jeudi 21 octobre 2010

mercredi 20 octobre 2010

vendredi 3 septembre 2010

lundi 26 avril 2010

Sources de Confusion



Si en mai il est possible de faire ce qu’il nous plaît, ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi.


Il faut savoir remettre parfois quelques détails en place, pour aller dans une bonne direction.


Voici plusieurs sujets de questionnement qui peuvent nous aider sur la Voie.





La compétition et le combat


Pour ceux qui regardent la Voie comme une école de défense personnelle, ce qui est le cas, il faut comprendre que nous parlons de combat.


Le combat de survie, dans l’optique d’une situation de confrontation réelle et non d’une compétition d’ego, demande d’autres qualités que celles des sports de combat.


Le fantasme que nous pouvons avoir de la violence, nourri de films japonais et de lectures faciles, nous oriente vers de mauvais choix.


Les sports de combat développent bien entendu des qualités en rapport avec les combats de survie, mais certains réflexes font la différence entre la réalité et le sport.


Les qualités de survie dans une confrontation physique sont :

  • La prise de décision : y aller ou pas (capacités de négociation, dialogues),
  • La force d’impact de nos frappes : pas de techniques, de la force de percussion,
  • Une réalisation des distances de combat : loin ou proche, jamais d’échange.


Les sports de combat développent une distance d’échange qui permet la compétition, pas la survie.


Ceux qui confondent les deux vont au devant de soucis.



La faute de la Voie


Il faut bien voir que la Voie de développement spirituelle, de réalisation de soi, est un outil.


C’est un outil génial et grandiose, mais ça reste un outil.


Le professeur est celui qui montre l’utilisation des outils, grâce à son expérience et parfois avec des qualités d’enseignement.


Mais comme tous les outils, il est possible de mal s’en servir, écoutant ses préjugés et son ego plus que ce qui est dit... le résultat étant que l’outil ne fait pas ce qu’il est censé faire.


Est-ce que cela remet en cause l’outil ? Non, bien sûr.


Pour évoluer dans la Voie, en profiter pleinement, il est parfois besoin de perdre un temps fou à se "désengluer" de ses façons de faire malades, de son incapacité à écouter et de sa fausse supériorité.

Si nous acceptons le travail à faire, dans une vision plus claire de nos défauts et de nos comportements, les changements s'opèrent.


Et l’outil reste l’outil, qui n’a pas beaucoup changé depuis le début et qui ne changera pas beaucoup plus tard.


Alors si vous sentez que la Voie «c’est dur» , que «ce n’est pas comme on croyait» ou que «c’est vraiment trop injuste»... si vous sentez une déception ou une injustice, que vous voyez des incohérences, des zones d’ombre... si vous vous sentez perdu, abandonné ou dans la confusion... si vous voyez des lumières, que vous entendez des voix et contemplez votre supériorité... si vous ne comprenez pas pourquoi pas vous, pourquoi ça n’arrive qu’à vous ou que vous ne comprenez rien...


Ce n’est pas la Voie, c’est vous.



Le travail d’apprentissage et la pratique


Le professeur et l’enseignement sont source de savoir qui demandent d’être mis en pratique : il fait apprendre et ensuite travailler sur les sujets appris.


Il existe des lieux pour se défouler, pour faire du sport ou pour prendre le thé avec des amis... ces endroits ne doivent pas être confondus avec l’apprentissage de la Voie.


Dans une voie traditionnelle, l’apprentissage se fait sur des bases apprises en cours. Cette recherche est une recherche solitaire, puis mise en action avec les autres membres de l’école.


L’enseignement se partage avec les autres membres de l’école, pas n’importe où et pas n’importe comment. Le respect de l’enseignement lui donne sa valeur et l’importance des changements qu’il procure.


Le lieu d’apprentissage de la Voie, auprès du professeur n’est pas une garderie ou une succursale d’un club de gym, ce n’est pas le lieu de pratique, c’est le lieu d’apprentissage.


La confusion de tout ça donne la déception et la confusion qui mènent à la critique de la Voie.


La pratique doit être une expérience personnelle, sinon les changements ne seront pas profonds, transformant.



L’engagement nécessaire


Vous aurez dans la Voie ce que vous y mettez.


Si vous vous y engagez de 20h21 à 20h34, devant TF1, avec une bière et une cigarette, vous pouvez imaginer ce qui va en ressortir.


Le soucis vient aussi de l’inverse : si vous vous engagez dans la Voie pour que celle-ci révèle votre grandeur et votre unicité, si vous ritualisez votre temps de pratique d’une façon exagérée, si vous pratiquez en sachant que vous êtes au-dessus de tout ça... le temps de réalisation va être plus long... vraiment plus long.


La pratique doit être un moment quotidien ou l’enseignement est mis en action, dans une attention particulière. De plus, les concepts de la Voie devraient vous accompagner tout au long de la journée.


Un regard indifférent, critique ou méprisant sur la Voie vous dirige vers une déception assurée.


La Pratique de l’enseignement doit vous élever vers une bonne santé, un corps/esprit uni et vers une prise de conscience de votre propre spiritualité.


Si vous ne vous sentez pas en accord avec tout ça, il faut clarifier la pratique, parler avec le professeur et redéfinir votre position dans l’engagement sur votre voie.


Encore une fois, la Voie vous permettra de récolter ce que vous y aurez semé.



Le temps du changement


Nous avons la chance de vivre un grand moment de changement et une prise de conscience globale, un temps d’évolution de la conscience humaine.


Cette période est une grande vague sur laquelle nous pouvons surfer avec notre pratique personnelle, un accomplissement personnel pour aider par l’exemple (pas les concepts creux ou les conseils à deux balles).


Ce moment est idéal pour se forger un corps/esprit travaillé qui va inspirer ceux qui nous entourent.


Le changement de la société et du groupe, du monde connu, demande une dynamique personnelle pour se réaliser.


Nous sommes dans une recherche, dans une pratique qui permet cette compréhension, ce travail d’évolution.


Nous devons oublier que nous faisons du taoïsme, du bouddhisme ou de l'aïkido et changer dans le but d’évoluer vers la réalisation de notre condition d’être humain.


Ce moment de changement mondial ou la prise de conscience sort de son jardin et prend en compte la vie sur notre planète, est une grande opportunité d’introspection.


Le microcosme et le macrocosme évoluent d’une façon similaire et dans notre pratique quotidienne nous pouvons aider ce mouvement.


Le moment n’est plus aux querelles de styles (sachant que nous avons le meilleur), mais à un travail personnel qui va déboucher sur un partage universel.


Voilà de quoi attiser vos questions.

vendredi 23 avril 2010

Shen Gong : L’essence de l’Amer

La pratique de la connaissance de l’esprit, la partie la plus yang de l’entraînement, est un obstacle souvent perçu comme infranchissable.

Le physique est un travail de longue haleine, mais il suffit de répéter des gestes dans une attention ferme, et tout se met en place.

Par une obstination farouche, les blocages du corps ne résistent pas à la pratique quotidienne, pas plus que la faiblesse ni la fatigue.

L’entraînement énergétique, reposant sur le souffle et la posture, l’attention et le travail du corps, prend appui sur une partie kinesthésique qui soutient l’attention et la sensation.

Dans le Shen Gong, seul l’esprit est observé dans ses mouvements, il n’y a plus de rebord pour s’accrocher.

Sans moyen de pression, sans capacité à forcer, démuni de nos tricheries habituelles, l’esprit n’est pas un sujet d’expérimentation facile.

De plus, dans notre résistance «passive-agressive», notre mental révèle toutes nos tensions, toutes nos incohérences et nos mensonges : plus nous le poussons, plus nous essayons d'échapper à son contrôle, plus il va nous projeter nos inconsistances personnelles.

Ainsi, plus notre vie est pavée de personnages egotiques, plus nous vivons à l’encontre de nos valeurs, plus nous essayons de fuir ce que nous savons important, plus notre mental va nous persécuter.

Nous serons tour à tour englués dans une torpeur salvatrice, une migraine opaque ou une nausée rédemptrice... tout est bon pour ne pas percevoir nos incohérences mises en place depuis de nombreuses années.

Le Shen Gong donne un accès direct à un bonheur profond, une rencontre avec soi-même, qui va ouvrir la «Porte des Merveilles».

Voyons ensemble quelques grandes directives pour passer notre temps de Shen Gong à autre chose que compter les moutons sur la moquette ou prévoir la liste des courses : Les huit Règles de l’essence de l’Amer.

Ne rien attendre : C’est pour le plaisir !


Acceptant que nous commençons toujours une pratique pour une mauvaise raison, il faut comprendre que l’attente à une place particulière dans le Voie (voir le texte sur l’attente).

Elle est nécessaire pour le début d’une pratique soutenue mais elle est aussi à l’origine de nos blocages les plus fourbes.

Il ne nous est pas possible de chasser l’attente de notre esprit, mais il est possible de repositionner notre attention durant la pratique du Shen Gong pour échapper un peu à notre attente.

Chaque jour, asseyez vous pour votre pratique sur l'esprit en passant un contrat avec vous-même : «aujourd’hui je pratique pour rien, pour le plaisir... demain je recommence le recherche d’un accomplissement qui me rendra le plus fort du monde».

Plus sérieusement, asseyez vous dans une totale gratuité, dans la recherche d’un moment à vous seul, pour le plaisir de se connaitre mieux... sans rien attendre.

Il est aussi intéressant de savoir que rien n’arrivera si vous partez dans l’esprit d’un succès quelconque, ou dans la volonté ferme de voir des lumières ou des divinités étincelantes.

Asseyez vous dans l'appréciation du luxe que l'on peut s'offrir de prendre un temps pour regarder son esprit ; sans but, mais avec une direction (l’exercice de Shen Gong du jour).

Ne pas forcer, ou vouloir bien faire : ce n’est pas une compétition


Regarder son esprit, sentir ses émotions ou focaliser son attention ce n’est pas soulever un âne mort, c’est juste une observation interne de nos fonctionnements.

À l’inverse de travail du corps, un effort soutenu dans la tension ne donnera rien de bon.

L’esprit demande une attention soutenue, détendue et enthousiaste qui doit amener une envie de sourire détendu, pas de grimaces de douleurs.

Vous ne serez pas jugé sur vos efforts ou vos performances, il n’y à rien à gagner en forçant... à part peut-être une migraine.

Ne cherchez pas à bien faire ou à rester plus longtemps que votre frère d’école, essayez plutôt de trouver le plaisir de se connaître.

Certains jours, il sera difficile de faire certaines pratiques de Shen Gong, ne résistez donc pas, mais allez chercher d’autres façons de travailler votre esprit : il y en a toujours une plus plaisante pour se regarder penser.

Ne pas s’attacher : un «truc» n’est pas la Paix Mentale


Chaque pratique de Shen Gong doit être un événement unique qui se répète chaque jour : aucune de vos pratiques ne doit se ressembler, ne doit être comparée ou planifiée.

Il est important de s’asseoir dans une ouverture totale aux expériences possibles, sans recherche ou attente d’un résultat précis.

Si un moment est très agréable, il passera ; si c’est très pénible, il passera aussi.

Il ne faut pas chercher à dupliquer les expériences ou à éviter les sensations : laissez aller, lâchez toute attente et profitez de ce moment unique... chaque jour.

Quand vous trouvez des «trucs», des astuces, pour bâcler votre travail de l’esprit, ne vous attachez pas à ceux-ci, acceptez de repartir comme neuf, sans outil.

Regardez votre pratique comme unique et sans technique, un moment ou rien d’autre n’existe que cette grande chance de passer un peu de temps avec soi-même.

L’attention doit se porter sur l’absence de technique, mais sur le but recherché (qui diffère suivant les jours).

Lâcher : Corps Immobile et Pensées Fixes


Pour trouver un état d’esprit propice à la pratique du Shen Gong, il suffit de se poser dans une immobilité tenue, un alignement correct et une détente liée au confort de la positon de méditation.

Sur une bonne chaise, dans un canapé, parfois allongé (pas de sieste, hein !), il faut que le confort du corps soit la source de sa détente.

Si le corps souffre, dans les contorsions ou les tensions, il n’est pas possible de tenir un esprit calme.

Alignez vous, enfoncez votre attention dans cette immobilité et tournez votre attention sur vos productions mentales : regardez maintenant, sans juger, ce qui se passe, allez ensuite dans votre pratique du jour.

Ce lâcher est la base du Shen Gong, les fondations de votre Temple, l’écran blanc où vous projetez la Manifestation : dans cette conscience de la Conscience, immobile et aligné, vous pouvez tout faire.

Accepter : Reconnaissez vos attentes, Valorisez vos Lacunes


Si vous pouviez rencontrer Bouddha ou Lao Zi, vous n’accepteriez pas qu’on vous dise : «vous avez de la chance, aujourd’hui il est de bonne humeur». Non, vous attendez de ces maitres qu’ils soient posés, ouverts et disponibles.

Vous avez donc pour vos idéaux (que ce soit Gandhi, Candy, William Munny ou Jonas Blane) des qualités souhaitées et un accomplissement minimum rêvé.

Vous n'accepteriez pas un soit-disant maître qui ait des débordements d’humeurs ou des préjugés.

Il n’est pas acceptable que son héros soit idiot ou malléable, faible ou geignard.

Vous vous devez donc accepter ces qualités idéales pour vous.

Vous devez accepter de chercher ces qualités pour vous, dans votre pratique et dans votre vie : il n’y a pas de raison que vos idéaux soit seulement des fantasmes, ce sont aussi des valeurs.

Vous vous devez un idéal de qualité. «Il vaut mieux échouer en cherchant à atteindre des idéaux trop hauts que d’arriver à atteindre des idéaux trop bas» (Ali)

Maintenant que vous réalisez vraiment vers quoi vous voulez tendre, acceptez de voir ou vous en êtes pour l’instant... regardez avec réalité ce que vous devez faire, ce qui doit changer.

Regardez vos souffrances dans les yeux, le temps n’est plus à faire l’autruche : c’est le moment d’accepter.

Soyez complaisant avec vous-même : il n’est pas besoin de souffrir


Nous ne reconnaissons pas le besoin d’avoir mal, de souffrir pour progresser.

Pas de «no pain, no gain» pour nous.

Cela ne veux pas dire que nous ne serons pas confrontés à des moments pénibles dans notre pratique, mais seulement ce qui est nécessaire à notre évolution.

Si vous pratiquez tous les jours, vous êtes déjà dans un effort de compréhension et d’introspection qui est louable : reconnaissez vos valeurs comme vous devez prendre conscience de vos défauts.

Ne vous jugez pas, pratiquez.


Questionnez : Demandez des éclaircissements sur votre Voie


Vous devez avoir un professeur pour le travail de Shen Gong, ceux qui pratiquent en «free style» ne feront qu’une sieste active des années durant.

Le travail de l’esprit est une exploration où une carte (concepts clairs) et un guide (professeur compétent) sont nécessaires.

S'il manque l’un ou l’autre, il n’est pas possible d’aller très loin... vraiment !

Phénomènes : Rencontre d’un autre Type !


Dans les pratiques d’assise, de Shen Gong, il va se manifester une myriade de phénomènes : certains sont le signe d’une évolution profonde dans la Voie, d’autres sont des fabrications idiotes de l’esprit pour vous détourner du but.

Les uns sont plus présents que les autres, à vous de savoir lesquels.

Ne vous laissez pas avoir, ne recherchez rien, renseignez vous et aller dans chaque assise comme la première fois.

Les phénomènes sont importants et réels, puisque vous les percevez, mais leur utilité ou les messages qu’ils colportent peuvent être sans valeur.

Prenez du temps pour pratiquer la vision de votre esprit, pour vous connaître, et vous vivrez dans une détente accrue.

Bon Shen Gong.

lundi 12 avril 2010

Diététique Taoïste - Manger Consciemment



Pour faciliter le fonctionnement de notre corps, l’assimilation de la nourriture est importante. C’est une source de fatigue non négligeable et du bon fonctionnement de notre digestion dépend notre énergie quotidienne.


Les Trois Foyers - 三膲 - (San Jiao) en Médecine Chinoise décrit le fonctionnement du corps humain sous ses aspects les plus importants : Respiration, Assimilation, Excrétion.


Depuis le Huangdi Neijing - 黃帝內經 - (Ouvrage de Médecine Interne de
l’Empereur Jaune), qui a plus de 2000 ans, les Trois Foyers représentent la source du Qi acquis : Souffle et Nourriture ainsi que l’élimination des déchets.



L’entrainement dans notre Voie permet un travail du souffle quotidien et une bonne circulation générale, il est encore possible de raffiner la production du Qi avec une bonne compréhension de l’alimentation.



Chaque aliment à une Nature, une Saveur et une façon d’être préparé pour donner un effet recherché. Cette étude permet de mélanger avec intelligence les produits que nous cuisinons. L’association aux cinq éléments permet de corriger ses déséquilibres ou renforcer certains aspects de notre être.



De plus, la préparation d’aliments permet de donner encore plus de choix d’effets et de gout aux produits dans ses repas. Nous pouvons étudier la découpe, les outils et les modes de cuisson pour parfaire notre recherche d’une meilleure assimilation de notre nourriture. Chaque partie de cette étude nous donne la possibilité de transformer ou d’amplifier les aliments dans leur nature ou leur saveur.



Entre la science d’association des aliments et la façon de les préparer, il nous reste à regarder précisément notre façon de faire, nos rythmes de repas, nos horaires et nos habitudes néfastes.



Dans cette bonne compréhension, nous pourrons apprendre à alléger le travail du corps et à nous ménager, économisant une précieuse énergie qu’il est possible d’investir dans une pratique plus intense.



Cette étude demande trop de détails pour être exposée ici, mais il sera prochainement possible de l’étudier ensemble.

mardi 30 mars 2010

Consciemment Heureux

Voilà quelques concepts simples pour aller vers une recherche du bonheur. Ces concepts prennent en compte les recherches modernes et les écrits anciens.

Dormir assez, c’est réguler les humeurs


Une étude sur le sommeil de 7 ans (Watson 2000-2007) montre que quelque soit ses malheurs, un sommeil réparateur nous «remet à zéro» au petit matin.

En gros, si nous vivons une vie équilibre et consciente, les humeurs négatives et les soucis se digèrent la nuit et nous disposons un terrain d’action neuf et neutre après une bonne nuit de sommeil.

Il est assez rare dans les sociétés industrialisées de rencontrer des gens qui dorment suffisamment. Cela vient du fait que le sommeil est de mauvaise qualité.

Il faut plusieurs critères pour un bon sommeil :

  •     il faut se coucher détendu et ne pas aller se coucher pour se détendre
  •     Il faut avoir fini de digérer
  •     Il faut avoir un couchage qui ne demande pas d’effort pour se détendre
  •     Il faut dormir assez en fonction de son besoin

Échanger, partager et s’amuser


La vraie connaissance de soi passe par ses capacités interpersonnels, son rapport aux autres. Il est donc important de regarder sa manière d’agir avec les autres.

Le partage léger et l’ouverture honnête aux autres permet une compréhension de soi par l’action.

Le fait d’être entouré, d’échanger avec des amis choisis est important.

Tous les groupes humains qui vivent le plus vieux et dans les meilleures conditions connaissent ce besoin. Les groupes qui partagent et échanges au sein de valeurs partagées ont des émotions plus stables et une santé plus solide.

Nous avons déjà parlé de ce sujet dans le texte sur «l’Immortalité Taoïste».

Se bouger les fesses stabilise l’esprit


De nombreuses études depuis 60 ans nous démontrent le rapport entre l’activité physique et le dépression, l’anxiété généralisée et d’autre forme de déséquilibre de l’humeur.

Plus la pratique physique est consciente, plus elle est bénéfique.

De plus, elle ne doit pas être violente ou trop fatigante. Si le coeur monte trop haut ou si le corps est poussé trop loin, l’esprit est submergé par des production d’endorphines et d’adrénaline qui vont développer une dépendance qui va à l’encontre du bonheur...

La pratique doit être quotidienne, consciente et douce.

Autant dire du Wai gong, Qi gong ou Nei gong...

Le chapitre 3 nous dit : «Renforcer les os», en parlant des 4 qualités du sage (l’humain heureux et à sa place entre ciel et terre).

« Renforcer les os » est une expression pour les pratiques de « qi gong » qui forme le corps de l’extérieur à l’intérieur.

L’équilibre du travail du corps et de l’esprit régule le rapport yin/yang : la force du yin (corps) enracine un esprit (yang) plus stable.

Nourrir le corps pour attiser le yang


Dans le cas où le Yang, le léger, est manquant dans le système, tout est plus lourd.

On parle dans le taoïsme et dans la médecine chinoise «d’humidité» qui éteint le yang. Le corps est lourd et l’esprit embrumé, on se plaint, on est feignant et les émotions sont sans contrôle.

La nourriture doit être régulée quand on est dans ce cas là ou quand on est dans un excès d’humidité qui finira par éteindre le yang.

Il est compliqué ici d’aller en détail dans ce qu’il faut manger ou pas, c’est un sujet important.

Le sucre, la farine de blé, le gras sont des exemples d’humide.

Dans notre tradition, nous avons un régime qui fortifie le yang. Ce régime permet de tout remettre à zéro dans son corps.

L’argent ne fait pas le bonheur...mais le manque amène les soucis...


Dans le Daodejing, il est plusieurs fois souligné que trop posséder, trop courir après des biens, n’amène que des soucis.

Le chapitre 12 nous dit de préférer ce qui vient des «tripes» plutôt que des «yeux» et que ce qui «est rare» donne envie aux voleurs...mais ses possessions peuvent aussi être à l’origine de rancoeurs et de jalousies.

Le chapitre 53 est encore plus clair : trop avoir à l’extérieur ne sert à rien.

C’est un chapitre qui nous informe sur le trop, le déplacement des valeurs qui se doivent d’être internes plus qu’externes. Les besoins de posséder trouvent leurs sources dans un déséquilibre interne qui ne peut être soulagé par une acquisition externe.

Des études sérieuses (National Opinion Research Center 2005) nous donne une réponse d’aujourd’hui sur le ratio argent/bonheur : de 1957 à 2005, indépendamment des ressources et des biens, le pourcentage de gens heureux reste presque le même.

De plus des sondages de 2000 à 2007 donne un rapport entre les revenus et le bonheur (D. And 0, NYC) qui montre le même pourcentage de gens heureux dans toutes les classes sociales (ne prenant pas en compte les gens en survie).

La richesse est donc comparable à la santé dans le fait que son absence est source de malheur, mais sa présence est souvent imperceptible par l’individu.

Une prise de conscience quotidienne de ce que nous avons, dans le rapport à nos besoins réels, permet de réaliser qu’il n’est pas besoin de chouiner...

Maitriser son emploi du temps, contrôler son rythme de vie


Chapitre 37 : «Dans le Tao, la Non Action (non résistance), permet de tout régler»

La réalisation de ce qui doit être fait demande plus d’aller dans le mouvement du monde que de s’agiter sans cesse. Dans une fluidité qui découle d’une compréhension des changements, il est possible de faire 10 000 fois plus que dans une lutte sans fin.

Tant que nous ne percevons pas clairement, les actions que nous entreprenons sont plus proche de Sisyphe que de Lazzi.

L’impression de maitrise de son temps est une source de joie ou de tension (voir de dépression) chez tous. La lutte quotidienne pour faire trop ou la déception de ne pas pouvoir faire plus est une vrai source de tension. Cette tension ne peut pas se résoudre, elle est une manifestation déséquilibrée de sa perception de soi en action. Il n’est possible que de rééquilibrer l’équilibre action/repos. Dans cet équilibre, nous pouvons comprendre sans nous agiter et vivre enfin.

La mauvaise compréhension du temps, dans une projection futur et une mélancolie passée, ne permet que la déception.

Une pratique du Shen gong nous donne une perception de l’instant. Cette présence est l’entrée possible dans une activité fructueuse et équilibrée.

Assumer la Forme pour accepter le Fond


Il est connu maintenant que si on se positionne comme triste et malheureux, les productions chimiques du cerveau vont dans ce sens-là. La colère par exemple produit des molécules très spécifiques qui sont produites si on ressent vraiment la colère ou si on se donne un «genre» à chouiner sans cesse...

Le bon côté c’est que cela fonctionne dans les deux sens : les productions dues à la joie et au bonheur se produisent aussi (à plus petites doses, mais tout de même) quand nous nous posons avec un léger sourire « forcé ».

Le plus important n’est pas le bénéfice du sourire, mais que durant ce sourire je ne peux chouiner et me laisser emporter dans mes niaiseries émotionnelles.

Le Chapitre 54 nous dit « quand il est cultivé et pratiqué, la manifestation sera pure et vraie «.

Accepter d’être heureux nous permet de l’être.

Vivre le spirituel concrètement


Dépassant les stades archaïque, magique et mythique, l’humain peut vivre une relation au spirituel qui est simple.

La recherche seule n’est pas suffisante, mais elle peut être la source d’une initiative de pratique personnelle.

Le Shen Gong, pratique initiale de compréhension des fonctionnements de l’esprit, nous initie à l’infini possible, au spirituel par expérience directe.

Regardant le vaste de l’esprit et acceptant sa mortalité, le pratiquant conçoit le spirituel dans le quotidien.

L’introspection et la conscience de l’instant permettent de se sentir comme une partie d’un tout qui flotte souplement dans le respect des changements du monde.

C’est la pratique dans la vie, dans l’acceptation du mondain dans la recherche de l’infini.

Le bonheur est interne, il ne peut se trouver que par une pratique sur la connaissance de soi et de son monde.

Ces conseils ne sont qu’une façon d’arriver à une perception juste de soi, qui permet une expérience directe de la Joie par la mise en action de l’enseignement.

mercredi 24 février 2010

Immortalité Taoïste



«L’Immortalité c’est de travailler à une Oeuvre Eternelle.»

Joseph Ernest Renan


Les Huit Lois pour Vivre Bien


Dans notre Tradition, il existe bien des règles et des conseils pour tous les aspects de la vie. Il existe aussi de grands concepts, dont nous ne parlons pas beaucoup, mais vers lesquels nous tendons.


Parmi ces grandes idées, il y a l’immortalité.


Elle ne concerne pas la volonté de vivre vieux, mais elle rappelle trois éléments importants vis à vis du rapport à son âge :


  • La Voie est un enseignement vaste qui demande du temps pour une exploration optimum,
  • La pratique demande d’être en forme pour pratiquer,
  • L’idée est de vivre au maximum de son potentiel, que ce soit 66 ans ou 118...


Il existe donc une série de concepts simples pour vivre vieux, ou au moins le plus vieux possible pour notre génétique et surtout avec le moins d'inconvénients possible.


Les recherches modernes se sont penchées sur les gens qui vivaient plus vieux que les autres, il y a même eu des études qui ont duré des années sur une population mondiale.


À la fin, elles en viennent toutes à quelques règles simples pour vivre le mieux possible, le plus vieux possible... et ces règles sont en tous points similaires à celles de notre tradition.


Voyons ensemble ces règles de longue vie, elles sont au nombre de Huit : trois principes d’hygiène de vie, trois règles alimentaires et deux principes philosophiques ou spirituels :


1 - Bouger,

2 - Lâcher,

3 - S’occuper,

4 - Boire,

5 - Mâcher,

6 - Sentir,

7 - Partager,

8 - S’engager.



1 - Bouger Naturellement


Une activité physique et consciente quotidienne est très importante.


Cela n’a rien à voir avec le fait de s’agiter dans son quotidien, c’est une dépense physique avec l’intention portée sur son ressenti corporel.


Il est important aussi de constater qu'il n'y avait aucun sportif dans aucun des groupes de centenaires. Les mouvements pratiqués étaient une marche, une gymnastique douce et quotidienne, pas de sport à proprement parlé.


La différence est que dans le sport, le corps est poussé trop loin, trop fort.

C’est bien un temps, mais la pratique sportive vue par les occidentaux fatigue le corps, l’use.


Les exercices de qi gong sont bien supérieurs pour obtenir une bonne santé qui perdure.



2 - Lâcher Prise : savoir se détendre chaque jour


C’est une règle simple d’équilibre entre le travail et le repos.


De plus, c’est le fait de s'aménager des espaces de détente, dans sa journée... tous les jours. Ce sont des moments qui peuvent être assez courts, mais qui s’amplifient en fonction du stress développé.


En général, plus on est sous pression, moins on s’occupe de soi, de sa détente. Cette règle nous demande de faire l’inverse : plus on est sous pression, plus il faut savoir s’aménager des zones de détente dans la journée.


Sans technique avancée, c’est juste la capacité à s’assoir pour respirer deux à dix fois par jour, sur quelques minutes.


Ces minutes «perdues» permettent de ne pas tomber malade, de ne pas faire de dépression ou de ne pas détester son travail... c’est en fait un gain de temps sur le long terme.


Dans la pratique, c’est le Shen Gong (méditation) et l’habitude d’équilibrer son travail et son repos.



3 - S’Occuper : s’Enthousiasmer devant les Merveilles du Monde


Une recherche honnête sur des sujets choisis, voilà ce qui motive à vivre de longues années.


La stimulation de son système nerveux, de ses sens et de son intellect permet de rester jeune dans son esprit et dans son corps.


L’ennui est une source de tension et de stagnation d’énergie, une origine de grand stress.


L’enthousiasme est un stimulant du processus vital, de l’envie de faire.


De plus, dans aucune des traditions de centenaires, les gens ne prenaient de retraite. Le travail et les occupations ne s’arrêtent jamais, tout en évoluant au fil des années.


En ne prenant jamais de retraite, on est évidemment obligé d'adapter sa manière de travailler selon que l'on ait 20 ans ou 90.


Dans l’étude d’un enseignement, d’une tradition, l’être humain s’épanouit dans une recherche de soi et de son monde.


S’occuper c’est aussi s’engager, c’est aller à la recherche de soi, quelque soit la tradition, en rapport avec la huitième règle.


Dans notre tradition, l’immensité des connaissances à acquérir permet de rechercher toute sa vie.



4 - Boire : Pour Stimuler le Corps, les Traitements Saisonniers


Dans toutes les traditions où il y a des centenaires plus qu'ailleurs dans le monde, les gens prennent des préparations d’herboristerie aux changements de saison.


On retrouve dans ces traditions des vins aux herbes, des préparations traditionnelles et des pilules de "longue vie".


Le travail d’adaptation aux saisons est allégé par la prise régulière de produits naturels.

Bien des gens commencent à prendre des produits quand ils sont malades, alors qu’il faudrait les prendre avant que son corps soit trop fatigué.


À chaque saison, il est recommandé de prendre des produits qui aident le système à s’adapter avec le moindre effort... c’est une petite action à effectuer tous les trois ou quatre mois et qui peut vraiment tout changer pour sa santé.


Dans notre tradition, les produits de changement de saison sont sous la forme de gouttes de préparation de plantes ou d’huiles essentielles.



5 - Mâcher : Des Légumes avec peu de Viandes


Quand le pratiquant est au moment de sa construction physique, il est important de manger de tout et de ne pas manger trop peu.


Les protéines animales sont bénéfiques pour la construction du corps et la «yinisation» de celui-ci.


Quand le corps est construit ou quand on arrive aux alentours de 45 ans, il faut freiner la prise de protéines animales pour un régime plus léger.


Les légumes et les fruits doivent être la majorité du régime alimentaire.


Il ne faut pas faire de régime strict, mais des phases de contrôle tous les trois mois, favorisant ainsi un organisme toujours détendu qui ne s’épuise pas.


Dans toutes les études, le principe d’un régime équilibré et riche en légumes est au centre d’une bonne santé générale et d’une absence de maladies graves en liaison avec le système digestif ou excrétoire.


La forte proportion de légumes frais oblige la mastication et le peu de viandes simplifie le travail des intestins.


Dans notre tradition, les phases de régime taoïste et les règles de diététique suivent ce principe.



6 - Sentir : Ne pas trop Manger et pas trop Tard


Il y a une réelle importance à ne pas manger trop tard le soir.


Un repas non digéré va être un poison pour l’organisme si on va se coucher alors que la digestion est en cours.


Il faut aller se coucher détendu et la digestion doit être finie ou sur la fin.


Cela n’est pas possible en se couchant avant minuit et en dinant à 22h...


De plus, il est important de ne pas trop manger, laissant ainsi une chance au système digestif de ne pas s’épuiser.


Il est bon de manger en une fois, sans trainer mais sans se presser, autour de 19h30.


Il est préférable de ne pas faire plusieurs plats ou plusieurs pauses, la digestion étant un processus qui demande un début et une fin et qui se complique plus il y a de phases.


Il faut aussi savoir que l’estomac ne va prévenir l’individu de sa satiété qu'autour de 30mn après l’avoir ressenti... ce qui veut dire qu’en mangeant vite et trop, on peu se goinfrer une demi-heure sans en avoir le besoin.


Il est bon d’évaluer par expérience ses besoins et de les satisfaire sans céder à ses névroses alimentaires.


Dans notre tradition, nous parlons de se coucher tôt et donc de se nourrir de même.


Il est important de comprendre qu’aujourd’hui pour un occidental qui vit dans un pays privilégié, nous mangeons toujours trop... alors apprenons à manger un peu moins, nous ne risquons pas la malnutrition...



7 - S’engager : Vivre selon des Valeurs


Dans les raisons qui aident à vivre mieux et plus vieux, nous avons la croyance en des valeurs. Ces valeurs peuvent être religieuses, spirituelles, philosophiques.


Ces croyances vont permettre de trouver un sens à sa vie et de répondre aux questions qu’on peut se poser.


Les religions et les traditions religieuses vont aider les gens à trouver de justes valeurs pour vivre leurs vies et agir avec les autres.


La capacité de trouver un sens à sa vie, une Voie est une partie essentielle pour vivre bien.


Cet engagement peut être social ou moral, il n’est pas besoin d’être religieux ou spirituel.


La compréhension personnelle du monde, de ses changements et de l’intégration de soi dans tout ceci permet de vivre mieux et dans une certaine sécurité. Cette assurance va aider à vivre plus longtemps, sans crainte.


Le sens de sa vie et sa place dans le monde sont deux moteurs pour une longévité heureuse.


La pratique, par son étude quotidienne, permet une compréhension de soi et des autres, dans une réalité mieux perçue.



8 - Partager : Vivre avec une famille ou un clan avant tout


La croyance dans des valeurs est importante, mais la capacité d’échanger avec des gens qui ont les mêmes est tout aussi importante.


Les groupes humains qui vivent les plus vieux ont tous cette habitude de se côtoyer, de parler et partager chaque semaine.


Ce lien social primordial prend toute sa valeur quand il réunit des gens autour de valeurs partagées, et en a moins quand on est là uniquement pour rencontrer des gens.


La pratique est une façon de se retrouver au sein d’un groupe fraternel qui cherche dans une même direction.


Cette optique de recherche amène une ambiance fraternelle qui accompagne tout au long de sa vie... une des grandes raisons de longévité.


Nous voyons que la sagesse de la tradition taoïste clanique, basée sur des textes anciens et précis datant du 4ème au 7ème siècle, est en accord avec les études les plus récentes (la dernière datant de 2009).


Voilà.