samedi 19 février 2011

L’Importance du Réel dans l’Immoralité du Mondain


La pratique représente la recherche de soi, dans le monde, en relation avec les autres.

Qu'elle soit religieuse, mystique, philosophique ou athée, la démarche d'introspection, d'observation et d'interaction repose sur un travail sur soi.

Dans l'observation de soi en action, dans son quotidien, il est possible d'améliorer sa démarche chaque jour.

Il est trop rare de se questionner sur la valeur et l'importance de ce type d’enseignement et de recherche.

La pratique dont nous parlons ici est une Voie de vie, adaptée à l'être humain d'hier comme d'aujourd'hui, une Voie qui permet de trouver sa place dans le monde en vivant le plus proche possible de l'idéal que l'on a de soi.

Cette démarche consciente doit être quotidienne, c'est même une recherche de chaque instant.

De nombreuses personnes trouvent cela fastidieux, oppressant, de devoir pratiquer chaque jour, ils veulent plus de liberté et de souplesse.

Ils veulent pouvoir faire ce qu'ils veulent, quand ils le veulent, sans pression.

Ces pratiquants "libres" sont souvent ceux qui se plaignent de la Voie, ceux qui critiquent l'efficacité de la tradition, comme l’ignorant avec un objet de technologie qui le dépasse.

Et il y a ceux qui travaillent et qui se taisent, ceux qui font : ils ne se plaignent pas, ils pratiquent.

Le sacré que vous donnez à la pratique, l'importance que vous accordez, 
c'est la source de ce que vous allez récolter.

Plus vous traitez cette recherche avec discipline et sérieux, plus vous aurez un rendu profond. Il faut être honnête, vous n'aurez que ce que vous y mettez.

Dans le cas ou vous êtes engagés dans une voie qui ne vous correspond pas, dans une tradition qui n'est pas ce que vous désirez, soyez forts :

ARRETEZ TOUT, ARRETEZ VOUS !

Si vous n'êtes pas vraiment honnêtes avec vous-mêmes et avec vos choix de pratique, que croyez-vous que cette voie va vous offrir ?

Il faut aussi voir que vous ne devez pas regarder l'enseignant comme l'exemple de la pratique, il n'est que le vecteur de celle-ci : plus il pratique lui- même, plus vous voyez la Voie a travers lui.

L’expérience du professeur ne le concerne que lui, ses expériences sont les siennes et les copier ne sera d'aucune utilité pour vous.

Votre recherche est sur vous, sur la découverte profonde de votre réalité et de l'observation de votre vie : que croyez-vous découvrir en singeant et en prétendant ?

Soyez dans une recherche personnelle engagée et sincère, avec les autres membres de votre groupe, vous pouvez progresser sans vous soucier des autres et sans vous comparer.

La discipline que vous mettez dans la retenue des jugements, dans l'engagement personnel et dans la gestion des priorités de votre vie vont vous donner le résultat que vous aller obtenir de votre Voie.

Evidemment c'est difficile, bien sur c'est pas facile et heureusement que cela présente un véritable effort : que croyez-vous acquérir sans effort?

Qu’est-ce qui résulte de rien ?... Pas grand chose !

Dans ce temps de changements et de bouleversements, dans cette époque de questionnements et de remise en cause des valeurs, seul le retour sur soi et l'interaction saine avec l'autre peut amener un bonheur durable.

Vous savez ce qui ne va pas, vous pouvez essayer de vous mentir, mais vous savez.

Clarifions notre attitude, rectifions nos actions, acceptons d'être responsables de nos actes et allons vers une Voie qui change notre vie.

Encore une fois, si nous prétendons, nous singeons ou nous mentons, la pratique ne sera que frustrations et temps perdu.

Cette recherche de la compréhension de soi, des autres et du monde est une tendance naturelle de notre nature, une volonté d'aller plus loin pour une conscience de vivre vivifiante.

Encore une fois : vous aurez de votre pratique ce que vous y mettez, vous changerez en fonction de vos efforts, il n'y a pas de magie pour le flémard, pas de transformation pour le touriste.

Choisissez, mais appliquez vos choix : il n'est pas de bon ton de se plaindre si nous sommes à l'origine du manque, de nos maux.

Il y a quelque chose de Transcendant dans la pratique, 
elle peut profondément changer qui on est et comment on vit sa vie, 
mais il faut lui faire une place de choix.

C’est comme un déménageur à qui on ne laisse pas d'espace pour travailler ou à qui on n'autorise pas l'accès à toutes les pièces : il ne pourra nettoyer et vider que ce qu'il aura de disponible.

L’engagement dans une voie est un choix, mais aussi une chance : les pratiques sérieuses sont rares.

Si vous êtes dans une recherche personnelle, pour vous connaitre et vous permettre de mieux interagir avec les autres et le monde, êtes-vous conscients de l'importance de cette démarche ?

Dans ce Monde troublé, il est temps de réaliser l'importance que l'on veut bien donner à sa Voie, à sa vie, pas par la recherche ponctuelle de plaisirs éphémères, mais par la tentative de vivre mieux en construisant un monde meilleur.

En revanche, il est possible de ne rien faire et de se laisser mener par le mondain, de rechercher le brillant, sans aller plus loin... 

mais après il faut accepter ce que la vie nous renvoie.

lundi 14 février 2011

Etre le Faire sans perdre l'Avoir


Accrochez vous ...

Le fonctionnement de notre physiologie possède une facette yin et une facette yang : la structure et la fonction.

C’est pareil pour notre fonctionnement dans la vie, pour nos actions et notre esprit.

Il y a une grande différence entre ce qui est de l'ordre du manifesté et du non manifesté, mais il est parfois difficile de le comprendre.

Nous existons et dans cette manifestation nous agissons, mais il y a une grande différence entre les deux.

Nous avons d'un côté ce que nous sommes, notre être, notre sensation, "je suis" et de l'autre côté nos actions, ce que nous faisons avec notre être.

S'il est possible de se lamenter ou de se conforter dans ce que nous sommes ou pas, rien ne nous oblige à faire ce que nous faisons ou pas : nous sommes responsables.

Nos actions seront directement liées à ce que nous avons et à ce que nous voulons (parce que nous ne l'avons pas).

Ce que nous avons est donc le résultat de nos actions, pas de notre être : il est donc inutile de se plaindre, "nous "ne sommes pas responsables de notre vie, seulement nos actions le sont.

Nos actions ne dépendent pas vraiment de notre être, mais de l'illusion que l'on a de soi... à travers nos actions et nos préjugés.

Nous récupérons ce que nous faisons, même si nous ne réalisons pas toujours ce que nous faisons, englués dans notre inconscience banale.

Ce que nous sommes, profondément, n'est pas souvent en accord avec ce que nous faisons : simplement parce que nous ne nous connaissons pas.

Nos actions ne seront justes que quand nous aurons découvert notre réalité, une capacité d'acquérir ce que nous voulons vraiment, ce dont nous avons besoin.

Cette confusion entre ce que nous sommes et ce que nous faisons est de première importance : elle détermine notre bonheur et notre capacité de réalisation.

Dans cette confusion, nous passons notre temps à agir avec une image de soi déterminée par nos envies d'avoir, envies d'avoir qui ne peuvent être justes puisque basées sur nos actions : un cercle sans fin.

Sans avoir déterminé qui nous sommes, il est impossible de savoir ce que nous voulons, ou ce dont nous avons besoin réellement et donc d'agir juste.

Dans le faire, nous devons en permanence regarder nos actions pour agir en fonction de nos valeurs profondes, qui sont le résultat de la connaissance de soi.

Le soi, la nature est parfaite et immobile : nous ne pouvons rien y faire, "nous sommes" c'est tout.

Cette conscience de soi, cette conscience, devrait déterminer l'action juste.

Le vrai problème est que si nous faisons trop longtemps pour avoir, sans prise de conscience de sa nature, celle-ci s'enfouie de plus en plus dans les méandres de l'illusion.

De plus, il est possible de faire "en copiant " sur une personne parfois juste, parfois corrompue, mais qui nous dirige : une façon de suivre qui nous déresponsabilise et ne nous demande plus d’effort.

L’intérêt de suivre les actions d’un autre ou d’une autre, c’est aussi que nous pouvons rejeter la faute sur un autre que soi : nous n’avons fait que suivre, ce n’est pas notre faute… En fait si, nous sommes responsables de nos actions, même dans la bêtise la plus profonde.

Il va vraiment falloir être attentif au faire et aux objets de mes désirs car ils pourraient bien définir ce que je sais de moi, ce que je crois être : sinon je vais vraiment me perdre et me détourner de ma Voie.

Se connaitre n'est pas seulement révélé par l'introspection, mais aussi par l'observation de ses actions.

Cette observation doit être à l'origine d'une correction quotidienne, d'une tentative réelle d'évolution, d'une rectification de ses actions.

Si nous laissons faire, dans une résignation geignarde, nous nous agitons sans gagner en sagesse et sans évoluer dans notre vie.

Chaque jour, il est bon de penser à sa façon de mener sa journée, par une pratique matinale, et le soir, après sa pratique du soir, il est bon de regarder ses actions et de voir ce qui pourrait être corrigé.

Mais aucune erreur ne doit être oubliée, aucun comportement ne doit rester sans correction : nous sommes là dans un travail externe à la portée de tous.

Cette recherche d'attitude droite dans notre vie va faire notre bonheur... si nous acceptons de ne pas renoncer.

Ce que je vais construire dans ma vie, avec une vision plus claire de ma nature, sera la base d'action juste : les fondations essentielles pour une vie dans la conscience.

Si la recherche de la connaissance de soi par la méditation et l'interne est importante, elle peut être anéantie par une mise en action corrompue.

Cet effort n'est pas insurmontable et nous en ferons profiter notre entourage direct, construisant ainsi un monde meilleur.

Vous pouvez respirer, c'est fini.

vendredi 11 février 2011

Construire l'Interne poursuivi par les Ombres


Suivant la théorie taoïste, nous recherchons trois réalisations profondes qui vont nous transformer pour nous ramener à notre "Unité" naturelle : nous parlerons ici de l'une de ces trois réalisations.

A la création de l'individu, suivant la théorie taoïste, la "porte de la vie" (ming men) est le premier point dans l'espace que va occuper l'être humain.

A la rencontre des jing (essences) des parents, et par la présence d'une étincelle de l'esprit universel (yuan shen), il y a création d'un nouvel être vivant.

De cette "porte de la vie", les axes d'existence se créent : l'axe haut - bas d'abord (chong), puis l'axe devant - derrière (ren et du) et la division horizontale de la ceinture pour finir (dai).

La projection de cette "porte de la vie" sur l'avant du corps est notre centre du bas, "champ d'élixir" (dan tien), quelques centimètres sous le nombril.

Ce centre est un don de notre humanité, un rapport à la terre, à notre manifestation et il constitue la capacité de vitaliser notre corps par la force du Yang qui énergétise notre système corps/esprit.

Qu’on le veuille ou non, qu'on en soit conscient ou pas, ce centre est là, parfaitement développé et disponible.

Si on pose son attention dessus, sans efforts surhumain, la sensation du centre est disponible pour tous, à chaque instant.

La seule attention à ce centre de cinabre permet d'activer une multiplication de la vitalité du corps, de l'énergie de l'être, une réalisation de notre vrai fonctionnement, souvent bloquée par nos fonctionnements malades.

Ce centre est parfait dés le début de notre vie et restera parfaitement ouvert jusqu'a notre mort : en revanche par une attention consciente à celui-ci, il est possible de réaliser cette perfection.

La prise de conscience de la perfection du centre du bas, par une expérience directe d'alchimie interne, donne ce qui se nomme "la réalisation de l'eau et du feu" (kan - li) : il y a 9 étapes de travail, la première étant la respiration consciente avec sensation du Centre (respiration embryonnaire).

C’est un travail précis qui se concocte comme un plat de grande cuisine, ou la technique doit s'apprendre avec détails et dans un ordre précis.

Avec un climat familial serein et plein d'amour, le second centre, celui du coeur, peut se former.

Ce centre du milieu, par rapport à celui du bas, n'est pas formé sans actions internes et externes.

Il va dépendre de l'amour qui nous sera donné et de la capacité de perception de cet amour : il est possible de ne pas sentir les émotions positives de son entourage si certaines émotions nous accablent (peur, colère...).

Notre rapport aux émotions et notre équilibre dans la relation aux autres vont dépendre de ce centre du milieu.

Si le centre du bas détermine notre fonctionnement de base, la fluidité de notre fonctionnement physiologique, le centre du milieu va être responsable de notre vie émotionnelle.

Dans le cas ou nous avons un centre émotionnel handicapé par un passé familial peu ouvert ou une mauvaise perception des émotions à cause de fortes émotions enfantines, il doit être construit avec une introspection de notre fonctionnement interne.

C’est la base de notre caractère et de notre capacité de rapport à l'autre.

Le troisième centre est de l'ordre de l'inconnu pour nous, l'esprit étant dans notre coeur, c'est le rapport à notre réalisation, à l'infini et au mystérieux.

Ce centre n'existe pas vraiment s'il n'est pas construit, il a le nom de "palais pourpre".

Notre but est de construire ce centre qui nous donne un gout de l'infini, mais aussi une connexion avec le mystérieux, avant de retourner à la terre.

Dans les « Annales Magiques des Pourfendeurs de Démons », une ancienne histoire qui parle de Zhong Kui, on décrit la pratique comme une course : le but lumineux devant et la mort qui n’est jamais si loin que ça derrière.

Il dépend de la prise de conscience du centre du bas, par la réalisation de l'eau et du feu, mais aussi l'équilibre des parties de l'esprit par l'ouverture du centre du milieu.

Ce centre permet une vision claire du monde réel et un aperçu du monde invisible.

Ce procédé s'appelle "l'alchimie Interne", construction du "Ling Tai", embryon spirituel, qui va se développer parallèlement à notre vie mondaine, en fonction de notre pratique.

Cette réalisation profonde de notre nature totale est un but important de la Voie ésotérique, mais s'appuie directement sur le travail de base du corps et la capacité de vivre correctement sa vie, dans l’alignement nécessaire.

mercredi 9 février 2011

Imparfait mais Conscient


Combien de fois dans ma vie vais-je dire "je n'ai pas fait exprès" ?

C’est parfaitement pardonnable à 7 ans, un peu moins à 20 ans et après 25 ans cela demande un questionnement.

Pourquoi est-ce-que je fais des choses que je ne voulais pas faire ?

Et bien la réponse est simple : parce que nous ne faisons pas assez attention à nos actions et au monde en général.

Nous sommes trop souvent absorbés par la grande complexité de nos ressassements internes, baignés dans une inconscience gluante et agissant bien souvent à l'encontre du bon sens le plus commun.

Il est possible de trouver des excuses à notre manque d'attention, à nos erreurs, notre mental égotique est très habile à cela.

Cesser de faire n'importe quoi pourrait nous éviter d'exposer notre maladresse, mais aussi éviter de blesser les autres et d'agir comme un Neandertal.

La solution est assez simple : il suffit d'être attentif à son monde et a ses actions.

Facile, non ?

Mais la première qualité qui nous manque pour être attentif en permanence, c'est l'endurance : en effet, notre capacité d'attention est déterminée par notre volonté, mais aussi nourrie par notre force interne, notre vitalité.

Même si nous voulons vraiment rester conscient de notre environnement, de nos actions, il nous faut avoir assez d'énergie disponible pour le faire : regardez comme il est difficile d'être présent quand nous n'avons pas assez dormi.

La deuxième qualité dont nous allons avoir besoin est la volonté, la force de notre intention.

Bien souvent, dans notre quotidien, nous avons tendance à ne pas aller au bout de ce que l'on voudrait faire : nous remettons à plus tard, nous changeons d'avis, nous fuyons devant ce qui doit être fait.

Il va falloir "muscler" notre attention et éduquer notre volonté.

La musculation de l'attention est chose aisée, mais la mise en pratique demande courage et persévérance.

Les exercices sont simples, tout le monde peut les faire... mais personne ne les fait.

Les exercices de focalisation de l'attention sont nombreux, ils vont du simple exercice de concentration jusqu'aux exercices de projection de la conscience.

La volonté d'action, la force de décision, est avant tout une capacité de mise en action de ce qui est planifié : c'est une façon de réaliser ce qui est seulement à l'état de pensée.

Il est étonnant de voir tout ce que nous voulons faire en rapport avec ce que nous faisons vraiment : aisément, nous voyons qu'un effort est possible, surement souhaitable...

Avant de pouvoir travailler tout cela, en entrant dans une pratique sérieuse qui puisse répondre à votre besoin, il est possible de se rendre compte des efforts à fournir : observez toutes les deux heures vos manques d'attention et vos difficultés à agir ou à dire.

Pendant les deux heures suivantes, essayez de faire attention... puis constatez les dégâts deux heures plus tard.

En voyant de manière réaliste votre faiblesse d'attention, vous verrez l'étendu du travail à fournir.

Faites donc attention au bruit que vous faites en vous déplaçant, en mangeant, en ouvrant une porte et en la fermant, aux choses que vous ne dites pas et a celles que vous dites, mais aussi à tout ce que vous n'avez pas fait dans la journée et que vous auriez du faire...

Conscient du monde et des autres, de ses actions et de sa posture, vous allez vers un quotidien conscient qui permet de simplifier sa vie et de ne pas créer de souffrance inutile.

De plus, présent à l'instant, il est plus facile d'être stable physiquement et émotionnellement.

Essayez la conscience, vous ne voudrez plus faire autrement.

lundi 7 février 2011

Debout et Responsable : Droit entre Ciel et Terre

Il y a vraiment un besoin de prendre conscience de ses responsabilités dans notre vie, de ne pas blâmer les autres et de projeter nos faiblesses loin de notre fragile ego.

Nous vivons dans un confort qui peut parfois nous faire oublier la réalité du monde.

La plupart des gens font un peu de sport, au moins pour leur santé, et certains ont une recherche personnelle, un regard d’interrogation sur leur vie.

La pratique personnelle ne demande pas d'être guerrière, c'est un choix personnel.

La vie en générale, pour nous, est paisible, sans vrais dangers.

Mais aujourd'hui, dans notre monde en ébullition, il est important de parler de la violence : elle est là, au coin de notre rue et le fait de ne pas vouloir en parler ne la fait pas disparaître.

Si nous admettons le besoin de se protéger, si nous sentons une certaine insécurité, nous devons nous éduquer sur le sujet, nous devons comprendre cette violence banale de notre quotidien.

Il n'est pas du goût de tout le monde d'apprendre les arts de combat, mais il est le devoir de celui qui sent l'insécurité de savoir se défendre, pour nous et pour nos proches.

Il n'est pas responsable de prendre conscience de ce malaise, de cette angoisse dévorante, sans rien faire derrière.

L’idée n'est pas du tout de se transformer en guerriers du MMA ou en parano urbain comme il y en a trop, mais d'apprendre les règles simples de la violence urbaine.

Nous avons, pour la plupart, (à moins de handicapes graves) les outils et les moyens de nous défendre, ce qui nous manque c'est l'information qui nous permet de ne pas être paralysé dans une situation de confrontation.

La technique de l'autruche, qui consiste à ne regarder que ce qui ne nous gène pas, ne fonctionne pas contre la violence et les ennuis en général.

Il est indispensable de confronter ce qui peut se résoudre et accepter ce qui ne le peut pas.

La recherche personnelle dans une pratique complète donne les informations nécessaires pour survivre à la violence urbaine.

Si nous n’avons pas de pratique personnelle, il est possible de trouver facilement les informations et les enseignements qui répondent à ce questionnement.

La première démarche est psychologique :

Que sais-je des prédateurs urbains, de la violence et de la résolution des situations conflictuelles ?

En connaissant la démarche des agresseurs potentiels, il m'est possible d'éviter la plupart des conflits et des confrontations aux incivilités.

Les méthodes de désescalade verbale et la préparation de mes réponses aux agressions possibles permettent d'éviter une grande partie des soucis.

Une observation accrue de mon environnement, une meilleure attention à mon monde, permettent de rester attentif à ce qui se passe : 100% des victimes de violences interrogées admettent qu’elles ont senti un malaise avant l’incident.

Pour réagir efficacement, il faut avoir pensé à ce qui peut se passer, réfléchir à la stratégie possible dans plusieurs scénarios d’agression ou même en discuter avec des victimes.

Aucune réaction n’est plus rapide qu’une préparation et ce n’est pas au cœur de la situation conflictuelle qu’il est possible de réfléchir.

La deuxième question est physique :

A quel point puis-je me servir de mon corps dans une situation de stress ?

La compréhension des sensations des décharges d'adrénaline, la préparation globale de mon corps à un bon fonctionnement suffisent à bien vivre et à me défendre au cas ou.

Un entrainement régulier de mon corps (dans le cadre d’une pratique de santé) peut occasionnellement prendre une tournure plus combative, pour l'expérience, (chahuter un peu avec des partenaires de pratique, pousser - tirer un peu plus compétitif...)

La troisième question est émotionnelle :

Est-ce que je connais mon niveau d'anxiété et est-ce que je travaille sur ma peur en général ?

Nous vivons bien trop souvent dans une anxiété acceptée comme normale, au quotidien, sans vraie raison.

Notre esprit fonctionne sur un modèle de projection d'échec : nous ne demandons pas d'augmentation à notre patron par peur d'une réponse négative (sinon on le ferait), nous ne parlons pas à la personne qui nous séduit par peur du rejet (alors que ça peut marcher) et nous évitons ce qui est risqué par peur de l'échec (en pensant rarement au succès).

Ainsi, notre vision de la violence est une projection d'échec possible pour nous, une succession de supputations morbides qui ne laisse pas la place à de bons choix.

Regardez comme vous ne vous donnez pas la permission de vous défendre alors que vous défendriez sans y réfléchir votre mère, père, amant ou enfant : vous ne voyez pour vous que le danger et la défaite.

Il est temps d'accepter de se défendre, de ne plus accepter la peur : vous avez la possibilité de ne plus jamais vous sentir une victime.

Cela demande une éducation, une prise de responsabilité devant ce qui peut vous arriver.

En renforçant votre esprit, dans un corps que vous maitrisez mieux, vos émotions sont plus stables : que vous soyez confronté à la violence ou pas, vous vivez mieux votre quotidien, mais aussi dans le rapport avec l'autre.

Encore une fois, cette démarche est la notre : personne ne fera le travail pour nous.

Mais en ayant la grande chance d’identifier un problème avant qu’il ne soit trop tard, pourquoi ne pas essayer de résoudre ce questionnement, pourquoi ne pas faire en sorte de vivre sans avoir peur ?

Malgré tout, il est possible de prendre conscience du travail à faire pour être bien, de savoir que l’on subit une angoisse de la violence banale, mais de ne rien faire par paresse, faiblesse ou résignation.

Dans ce cas là, aucun jugement n'est nécessaire, en revanche il n'est pas de bon gout de chouiner quand les choses vont mal...