samedi 28 juillet 2012

Perdu dans les Champs


Il est important dans une recherche personnelle de ne pas se perdre dans la technicité de l'enseignement et de savoir garder ses vrai buts devants soi.

Quelque soit la Voie, elle propose des techniques de progression pour réussir son évolution : il est possible de se retrouver à parfaire les techniques de son école en oubliant sa propre progression.

Il n'est pas besoin d'être un bon représentant de son école pour être un bon pratiquant, il n'est pas besoin d'être un bon pratiquant pour être heureux et être heureux ne demande qu'une bonne connaissance de soi et de son monde... Ce qui est expliqué dans sa Voie.

Quels sont les facettes de la découverte de soi ?

Il y a le corps qui se doit d'être fermement enraciné dans la réalité du physique, qui doit être détendu et souple, tout en restant fort et durable. Un corps qui se doit d'être le plus possible en liaison avec son souffle et son esprit. C'est le travail du corps.

Il y a le souffle qui est en liaison avec les émotions, qui doit circuler librement pour que tout aille bien. La prise de conscience de cette circulation générale permet sa fluidité. C'est le travail du souffle.

Il y a l'esprit qui est moins connu que ce que nous croyons : le fait même de connaître son fonctionnement interne par expérience personnelle nous permet de mieux vivre avec notre esprit. Cet apaisement par la vigilance est le travail de l'esprit.

Donc, il faut se bouger un peu (en tout cas avec conscience), respirer avec attention et se regarder penser... et c'est tout!

Toutes les techniques avancées ne sont que des moyens pour toucher ces qualités d'une manière ou d'une autre...les techniques doivent être dépassées pour être utiles. Aucune pratique qui repose sur une technique n'est à son stade final, l'aboutissement doit toujours être dans le naturel, dans le vivant, dans le simple.

Mais c'est un naturel éduqué, travaillé, poli.

Attention à la recherche de la technique secrète ou avancée ou encore à la focalisation sur l'outil plutôt que sur le but : la Voie est longue, il n'est pas utile de la rallonger ou de lui ajouter des chemins de traverse.

Revenez au simple, comprenez le piège de la technique secrète et libérez vous de l'attente du caché... Il n'existe pas: ce qui est caché dans votre pratique est quelque chose qui est déjà devant vous et que vous n'avez pas encore compris.

C'est là l'utilité du maître.

En effet, si tout est si simple, pourquoi ne pas faire un séminaire d'une heure et tout dire clairement, tout le monde dit «ah oui, c'est donc ça» et il ne reste plus qu'à pratiquer dans son coin.

Le problème pour le pratiquant, c'est que ce qui se passe durant sa pratique va le distraire de sa voie, un peu comme un simple d'esprit sur un sentier avec des papillons: il passe son temps à regarder, chasser et comparer les papillons au lieu d'aller où il est supposé aller.  C'est pour cela que beaucoup de pratiquants isolés par choix ou par volonté de ne pas s'engager, vont devenir experts en papillons, perdu dans les champs, mais fermement persuadés de leur évolution. La grande force du simple d'esprit c'est la faiblesse de sa lucidité étayée par une grosse dose d'illusions diverses.

Le maître va le remettre sur le chemin, lui remontrer  où il doit aller, écouter ses divagations avec patience, lui remontrer où il doit aller et le rassurer sur ses performances, en lui remontrant où il doit aller.


Retournons au travail important, au travail simple de sa réalisation et ne perdons pas notre Voie, notre chemin.

Le professeur est la pour nous guider, mais nous faisons seul le chemin.

lundi 23 juillet 2012

Savoir se battre

Y a-t-il un intérêt aujourd'hui à savoir gérer la violence à son dernier niveau?

Je parle d'une gestion ratée, un moment ou l'action remplace le verbe et où il n'y a plus d'autre solution que de passer aux frappes et aux restrictions physiques.

Dans le monde relativement civilisé où nous vivons, est-ce réellement utile? Si nous vivons dans nos mondes protégés où le risque de se battre est presque nul, où est l'intérêt?

De plus, nous sommes ici dans un entrainement au combat de survie, ce qui n'a rien a voir avec le combat sportif. Cela demande du temps et d'accepter une certaine dose de souffrance pour arriver à quelque chose… Est-ce utile?

Si vous demandez à un homme adulte d'éducation moyenne, de classe sociale moyenne, de 40 à 50 ans, qui vit en ville, s'il s'est déjà battu, la réponse est à 80% négative et dans les 20% qui restent…La vision de la bagarre est parfois de l'ordre de se pousser avec un autre : le besoin justifie-t-il l'entrainement au combat?

Je vous prie aussi de ne pas parler de "se défouler" ou "de contrôler la force de l'autre" ou encore de "faire comme dans les films"…Je reste ici dans un entrainement du combat de survie pour civils (ce qui sous entend que vous faites ce que vous pouvez pour ne pas blesser l'autre tout en vous défendant).

Pourquoi alors s'entrainer à se battre si ça ne sert a rien et que ça fait mal ?

Et bien je vous dirai que c'est pour mieux pouvoir échanger avec l'autre ! Pas changer des coups, mais vraiment échanger entre humains libres et responsables.

Nous disons dans notre tradition que seuls ceux qui peuvent gérer physiquement la violence vont pouvoir échanger sans peurs (souvent inconscientes) avec les autres. De plus, si la peur de la confrontation physique est toujours là, il est difficile de rentrer vraiment dans une dispute ou de faire ce que notre "idéal" nous enclin à faire.

Comment défendre notre opinion contre une brute épaisse et ignorante ou venir au secours d'une personne en danger si on est soi même impressionné par la situation ?

La violence ne doit pas être un moyen d'expression, mais elle doit faire partie de ce que nous savons gérer, juste pour ne pas en avoir peur!

Tout ceux qui commencent l'entrainement à la confrontation physique et qui ne sont pas psychopathes vont avoir du mal à frapper l'autre et à se défendre, ils vont aussi avoir des difficultés a accepter les coups.

Rapidement, tout le monde va ressentir un grand soulagement dans la confrontation: les illusions tombent et les fantasmes s'effacent.

En effet, après les premières fois, une frappe ne fait pas si peur, parce qu'on connait le choc dans son corps et l'idée de ce corps fragile et cassant disparait aussi : nous sommes solide et nous sommes adaptables.

Il est aussi possible après quelques expériences de combat de comprendre comment annuler l'agression de l'autre, comment l'empêcher de nous frapper, on commence à se sentir en sécurité…Rapidement, on se sent plus fort, moins "victime" et il est formidable de se trouver solide et serein devant la confrontation : nous cherchons à apaiser l'esprit par la disparition de craintes inutiles.

Nous sommes trop protégé dans notre monde aseptisé : il est bon de se bousculer un peu, d'accepter la prise de risque et de se dépasser.

L'apprentissage des sport de combat est un choix sportif : cela n'a rien à voir avec le sujet de ce texte.

Tout ceux qui parcourent cette voie pourront vous le dire: savoir gérer une confrontation physique peut vous permettre de mieux interagir avec les autres, de se sentir solide et posé ainsi que ce rapport particulier au corps de celui qui poussé les limites.

Les arts de combat, la voie martiale, est un chemin rapide vers un mieux être…Il faut essayer pour comprendre et je comprends ceux qui ne nous comprennent pas.

lundi 16 juillet 2012

Les beaux jours


Pour ceux qui ont une pratique régulière, parfois vraiment importante, ancrée dans leur quotidien, vous devez savoir aujourd'hui que vous êtes responsables de beaucoup plus que ce que vous pensez.

Il est difficile de savoir de quoi sera fait notre vie, nos voyages et notre évolution dans nos professions... Vous ne pouvez pas vraiment dire ce que vous ferez dans 10 ou 20 ans.

Si vous portez une tradition avec vous, dont vous avez une expérience directe par votre pratique personnelle et une compréhension par votre étude et vos échanges avec vos «collègues» de pratique, vous pouvez être le vecteur à un moment ou à un autre d'une branche de votre tradition.

Pour faire simple, il est important de pratiquer avant tout pour résoudre ce que l'on veut clarifier, mais on devient aussi responsable du mode d'emploi, de la technique, de la tradition qui propose tout ça.

Il est important de comprendre la chance que nous avons en ayant ce fardeau, et je ne vais pas exagérer du tout mais nous portons avec nous un morceau du puzzle qui construit le monde de demain. Nous avons en nous et disponible pour les autres un jour, un outil pour l'évolution de l'être humain et sa libération.

Que ce morceau de puzzle soit utilisé ou pas pour le moment, nous sommes dans un mouvement actif dans la construction de la conscience humaine... C'est pas mieux qu'un PEL ou des actions ça ! Ce n'est pas une exagération et cela fut prouvé dans l'histoire de notre lignée : des informations ont parfois survécu par des vecteurs improbables et étrangers à la planification initiale.

Il est important de se rendre compte de son importance et de l'importance de nos actions : quand vous donner un livre qui parle de la Voie, quand vous en parlez bien ou mal, quand vous faites ce que vous faites, vous avez une influence directe sur votre monde qui est aussi le mien !

Il n'y a pas d'accident, nous sommes responsable de ce que nous faisons et nous sommes acteurs de notre vie...ou nous devons le devenir rapidement (voir le texte imbéciles heureux).

Acceptons la responsabilité que nous portons dans le monde, engageons nous encore plus dans une action locale et globale, partageons cette recherche profonde qui construit la conscience humaine et arrêtons de croire que ce sont les autres qui portent cette responsabilité.

Voilà pour réchauffer votre été.

samedi 14 juillet 2012

Imbécile heureux


Il est parfois justifié de se questionner sur la justesse d'une pratique spirituelle : en effet ce travail chamboule l'intérieur et fait parfois souffrir pour nous sortir de nos mécanismes malades.

Tous ceux qui ont commencé une recherche réelle sur le fonctionnement de l'être humain et sur les mécanismes internes et subtils qui nous animent ne peuvent pas se mentir: si c'est parfois difficile à vivre, c'est très satisfaisant de comprendre comment on fonctionne et comment procéder pour fonctionner encore mieux.

Mais ceux qui laissent le vent les pousser à droite ou à gauche n'ont pas ces soucis «spirituels» et ils ne doivent affronter que les aléas de la vie qui sont aussi du lot des chercheurs...

Aussi il est valide de se demander s'il est mieux de fonctionner dans une ignorance avérée de nos fonctionnements et de notre aspect spirituel, de s'occuper du «réel» ou alors de se compliquer la vie pour enfin comprendre comment fonctionne notre corps, nos émotions, notre souffle et notre esprit...

En fait cette question est une question de coin de comptoir, car celui qui ne considère pas que nous avons une partie de nous «qui relève de l'esprit», mentale, psychologique ou spirituelle est de mauvaise foi...ou fait partie de ces néandertaliens prétendument toujours parmi nous...

Il y a aujourd'hui suffisamment d'expériences et d’études qui prouvent l'importance de l'union du corps, du souffle et de l'esprit pour être bien, uni et pour vivre une vie sans soucis.

Mais il est possible de mettre ça de côté, en disant qu'on s'en occupera plus tard, quand on aura plus de temps... Ou que la peur de la mort, par diverses raisons, remettra en ordre ses priorités.

Cette idée que «on va faire ça plus tard» c'est le même mythe que cette pièce de sa maison ou coin de son bureau «qu'on rangera plus tard».

Il arrive qu'on le range, par dépit ou obligation, mais sans jamais se poser les bonnes questions... Résultat : le même endroit sera dans le même état en peu de temps !

Pour ceux qui se poseraient des questions à la fin de ce texte, une version plus courte (je vais gagner en emails) :

Question : Mr Urban Daoist, faut-il pratiquer ?
Réponse : oui, c'est important, il le faut.

Et voilà une petite réflexion en plus :

Comment votre petit enfant, absolument absorbé dans ses pensées, parfois inconscient de son environnement, a survécu ses premières années de marche à pied?

Il été guidé par vous, plus conscients dans ces moments là, essayant de votre mieux de ne pas le perdre dans la foule ou sous un train.

Donc, l'inconscient est conduit par le plus conscient, celui qui dort est guidé par celui qui est réveillé...

Par conséquent, dans mon inconscience et les moments où je suis débordé par les émotions, je suis conduit par les plus réveillés que moi: peut on penser à certains médias, aux vendeurs professionnels, à la pub ou aux bonnes grosses manipulations de la masse ?

Peut-être, ce n'est pas le débat ici.

En revanche, il est bon de rester éveillé, conscient de se qui se passe à l'intérieur et à l'extérieur, pour ne pas se retrouver le jouet inconscient d'une vie où les valeurs ne sont plus les bonnes.

Pratiquez et vous serez plus apte à tenir, gérer, vivre votre propre vie...voilà qui est une bonne motivation, non?