Il y a vraiment un besoin de prendre conscience de ses responsabilités dans notre vie, de ne pas blâmer les autres et de projeter nos faiblesses loin de notre fragile ego.
Nous vivons dans un confort qui peut parfois nous faire oublier la réalité du monde.
La plupart des gens font un peu de sport, au moins pour leur santé, et certains ont une recherche personnelle, un regard d’interrogation sur leur vie.
La pratique personnelle ne demande pas d'être guerrière, c'est un choix personnel.
La vie en générale, pour nous, est paisible, sans vrais dangers.
Mais aujourd'hui, dans notre monde en ébullition, il est important de parler de la violence : elle est là, au coin de notre rue et le fait de ne pas vouloir en parler ne la fait pas disparaître.
Si nous admettons le besoin de se protéger, si nous sentons une certaine insécurité, nous devons nous éduquer sur le sujet, nous devons comprendre cette violence banale de notre quotidien.
Il n'est pas du goût de tout le monde d'apprendre les arts de combat, mais il est le devoir de celui qui sent l'insécurité de savoir se défendre, pour nous et pour nos proches.
Il n'est pas responsable de prendre conscience de ce malaise, de cette angoisse dévorante, sans rien faire derrière.
L’idée n'est pas du tout de se transformer en guerriers du MMA ou en parano urbain comme il y en a trop, mais d'apprendre les règles simples de la violence urbaine.
Nous avons, pour la plupart, (à moins de handicapes graves) les outils et les moyens de nous défendre, ce qui nous manque c'est l'information qui nous permet de ne pas être paralysé dans une situation de confrontation.
La technique de l'autruche, qui consiste à ne regarder que ce qui ne nous gène pas, ne fonctionne pas contre la violence et les ennuis en général.
Il est indispensable de confronter ce qui peut se résoudre et accepter ce qui ne le peut pas.
La recherche personnelle dans une pratique complète donne les informations nécessaires pour survivre à la violence urbaine.
Si nous n’avons pas de pratique personnelle, il est possible de trouver facilement les informations et les enseignements qui répondent à ce questionnement.
La première démarche est psychologique :
Que sais-je des prédateurs urbains, de la violence et de la résolution des situations conflictuelles ?
En connaissant la démarche des agresseurs potentiels, il m'est possible d'éviter la plupart des conflits et des confrontations aux incivilités.
Les méthodes de désescalade verbale et la préparation de mes réponses aux agressions possibles permettent d'éviter une grande partie des soucis.
Une observation accrue de mon environnement, une meilleure attention à mon monde, permettent de rester attentif à ce qui se passe : 100% des victimes de violences interrogées admettent qu’elles ont senti un malaise avant l’incident.
Pour réagir efficacement, il faut avoir pensé à ce qui peut se passer, réfléchir à la stratégie possible dans plusieurs scénarios d’agression ou même en discuter avec des victimes.
Aucune réaction n’est plus rapide qu’une préparation et ce n’est pas au cœur de la situation conflictuelle qu’il est possible de réfléchir.
La deuxième question est physique :
A quel point puis-je me servir de mon corps dans une situation de stress ?
La compréhension des sensations des décharges d'adrénaline, la préparation globale de mon corps à un bon fonctionnement suffisent à bien vivre et à me défendre au cas ou.
Un entrainement régulier de mon corps (dans le cadre d’une pratique de santé) peut occasionnellement prendre une tournure plus combative, pour l'expérience, (chahuter un peu avec des partenaires de pratique, pousser - tirer un peu plus compétitif...)
La troisième question est émotionnelle :
Est-ce que je connais mon niveau d'anxiété et est-ce que je travaille sur ma peur en général ?
Nous vivons bien trop souvent dans une anxiété acceptée comme normale, au quotidien, sans vraie raison.
Notre esprit fonctionne sur un modèle de projection d'échec : nous ne demandons pas d'augmentation à notre patron par peur d'une réponse négative (sinon on le ferait), nous ne parlons pas à la personne qui nous séduit par peur du rejet (alors que ça peut marcher) et nous évitons ce qui est risqué par peur de l'échec (en pensant rarement au succès).
Ainsi, notre vision de la violence est une projection d'échec possible pour nous, une succession de supputations morbides qui ne laisse pas la place à de bons choix.
Regardez comme vous ne vous donnez pas la permission de vous défendre alors que vous défendriez sans y réfléchir votre mère, père, amant ou enfant : vous ne voyez pour vous que le danger et la défaite.
Il est temps d'accepter de se défendre, de ne plus accepter la peur : vous avez la possibilité de ne plus jamais vous sentir une victime.
Cela demande une éducation, une prise de responsabilité devant ce qui peut vous arriver.
En renforçant votre esprit, dans un corps que vous maitrisez mieux, vos émotions sont plus stables : que vous soyez confronté à la violence ou pas, vous vivez mieux votre quotidien, mais aussi dans le rapport avec l'autre.
Encore une fois, cette démarche est la notre : personne ne fera le travail pour nous.
Mais en ayant la grande chance d’identifier un problème avant qu’il ne soit trop tard, pourquoi ne pas essayer de résoudre ce questionnement, pourquoi ne pas faire en sorte de vivre sans avoir peur ?
Malgré tout, il est possible de prendre conscience du travail à faire pour être bien, de savoir que l’on subit une angoisse de la violence banale, mais de ne rien faire par paresse, faiblesse ou résignation.
Dans ce cas là, aucun jugement n'est nécessaire, en revanche il n'est pas de bon gout de chouiner quand les choses vont mal...