plus responsable, plus investi dans notre vie.

La voie que nous suivons a un aspect amer de travail, une facette studieuse qui repousse ceux qui ne peuvent pas faire ces efforts, mais c’est à l’image de ce qui nous est donné : le travail fourni est directement transformé en possibilité de connaissance.

Au bout d’un moment, l’enseignement ne demande plus d’effort, il est source de joie et la fondation de notre vie : l’entrainement n’est pas notre vie, il en supporte le poids.

Nous devenons ce que nous avons entrainé, nous allons dans notre vie fort de ce que nous connaissons et de ce que nous savons faire : de plus, nous pouvons aider vraiment par notre force interne.

Les connaissances que nous accumulons infusent notre vie et transforment nos manières de faire, parfois nous ne prenons plus la mesure des changements apportés par la voie : nous oublions et agissons naturellement, la voie ayant intégrée notre vie.

Par le même processus, nous nous arrêtons parfois sur notre chemin, croyant ne plus avoir besoin de progresser, fatigué des efforts à fournir ou accablé par les obligations de notre vie : c’est oublier le chemin parcouru et prendre du retard sur les immenses possibilités que nous offre la connaissance.

Il y a une grande justice dans les traditions anciennes et dans les enseignements sérieux : son évolution personnelle dépend directement de son travail et de son investissement.

Le temps et les efforts consacrés à la Pratique, dirigés vers la lumière, nous arrache du mondain : plus l’exposition à la Lumière est régulière, plus il est possible de se fondre dans celle ci.

Nous parlerons de cela rapidement, mais la vision de la mort dans notre école est très claire : plus la compréhension, voire l’expérience, du monde invisible est complète, plus la dernière transition est fluide.

C’est une grande chance de pratiquer sur une Voie, c’est important (et en fait plus important que tout), mais seule l’expérience directe peut vous le prouver : c’est donc par votre pratique que vous comprenez vraiment l’intérêt de la Voie.

Voilà !





vendredi 26 avril 2013

Bon… On fait quoi, alors?

La voie que nous cherchons à suivre demande de passer par des étapes précises si nous voulons pouvoir évoluer, sans être arrêté dans notre élan par des blocages d'origines diverses.

Nous avons trois grandes étapes ,qui se décomposent en cinq petites:
  • il faut réguler et faire travailler le corps, ceci dans le but de le renforcer, de l'assouplir et de l'enraciner.
  • il faut réguler et calmer l'esprit pour que sa tendance a se disperser se transforme en une tendance a se concentrer.
  • il faut identifier et réguler l'énergie, lui permettant de circuler librement, sans limites.

Dans la régulation du corps deux ensembles de pratiques sont unies: le travail sur le corps et celui sur la respiration:

Travail sur le corps


Renforcer le corps


Le renforcement du corps se fait par des méthodes de chi kung (dao yin) ou par les arts de combat. Ce sont les mêmes mouvements qui serviront dans tous niveaux de pratique.

Détendre le corps


Les mêmes exercices de renforcement permettent, fait différemment, de relaxer le corps. Cette détente est d'abord superficielle, puis elle s'installe dans le quotidien.

Enraciner le corps


Par la pratique des postures statiques, l'arbre, on va pouvoir vérifier sa détente et sa force dans une méthode inégalée d'enracinement.

Travail sur la respiration


Identifier la respiration


Avant d'aller plus loin dans la respiration et du fait de notre vie de citadin, il nous faut regarder notre respiration avant de pouvoir jouer avec. La plupart d'entre nous vivons dans une demi apnée des que nous sortons dans la rue.

Respiration abdominale consciente


Par ce mouvement abdominal, naturel et originel, nous retrouvons petit a petit l'usage de nos poumons. L'échange avec l'univers se retrouve doucement et une incroyable énergie nous effleure.

Respiration abdominale inversée consciente


C'est la respiration de l'action, des mouvements actifs et des exercices yang. C'est une façon naturelle d'échanger et de générer plus d'énergie avec l'extérieur du corps.

Travail sur l'esprit


Dans le travail de régulation de l'esprit on inclura l'écoute, les émotion et l'intention:

Observation du fonctionnement de l'esprit


Pour calmer l'esprit il faut sortir de notre capacité a faire des pensées a la chaîne, pour cela il faut observer avant de pouvoir réguler.

Régulation des émotion par alchimie interne


Ce sont les exercices qui permettent de prendre et comprendre les émotions comme une manifestation de l'énergie et de sublimer celle ci..

Travail sur l'intention


Ayant réguler l'esprit et pouvant comprendre notre fonctionnement émotionnel, nous nourrissons, de ces énergie "recyclées", notre intention.

Travail sur l’énergie


Les exercices énergétiques procurent une libre circulation de l'énergie dans le corps, mais aussi une possibilité d'un libre échange entre l'intérieur et l'extérieur.

Ouverture de la petite circulation énergétique


L'utilisation de l'énergie est épuisant si elle ne circule pas dans tout le corps librement. Par la petite circulation, notre énergie est fluide, mais on ne joue qu'avec sa propre énergie.

Ouverture de la grande circulation énergétique


Par cette pratique, la communication s’établit entre l'énergie extérieure et l'énergie de son complexe corps/esprit. C'est une source inépuisable d'énergie, utilisable ou a stocker.

Retour a une circulation globale et libre


Ayant pratiquer les exercices précédents, et par des processus internes, on va permettre a cet échange de se faire sans l'intervention de la volonté, mais naturellement.


Les pratiques spirituelles


La suite de l'entraînement concerne des pratiques spirituelles qui utilisent tout ce que l'on a étudié jusque là. Mais je n'ai plus de place, alors on verra ça ailleurs...

lundi 25 mars 2013

La chance de pratiquer

Dans les temps anciens, il n'y avait pas beaucoup de pratiquants : la vie étant très difficile, il n'existait pas vraiment de temps libre. Ceux qui avaient la chance de croiser la route d'un maitre choisissaient leur voie : rester dans le monde ou suivre le maitre. Il n'y avait pas le choix du style ou de la tradition, de la forme ou du fond : trouver un maitre était rare, il ne fallait pas laisser passer cette chance.

Il y avait donc peu de pratiquants.

Aujourd'hui nous avons le choix de pratiquer tous les styles qui existent, de passer d'un maitre à l'autre si on le souhaite ou encore de faire un joyeux mélange de traditions glanées durant notre temps libre.

Mais il y a toujours peu de pratiquants.

C'est le paradoxe du choix : trop de choix tue le choix, l'engagement étant asphyxié par la tentation des distractions.  Ce n'est pas grave: tout le monde peu faire ce qu'il veut. Mais pour ceux qui sont dans la pratique, pour ceux qui sont sur une Voie, pour ceux qui ont senti la joie de l'enseignement, il ne faut pas lâcher prise !

Il n'existe pas beaucoup de choses plus importantes que de se connaitre profondément, de connaitre les autres et notre monde : tout le reste évolue et peu disparaitre, ce savoir permet de vivre plus et mieux, de devenir de meilleurs êtres humains et de façonner un monde meilleur. Pour ceux qui sont dans la voie, attention : ne vous laissez pas distraire, ne perdez pas la foi, ne disparaissez pas sous les couches du mondain: vous êtes les pratiquants d'aujourd'hui et le monde a besoin de vous.

La voie est difficile, elle demande beaucoup, mais regardez ce que vous savez de plus qu'avant, ce que vous savez faire de plus qu'avant et prenez conscience de ce que vous apporte votre enseignement: le temps ne peut pas être utilisé plus intelligemment que dans l'étude de l'être humain dans la vie et dans la compréhension des changements du monde.

Le printemps est un moment difficile ou le pratiquant peut se sentir fatigué, ayant à peine survécu à l'hiver ou la pratique est si dure, mais c'est un moment magique. Le monde va nous donner une énergie étonnante qu'il est bon d'utiliser intelligemment: PRATIQUEZ !!!

Dans ce début de cycle, dans cette saison incroyable qu'est le printemps, il faut :

- sortir et pratiquer dehors
- aller dans la nature et profiter de l'air
- se rencontrer entre amis et discuter tous ensemble.

C'est le moment de la réflexion et de l'échange, de savoir pousser son corps pour lui donner de la force et c'est un moment de planification pour l'année : comment vais-je choisir d'orienter ma vie cette année ?

Nous avons de la chance de pouvoir être dans une pratique, d'être intéressé par une pratique ou de discuter d'une pratique : ne gaspillons pas notre temps et allons vers la connaissance. Clarifiez vos besoins et vos envies, ranger vos affaires et planifiez vos entrainement, c'est le moment d'agir !

mercredi 20 mars 2013

Respect de l'enseignement et de l'enseignant

J'admets que nous ne soyons plus à une époque où le futur élève devait rester des mois sous la pluie, devant la porte du maître, affrontant le vent et le froid dans l'espoir d'être reçu…il ne fait jamais très beau devant la porte d'un maître…

Mais quand même!

Si le respect de l'enseignement existe encore, en paroles, le respect de l'enseignant ne survit que chez peu de gens.

Il y a un paradoxe qui fait que plus le maître est avancé dans ses propres recherches, moins il aimera les faire partager facilement…il en connaît trop bien le prix. Ces années de raffinage d'un savoir qu'il a dû assimiler et digérer, ces heures et ces mois où il a dû tout mettre en ordre…Les maîtres ne sont que très exceptionnellement ordonnés dans les leçons qu'ils dispensent…Celui qui est un expert ou un jeune maître, qui pratique plus qu'il n'enseigne, n'a pas envie de donner ce sur quoi il travaille.

Par respect de l'autre, par ouverture d'esprit, celui qui pratique peut voir comme l'enseignement change positivement sa vie ainsi que celle des autres et il ne peut s'empêcher de le faire partager.

Ça c'est le respect de l'enseignement, du point de vue de l'expert ou du maître: il doit le faire vivre et s'ouvrir à ceux qui veulent en savoir plus.

Suivant sa tradition ou son maître, il respectera les volontés de celui-ci en ce qui concerne ce qui peut être enseigné et dans quel ordre; il profitera de l'expérience d'enseignant de son instructeur, tout en faisant ses propres expériences.

Ça c'est le respect de l'enseignant envers son propre maître.

Maintenant les élèves qui " pratiquent " en dilettante, qui sont de passage ou ceux qui s'informent…ceux là même qui sont a l'origine des secrets et des mystifications des maîtres, ils ne récolteront rien d'important. Ne montrant, ni respect pour l'enseignement, ni respect pour l'enseignant, ils se contenteront de ce que voudra bien leur donner le maître…et c'est rusé un maître…

Si vous étiez un maître…si, si, on essaye…que vous voyiez un soi-disant futur élève qui n'a aucun respect et qui ne veut que "pomper" quelques "trucs", qu'est ce que vous lui donneriez ?

Le respect pour les traditions s'oublie, par bêtise et par ignorance, le résultat en est la déperdition du savoir et la médiocrité des enseignements.

Il faut prendre le temps de savoir si on cherche une pratique et, si c'est le cas il faut trouver celle qui nous convient. Ensuite il faut s'y consacrer avec "dévotion", laisser de coté ses doutes et ses peurs et se laisser aller à la confiance.

Et si la confiance demande trop à son ego, essayons au moins la politesse et le respect…

C'est en cela que le respect de l'enseignant est une forme de respect de soi: nous sommes responsables de nos choix.

Bonne chance dans vos choix qui seront vos voies.

dimanche 17 mars 2013

Ça suffit maintenant!

Aujourd'hui on peut acheter en ligne les secrets des grands maîtres, être "éveillé" en suivant des cours par correspondance, faire une psychanalyse par téléphone et avoir des rapports sexuels "interactifs" avec sa télévision… comment faire la part des choses ???

Déjà, que ce soit de l'éveil à la fusion dans le tao, en passant par les orgasmes électroniques, toute "relation" sans contact direct avec un être humain peut être considérée comme suspecte. On peut sans risque partir sur la base évidente (pour certains), qu'il vaut mieux rencontrer personnellement l'être avec lequel cette relation va se créer.

Non, la vidéo ne compte pas !

Si la planète a l'air de rétrécir, si on peut voyager à l'autre bout du monde en moins d'une journée, il faut en profiter pour se déplacer au lieu de commander par correspondance. On ne peut même plus dire que le budget pose un problème avec les offres de plus en plus incroyables, à la portée de tous, des agences de voyage et les compagnies aériennes qui bradent le monde. Dans ce cadre idyllique de l'échange mondial des informations les plus hétéroclites, dans cette fusion globale des êtres et des cultures, avec des moyens illimités pour pouvoir être plus libre… pourquoi se retrouve-t-on dans son petit salon sombre à regarder une vidéo d'un gourou qui propose de faire tourner ses "chakras" dans le bon sens ? Pourquoi fait-on sa forme "secrète" de tai chi, apprise dans un livre ??? Je ne sais pas vraiment, il y a trop de réponses, pas assez de solutions.

Ce qui est une certitude, pour tous ceux qui sont honnêtes (au moins une heure par jour…), c'est que cette situation est en rapport direct avec nos peurs, avec Notre "Peur". Qui nous empêche d'aller rencontrer des gens, de partir faire un stage pour voir un maître que l'on admire, de s'installer dans une ville où il y a ces enseignements que l'on voudrait suivre… ? Personne ? nous-mêmes ?, la société ?, les parents ?, la famille ?, les voisins ? notre travail ? ... juste notre "Peur".

Il est tant d'arrêter d'avoir peur pour enfin utiliser notre temps à notre propre construction, notre développement, nos plaisirs…

Ça suffit maintenant !

Il nous faut arrêter la télévision, la radio, ces bruits qui deviennent nos amis pour remplacer les humains, ces gadgets qui prennent notre attention pour éviter de se regarder en face, pour ne pas écouter "sa musique intérieure", ne pas penser. Il est temps d'occuper son espace, d'aller vers les autres et de s'écouter pour réaliser ses vœux les plus chers. Tout ce fatras de "conneries" sans limite que l'on veut nous vendre à tout prix (et à tous les prix…), ces maîtres à deux francs (ça ne fait pas beaucoup d'euros…), toutes ces façons grossières et glauques d'apaiser, sans succès, notre mal être, les faux plaisirs et les vraies arnaques, il suffit !

Mais…

Dans cette jungle, il y a aussi la possibilité de rencontrer des gens qui cherchent à faire renaître des cultures, des spiritualités et des pratiques révélées au grand jour, d'authentiques et honnêtes guides spirituels qui cherchent à rendre les gens à leur vraie nature. Mais tout ce qui est valable et authentique se partage "de cœur à cœur", comme le disent les chinois, entre "quat' z'yeux".

Ce n'est ni dans des stades où on diffuse des vidéos sur des écrans géants de gourous disparus, ni dans des salles de sport entre "l'aqua gym" et les "abdos/fessiers" et surtout pas dans des séminaires où "les participants sont assurés d'un éveil à la fin du stage, ou au moins d'un diplôme". Ces gens, ces enseignements, ils se rencontrent au fil de la vie, mais seulement si on est dans la vie. Les sens en alerte, les yeux ouverts, cela ne peut arriver que si on est prêt, ouvert et disponible. Dans ces rencontres, certaines seront des réveils, d'autres des histoires courtes (on dit que ce sont les meilleures…), et parfois on peut trouver sa voie.

Comment savoir si c'est sa voie ???

Quand vous regardez votre main gauche, vous savez que c'est votre main gauche… et bien de la même façon la reconnaissance de sa "voie", sa "légende personnelle" comme dit Paolo Coelo, est une évidence. Si après avoir reconnu le chemin destiné, si persuadé au fond de son cœur et de son corps, on trouve le moyen de ne pas le suivre… c'est dommage ! Rien de désespérant ou de triste dans le doute ou la peur de s'engager, il faut prendre son temps, tourner autour, regarder, sentir, écouter, peut être même goûter… et faire son choix.

Mais quand le choix est fait, il faut plonger, s'abandonner et faire que cette pratique devienne la première priorité de sa vie, sinon ça ne sert à rien, autant rallumer la télé. Je n'ai jamais caché la difficulté que cela représente, mais il faut être clair.

Et je pense que sans une voie, on ne va nulle part.

jeudi 28 février 2013

Choisir une direction

Une petite souris dans un trou, sous terre, devait creuser pour sortir de ce mauvais pas. Elle creusa vers le sud pendant trois jours, puis se ravisa et creusa vers le nord. Au bout d'un temps, elle heurta des difficultés et elle choisit de revenir et de creuser vers l'ouest. En creusant dans cette nouvelle direction, elle se demanda si vers l'est ne serait pas plus juste. Elle alla donc creuser vers l'est. Épuisée et toujours au même point, la petite souris est morte sans sortir de son trou.

Aujourd'hui, avec trop d'informations nous allons vers des voies multiples et des enseignements rafistolés. Les styles "complets" et traditionnels ne sont pas assez brillants et démonstratifs, donnant naissance à des "nouveaux styles" bien pauvres, mais plus jolis…
Les voies anciennes couvraient tous les aspects de la pratique et souvent bien des aspects de la vie. Pour que ces voies se perpétuent, il fallait rester avec le même professeur ou maître pendant de longues années. Il fallait "plonger" dans la pratique comme dans un précipice, dans un abandon total. Aujourd'hui, si un dvd d'un professeur vous plait, vous allez le rencontrer et lui "acheter" son savoir. Vous pouvez aussi acheter ses livres et ses vcd et apprendre chez vous dans votre canapé entre deux épisodes de "opération séduction"…

Cette simplicité apparente de la transmission du savoir des arts internes soulève quelques problèmes:
- la plupart des professeurs actuels sont des chercheurs ou des pratiquants, pas des experts, mais il faut bien gagner son argent…
- tout le monde peut prétendre tout ce qu'il lui plait à partir du moment ou il a une collection assez grande de dvd, vcd ou K7 vidéos.
- les sparrings, compétitions et fantasmes colportés par les films, dénaturent les concepts du combat martial.

  "Une seule vie, une seule voie", disait mon professeur. Il est important de prendre son temps pour décider si oui ou non on va faire ce plongeon, mais après il faut creuser jusqu'au bout pour ne pas finir comme le pauvre rongeur de l'histoire contée plus haut.

Dans les styles traditionnels, toutes les facettes du combat, de la santé et de l'énergie étaient incluses. On connaissait les limites de son style et les dangers des pratiques. Le cumul de plusieurs pratiques qui viennent de traditions et avec leurs effets divers ne peut être sain pour le corps et l'esprit. Faire de "l'externe pour la santé et de l'interne pour la santé" est une phrase idiote, on ne peut pas faire un peu de ci ou de ça, ce n'est pas possible. Les méthodes de développement des qualités du pratiquant demandent trop de temps et d'investissement pour pouvoir être réparties selon les jours de la semaine.

Certaines voies sont identiques mais portent des noms différents, à cause de leur délocalisation ou du maître ayant choisit de renommer leur pratique. Dans ces cas là, il est évident qu'il n'y a pas de problème.

Piocher à droite ou à gauche, chercher plus que pratiquer, être toujours dans l'apprentissage et jamais dans la pratique (voir l'attente), voilà les dangers de notre époque pour les pratiquants sincères. Il ne faut pas se mentir et être clair sur ses besoins et ses buts… finalement, que veut on?
 
Prendre son temps et aller au fond de sa voie, si on a la chance d'avoir un maître compétent, est je crois la meilleure solution. Pratiquer un peu de sport dans un esprit ludique est aussi très intéressant mais hors sujet ici. Dans le cas où nous sommes à la recherche d'un professeur, la vie saura nous amener vers la voie, mais encore faut il ne pas être trop occupé à creuser…