Dormir assez, c’est réguler les humeurs
Une étude sur le sommeil de 7 ans (Watson 2000-2007) montre que quelque soit ses malheurs, un sommeil réparateur nous «remet à zéro» au petit matin.
En gros, si nous vivons une vie équilibre et consciente, les humeurs négatives et les soucis se digèrent la nuit et nous disposons un terrain d’action neuf et neutre après une bonne nuit de sommeil.
Il est assez rare dans les sociétés industrialisées de rencontrer des gens qui dorment suffisamment. Cela vient du fait que le sommeil est de mauvaise qualité.
Il faut plusieurs critères pour un bon sommeil :
- il faut se coucher détendu et ne pas aller se coucher pour se détendre
- Il faut avoir fini de digérer
- Il faut avoir un couchage qui ne demande pas d’effort pour se détendre
- Il faut dormir assez en fonction de son besoin
Échanger, partager et s’amuser
La vraie connaissance de soi passe par ses capacités interpersonnels, son rapport aux autres. Il est donc important de regarder sa manière d’agir avec les autres.
Le partage léger et l’ouverture honnête aux autres permet une compréhension de soi par l’action.
Le fait d’être entouré, d’échanger avec des amis choisis est important.
Tous les groupes humains qui vivent le plus vieux et dans les meilleures conditions connaissent ce besoin. Les groupes qui partagent et échanges au sein de valeurs partagées ont des émotions plus stables et une santé plus solide.
Nous avons déjà parlé de ce sujet dans le texte sur «l’Immortalité Taoïste».
Se bouger les fesses stabilise l’esprit
De nombreuses études depuis 60 ans nous démontrent le rapport entre l’activité physique et le dépression, l’anxiété généralisée et d’autre forme de déséquilibre de l’humeur.
Plus la pratique physique est consciente, plus elle est bénéfique.
De plus, elle ne doit pas être violente ou trop fatigante. Si le coeur monte trop haut ou si le corps est poussé trop loin, l’esprit est submergé par des production d’endorphines et d’adrénaline qui vont développer une dépendance qui va à l’encontre du bonheur...
La pratique doit être quotidienne, consciente et douce.
Autant dire du Wai gong, Qi gong ou Nei gong...
Le chapitre 3 nous dit : «Renforcer les os», en parlant des 4 qualités du sage (l’humain heureux et à sa place entre ciel et terre).
« Renforcer les os » est une expression pour les pratiques de « qi gong » qui forme le corps de l’extérieur à l’intérieur.
L’équilibre du travail du corps et de l’esprit régule le rapport yin/yang : la force du yin (corps) enracine un esprit (yang) plus stable.
Nourrir le corps pour attiser le yang
Dans le cas où le Yang, le léger, est manquant dans le système, tout est plus lourd.
On parle dans le taoïsme et dans la médecine chinoise «d’humidité» qui éteint le yang. Le corps est lourd et l’esprit embrumé, on se plaint, on est feignant et les émotions sont sans contrôle.
La nourriture doit être régulée quand on est dans ce cas là ou quand on est dans un excès d’humidité qui finira par éteindre le yang.
Il est compliqué ici d’aller en détail dans ce qu’il faut manger ou pas, c’est un sujet important.
Le sucre, la farine de blé, le gras sont des exemples d’humide.
Dans notre tradition, nous avons un régime qui fortifie le yang. Ce régime permet de tout remettre à zéro dans son corps.
L’argent ne fait pas le bonheur...mais le manque amène les soucis...
Dans le Daodejing, il est plusieurs fois souligné que trop posséder, trop courir après des biens, n’amène que des soucis.
Le chapitre 12 nous dit de préférer ce qui vient des «tripes» plutôt que des «yeux» et que ce qui «est rare» donne envie aux voleurs...mais ses possessions peuvent aussi être à l’origine de rancoeurs et de jalousies.
Le chapitre 53 est encore plus clair : trop avoir à l’extérieur ne sert à rien.
C’est un chapitre qui nous informe sur le trop, le déplacement des valeurs qui se doivent d’être internes plus qu’externes. Les besoins de posséder trouvent leurs sources dans un déséquilibre interne qui ne peut être soulagé par une acquisition externe.
Des études sérieuses (National Opinion Research Center 2005) nous donne une réponse d’aujourd’hui sur le ratio argent/bonheur : de 1957 à 2005, indépendamment des ressources et des biens, le pourcentage de gens heureux reste presque le même.
De plus des sondages de 2000 à 2007 donne un rapport entre les revenus et le bonheur (D. And 0, NYC) qui montre le même pourcentage de gens heureux dans toutes les classes sociales (ne prenant pas en compte les gens en survie).
La richesse est donc comparable à la santé dans le fait que son absence est source de malheur, mais sa présence est souvent imperceptible par l’individu.
Une prise de conscience quotidienne de ce que nous avons, dans le rapport à nos besoins réels, permet de réaliser qu’il n’est pas besoin de chouiner...
Maitriser son emploi du temps, contrôler son rythme de vie
Chapitre 37 : «Dans le Tao, la Non Action (non résistance), permet de tout régler»
La réalisation de ce qui doit être fait demande plus d’aller dans le mouvement du monde que de s’agiter sans cesse. Dans une fluidité qui découle d’une compréhension des changements, il est possible de faire 10 000 fois plus que dans une lutte sans fin.
Tant que nous ne percevons pas clairement, les actions que nous entreprenons sont plus proche de Sisyphe que de Lazzi.
L’impression de maitrise de son temps est une source de joie ou de tension (voir de dépression) chez tous. La lutte quotidienne pour faire trop ou la déception de ne pas pouvoir faire plus est une vrai source de tension. Cette tension ne peut pas se résoudre, elle est une manifestation déséquilibrée de sa perception de soi en action. Il n’est possible que de rééquilibrer l’équilibre action/repos. Dans cet équilibre, nous pouvons comprendre sans nous agiter et vivre enfin.
La mauvaise compréhension du temps, dans une projection futur et une mélancolie passée, ne permet que la déception.
Une pratique du Shen gong nous donne une perception de l’instant. Cette présence est l’entrée possible dans une activité fructueuse et équilibrée.
Assumer la Forme pour accepter le Fond
Il est connu maintenant que si on se positionne comme triste et malheureux, les productions chimiques du cerveau vont dans ce sens-là. La colère par exemple produit des molécules très spécifiques qui sont produites si on ressent vraiment la colère ou si on se donne un «genre» à chouiner sans cesse...
Le bon côté c’est que cela fonctionne dans les deux sens : les productions dues à la joie et au bonheur se produisent aussi (à plus petites doses, mais tout de même) quand nous nous posons avec un léger sourire « forcé ».
Le plus important n’est pas le bénéfice du sourire, mais que durant ce sourire je ne peux chouiner et me laisser emporter dans mes niaiseries émotionnelles.
Le Chapitre 54 nous dit « quand il est cultivé et pratiqué, la manifestation sera pure et vraie «.
Accepter d’être heureux nous permet de l’être.
Vivre le spirituel concrètement
Dépassant les stades archaïque, magique et mythique, l’humain peut vivre une relation au spirituel qui est simple.
La recherche seule n’est pas suffisante, mais elle peut être la source d’une initiative de pratique personnelle.
Le Shen Gong, pratique initiale de compréhension des fonctionnements de l’esprit, nous initie à l’infini possible, au spirituel par expérience directe.
Regardant le vaste de l’esprit et acceptant sa mortalité, le pratiquant conçoit le spirituel dans le quotidien.
L’introspection et la conscience de l’instant permettent de se sentir comme une partie d’un tout qui flotte souplement dans le respect des changements du monde.
C’est la pratique dans la vie, dans l’acceptation du mondain dans la recherche de l’infini.
Le bonheur est interne, il ne peut se trouver que par une pratique sur la connaissance de soi et de son monde.
Ces conseils ne sont qu’une façon d’arriver à une perception juste de soi, qui permet une expérience directe de la Joie par la mise en action de l’enseignement.